JPMorgan Chase va équiper 140 000 employés d'un outil d'IA générative
La banque prévoit jusqu'à 2 Md$ de gains liés à l'IA, soit 500 millions de plus que sa précédente estimation.
PublicitéJPMorgan Chase est en train de déployer LLM Suite, un assistant à base d'IA générative, auprès de 140 000 employés, soit environ la moitié de ses effectifs, a expliqué Daniel Pinto, président et directeur des opérations de la banque, lors d'une conférence organisée par Barclays Financial Services. Chargé de tâches routinières, comme la rédaction de mails et de rapports, l'outil, développé autour de ChatGPT d'OpenAI, est conçu comme un portail, capable d'exploiter d'autres LLM. « Nous aimerions pouvoir passer d'un modèle à l'autre de manière assez fluide, en fonction des cas d'utilisation », expliquait Teresa Heitsenrether, responsable data et analytique de JPMorgan Chase, à CNBC au mois d'août. La banque communiquait alors sur 60 000 employés équipés de LLM Suite.
Dans le cadre de la stratégie d'IA de l'établissement, des évaluations sont également en cours pour identifier comment optimiser les opérations et les processus avec l'IA et les grands modèles de langage, a souligné Daniel Pinto. JPMorgan a commencé à intensifier ses projets d'IA et la formation de ses employés à la technologie au début de l'année. Les dirigeants de la banque américaine misant alors sur une approche pragmatique et structurée, parallèlement à une migration vers le cloud. « Le processus de modernisation de notre patrimoine technologique, le passage au cloud, les nouveaux datacenters, le refactoring des applications... Tout ce programme nécessite beaucoup d'efforts, a souligné Daniel Pinto. Nous avons fait d'énormes progrès, mais il reste encore beaucoup de travail. »
JPMorgan mise sur la prévention de la fraude
La banque s'attend à ce que son déploiement à très large échelle de LLM Suite et ses applications plus spécifiques de la GenAI génèrent des gains d'efficacité opérationnelle au cours des trois à cinq prochaines années : « nous pourrons soit traiter beaucoup d'opérations pour le même prix, soit dépenser moins », a assuré le dirigeant, lors de la conférence du 11 septembre.
En mai, le COO de la plus grande banque américaine avait estimé que les usages de l'IA pourraient générer jusqu'à 1,5 Md$ de valeur pour JPMorgan. En début de semaine dernière, le dirigeant a revu cette projection à la hausse, la portant à 2 Md$. « Une grande partie de cette valeur est liée à la prévention de la fraude, a indiqué Daniel Pinto. Il y a toutes sortes d'avantages, mais la fraude est un bénéficiaire majeur de cette technologie. »
Les banques européennes moins actives dans l'IA ?
Le secteur bancaire place de grands espoirs dans le déploiement de la GenAI. En France, BNP Paribas vise 1000 cas d'usage en production en 2025, autour de quatre grands champs d'utilisation : la génération de revenus, l'expérience client, l'efficacité et la gestion du risque. Tous usages de l'IA confondus, BNP Paribas espère générer 500 M€ de valeur avec la technologie à l'horizon 2025. Même ambition clairement affichée pour la Société Générale, qui entend également générer 500 M€ de création de valeur par an dès 2026 grâce à cette technologie et à la data.
PublicitéSelon une étude du cabinet britannique spécialisé dans l'intelligence artificielle Evident, ce sont toutefois les établissements nord-américains qui font la course en tête sur cette technologie. Selon ce cabinet, qui a évalué l'effort d'innovation de 50 banques dans l'IA, neuf des dix premières places sont trustées par des banques nord-américaines (JPMorgan Chase, Capital One, Royal Bank of Canada, Goldman Sachs, Wells Fargo, TD Bank, Morgan Stanley, Citigroup et Bank of Montreal). Premier établissement européen, ING parvient à se glisser dans ce top 10... en 10ème position. En 2023, les 50 banques scrutées par Evident ont publié collectivement plus de 300 articles de recherche sur l'IA, six fois le niveau observé en 2018. A elle seule, JPMorgan Chase est à la source de 45% de ces publications.
Article rédigé par
Reynald Fléchaux, Rédacteur en chef CIO
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