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JCDecaux met les parisiens sur des vélos

JCDecaux met les parisiens sur des vélos

A terme, une flotte de 20 600 bicyclettes en libre-service disponibles dans 1451 stations permettra aux parisiens de réaliser de courts trajets. La qualité attendue du service implique une gestion informatique pointue.

PublicitéEn échange de la concession d'espaces publicitaires sur le domaine public de la ville de Paris, JCDecaux s'est notamment engagé à fournir un service de mise à disposition de bicyclettes comme « transport collectif individuel » : Velib' (voir encadré ci-dessous pour la description du service). Les recettes issues du service sont perçues par la municipalité, JCDecaux se rémunérant par la vente des espaces publicitaires. La ville a exigé des garanties quant à la bonne qualité de Velib', avec de très fortes pénalités en cas de manquements par rapport au cahier des charges. Or pour présenter les garanties requises autant que pour gérer le service, JCDecaux a dû construire un système informatique plus complexe que celui proposé, par exemple, à Lyon (voir Le Monde Informatique n°1082 du 16 septembre 2005). « Le projet parisien se distingue des projets similaires existants dans d'autres villes d'une part sur les volumes concernés, d'autre part sur la nécessité de démontrer la qualité du service aux autorités municipales » spécifie Bertrand Kientz, DSI de JCDecaux. La première particularité du projet parisien, c'est donc son ampleur. A Lyon, JCDecaux propose 3000 vélos dans 250 stations. A Paris, il y aura à terme, fin 2007, 20600 vélos et 1451 stations et, dès juillet, 10648 vélos pour 750 stations disséminées sur l'ensemble de la capitale ! Ce sont ainsi des centaines d'évènements qui devront être gérées chaque seconde. « Il est absolument impossible de traiter certaines opérations en mode manuel à Paris, contrairement à ce que l'on fait à Lyon » confirme Bertrand Kientz. La seconde concerne le suivi du service et les rapports qui doivent être fournis aux responsables municipaux. Il s'agit de disposer de rapports précis sur l'utilisation du service, sa qualité, mais aussi sur les opérations de maintenance réalisées par l'opérateur de Velib'. Même si Velib' est basé sur l'offre Cyclocity de JCDecaux, comme par exemple à Lyon, celle-ci a donc été profondément adaptée. Bertrand Kientz confirme : « nous avons tiré de réels enseignements pour Velib' de l'apprentissage réalisé sur le projet lyonnais et sur les autres projets déployés dans d'autres villes. L'offre Cyclocity a subi une transformation très importante et, comme nous mutualisons nos travaux sur les différents projets de ce type, il en résulte une variété dans notre offre susceptible de couvrir les demandes plus ou moins complexes des autres villes. » Les développements sont donc totalement modulaires, ce qui permet de nombreuses variations selon les désirs des édiles, la taille du projet ou de la ville, le pays et ses particularités en monétique, etc. Une intelligence concentrée dans le système central Chaque bicyclette de Velib' intègre un calculateur plus léger que celui utilisé à Lyon pour son suivi (sans l'autodétection de pannes imposée dans la capitale des Gaules) ainsi qu'une puce RFID permettant l'identification du vélo Pour la prise de la bicyclette, l'utilisateur présentera une carte sans contact à la bornette ou bien utilisera la borne. La station valide alors la demande de bicyclette auprès du système central. Si l'autorisation d'emprunter un vélo est donnée, la station libère la bicyclette choisie. Le système central va alors stocker l'information « Untel a emporté telle bicyclette à telle heure ». A l'inverse, quand l'utilisateur va redéposer la bicyclette dans une station, celle-ci va signaler l'action au système central. En cas d'incident (vol de la bicyclette, défaut de fonctionnement...), l'utilisateur devra appeler un « call center »dédié soit par son propre téléphone, soit en utilisant l'interphone d'une borne. Les agents du centre d'appel pourront alors intervenir manuellement sur le système pour arrêter une location et dans un second temps une caution pourra être débitée en tout ou partie (en cas de vol avec dépôt de plainte, la caution initiale de 150 euros sera débitée d'un montant plus faible). Les transmissions entre les bornes et le système central s'effectuent par réseau GPRS. JCDecaux a décidé d'employer deux opérateurs différents (SFR et Bouygues) de manière alternée : en principe, deux bornes proches emploient deux réseaux différents afin de garantir une fiabilité maximale au système. « L'emploi du GPRS, qui est suffisant pour nos besoins, évite l'installation de câbles téléphoniques sur chaque station. » confie Bertrand Kientz. Quatre briques pour un projet complexe Le système central comprend quatre briques principales. La première, en haute disponibilité, est un développement spécifique construit en technologies .Net de Microsoft (SQLServer...) et sert à tracer quel utilisateur a utilisé quelle bicyclette à quel moment ainsi que la validité des comptes. Cette brique-ci est doublée par une copie active chez EDS, avec répartition de la charge.. La deuxième partie du système central gère l'ensemble des opérations du compte client. Elle échange avec la première brique les informations relatives à la validité des comptes et à la facturation. Cette deuxième partie a recours à un service externalisé proposé par Ingenico pour traiter les paiements. La gestion des interventions sur le parc de bicyclettes est gérée sous Maximo Asset Management, logiciel de Gestion de Maintenance Assistée par Ordinateur (GMAO) d'IBM. Les alertes sont remontées à partir des autres parties du système central afin de déclencher les interventions sur le terrain : vélos endommagés à réparer, stations vides ou au contraire trop pleines, etc. Enfin, un datawarehouse sous Business Object retraite les données issues des autres systèmes pour construire les indicateurs de suivi de la qualité exigés par la ville de Paris. Sur le terrain, les 200 agents de maintenance disposent chacun d'un PDA durci Internec sous Windows CE relié par GPRS à Maximo Asset Management qui leur envoie les alertes les concernant. Chaque agent a une zone de compétence géographique comportant un certain nombre de stations. En retour, les agents de maintenance confirment leurs actions par une saisie sur leur PDA et l'information est alors remontée à la GMAO du système central. Les agents de maintenance se déplacent soit avec des vélos électriques pour effectuer de petites réparations (freins, lumières...) ou déplacer quelques vélos en remorque, soit avec de petites camionnettes fonctionnant au GPL pour emporter des vélos en atelier pour des réparations plus lourdes ou en déplacer une grande quantité d'une zone à une autre. Outre Lyon et bientôt Paris, JCDecaux a équipé avec son offre Cyclocity Bruxelles, Aix-en-Provence, et prochainement Marseille, Mulhouse, Besançon ainsi que Séville.

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