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Impact environnemental des datacenters : beaucoup d'agitation, peu d'actions

45% des décideurs interrogés se disent limités dans la mise en mise en œuvre de solutions de stockage plus durables par un manque d'espace physique au sein de leur datacenter. (Photo : Evertonpestana/Pixabay)

La quasi-totalité des décideurs se disent préoccupés par l'impact environnemental des datacenters. Mais seuls 3% des entreprises ont modifié leur politique d'achat en conséquence. L'IT en pleine dissonance cognitive !

PublicitéL'énergie engloutie par les datacenters est en passe de devenir un sujet environnemental en soi. Selon McKinsey, les besoins pourraient tripler d'ici à 2030. L'Institut des ingénieurs électriciens et électroniciens (IEEE, Institute of Electrical and Electronics Engineers) estime que l'énergie consommée par les datacenters pourrait représenter jusqu'à 8% des émissions carbone dans le monde en 2030, contre 0,3% en 2022.

Selon une étude de Dynata commandée par Seagate (ici en PDF), auprès de 330 décideurs ayant la responsabilité de datacenters dans 11 pays (dont la France), 95% d'entre eux disent se soucier de l'impact environnemental de ces infrastructures. D'autant que la même proportion de sondés font face à des besoins accrus de stockage de données, tendance appelée à s'accentuer encore avec la montée en puissance des applications d'IA. 53,5% des décideurs citent les émissions carbone comme leur première préoccupation, devant l'utilisation de matériaux (49,5%) et la consommation d'énergie (35%).

« L'option la moins chère »

Le revers de la médaille ? Ces préoccupations ne débouchent sur rien, ou presque. Seuls 3,3% des décideurs interrogés par Dynata indiquent que leur entreprise priorise le facteur de l'impact environnemental dans ses décisions d'achat pour son ou ses datacenters. Comme l'indique un expert allemand de ce marché, cité dans l'étude : « malheureusement, de nombreux clients choisissent souvent l'option la moins chère sans tenir compte des implications à long terme. Ils peuvent acheter un produit moins cher pour constater qu'il tombe en panne au bout de deux ou trois ans, ce qui nécessite un nouvel achat. Ce cycle de remplacement constant n'est pas durable. »

Pourtant 92 % des personnes interrogées dans l'étude reconnaissent que l'allongement du cycle de vie des équipements et infrastructures de stockage aurait un impact significatif sur la durabilité des datacenters. Sauf que seulement un peu plus de 15% de ces mêmes décideurs considèrent l'allongement du cycle de vie comme un facteur majeur pesant dans les décisions d'achat de leur entreprise. Des grandes idées à la réalité des investissements, c'est le grand écart !

Le levier de l'énergie renouvelable

En dehors des achats, l'étude met également en lumière la faiblesse des leviers à la disposition des entreprises. D'abord, 45,5% des décideurs interrogés se disent limités dans la mise en mise en oeuvre de solutions de stockage plus durables par un manque d'espace physique au sein de leurs datacenters. Ensuite, ils sont 61% à estimer que l'utilisation d'énergie renouvelable est le premier levier à leur disposition pour limiter l'impact des opérations IT. Mais près de 80 % des personnes interrogées soulignent que leur entreprise n'a pas la possibilité d'opter pour une source d'électricité durable parce que celle-ci n'est pas disponible dans leur région. Près de six entreprises sur dix construisent donc leurs propres infrastructures pour alimenter leurs datacenters en énergie verte (en tout cas partiellement), tandis que 47% des répondants voient la migration des données vers le cloud comme un levier pour réduire l'impact environnemental de l'IT.