Juridique

Ikea France : un million d'euros d'amende pour une cybersurveillance de masse des salariés

Ikea France : un million d'euros d'amende pour une cybersurveillance de masse des salariés
En 2021, Ikea possède 36 points de vente et 4 centres de distribution logistique en France avec 11 000 employés.

Entre le début des années 2000 et 2012, la filiale française d'Ikea aura espionné des centaines de salariés. Le verdict, tombé aujourd'hui, met à mal l'image de marque que s'était construite la firme suédoise, condamnant Ikea France à une amende d'un million d'euros pour recel de données personnelles.

PublicitéLa filiale française d'Ikea est aujourd'hui condamnée à un million d'euros d'amende pour avoir espionné des centaines de salariés à leur insu durant plusieurs années. Le procès, qui avait débuté en mars 2021, débouche aujourd'hui sur cette condamnation ainsi que celle d'autres personnes, accusées d'avoir mis en place un système de surveillance des salariés. Parmi elles, Jean-Louis Baillot, un de ses anciens PDG, a été jugé coupable avec une peine de deux ans de prison avec sursis et une amende de 50 000 euros. Jean-François Paris, responsable de la sécurité d'Ikea France de 2002 à 2012, a reconnu à la barre des « contrôles de masse » d'employés et a été condamné à dix-huit mois d'emprisonnement avec sursis et 10 000 euros d'amende.

Le Monde nous apprend également que d'autres personnages phares de ce procès ont écopé de peines plus légères. « Dariusz Rychert, directeur financier de la filiale de 2009 à 2014, est condamné à un an d'emprisonnement avec sursis et 10 000 euros d'amende. Le successeur de M. Baillot, Stefan Vanoverbeke, PDG d'Ikea France de 2010 à 2015, a, pour sa part, été relaxé, comme l'avait demandé la procureure », faute de preuve matérielle.

Une accusation lourde

Le tribunal correctionnel de Versailles a ainsi reconnu coupable de « recel de données à caractère personnel par un moyen frauduleux » Ikea et son ancien PDG. La procureure, Pamela Tabardel, les accusait de « surveillance de masse ». Elle a ainsi déclaré devant le tribunal que l'enjeu autour de ce procès relevait de la « protection de nos vies privées par rapport à une menace, celle de la surveillance de masse ».

Bruno Billon, représentant du personnel de la filiale française d'Ikea, explique que « des données personnelles ont été passées au crible », notamment le train de vie ou les antécédents judiciaires de salariés. « C'était leur casier judiciaire, leurs informations bancaires, voire même leurs opinions politiques pour certains » détaillait-il lors du procès en mars dernier. « Ils sont allés très loin pour discréditer certains salariés ou syndicalistes ». Pour rappel, en 2021, Ikea possède 36 points de vente et 4 centres de distribution logistique en France avec 11 000 employés.

« Ikea France prend acte de la décision », a indiqué la chaîne de magasins après la décision du tribunal de Versailles ce 15 juin 2021. « Ikea France a toujours condamné fermement ces faits anciens, révélés en 2012, et s'est excusé pour cette situation qui a gravement porté atteinte aux valeurs et standards éthiques de l'entreprise. Dès 2012, Ikea France a pris ses responsabilités et a mis en place un plan d'actions d'envergure pour éviter que de telles pratiques, qui appartiennent au passé, ne puissent se reproduire. Ces mesures très concrètes existent toujours aujourd'hui et guident nos actions au quotidien. L'entreprise souhaite se tourner vers l'avenir et poursuivre, avec ses collaborateurs, sa mission essentielle : améliorer le quotidien du plus grand nombre. »

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