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Jeter l'uberisation, pas la coopération de plateforme

Jeter l'uberisation, pas la coopération de plateforme
La version française de « Le coopérativisme de plateforme » vient de paraître chez Fyp Editions.

Fyp Editions vient de publier la traduction française de « Le coopérativisme de plateforme », un ouvrage de Trebor Scholz contre l'uberisation.

PublicitéVous savez déjà que le terme d'uberisation est un non-sens, du moins quand on parle de transformation d'un secteur suite à l'émergence d'un acteur disruptif. Il n'en demeure pas moins que le mot uberiser peut avoir un sens, moins favorable pour la société californienne : casser toutes les règles, y compris les plus basiques du droit du travail, pour maximiser les profits capitalistes (voire échouer malgré tout à réaliser des profits comme pour Uber). C'est moins glamour que l'innovation disruptive mais nettement plus proche de la réalité. Il demeure malgré tout que cette « économie de plate-forme » que Uber a inauguré correspond bien à une réalité et à une attente : fédérer des travailleurs indépendants pour faciliter leur mise en relation avec des clients voire leur collaboration au service des clients finaux. Comment jeter les aspects négatifs d'Uber sans jeter une véritable attente et un véritable besoin ? C'est le thème de Le coopérativisme de plateforme - 10 principes contre l'ubérisation et le business de l'économie du partage, ouvrage de Trebor Scholz qui vient de paraître chez Fyp Editions, traduit et préfacé par Philippe Vion-Dury.
Comme son titre l'indique, l'ouvrage analyse cette nouvelle organisation du travail en dissociant clairement ce qui relève de l'exploitation (le côté sombre de l'uberisation) de ce qui relève de l'aspiration légitime à plus de liberté et d'autonomie (le côté lumineux). Le dernier chapitre donne dix principes pour permettre un développement acceptable de l'économie de plate-forme.
Le discours est à la fois économique et politique. Il remet en avant les aspects coopératifs du Logiciel Libre et le fait que l'informatique a été un secteur en avance sur ce plan comme sur d'autres. On peut regretter que l'ouvrage ne se base que sur la situation juridique ultra-libérale des Etats-Unis, l'auteur étant enseignant-chercheur à la New School for Social Research de New York. Mais, après tout, l'uberisation est aussi une manière d'imposer ce modèle aux pays à longue tradition sociale-démocrate.

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