Hôpital 2012 : la mutualisation comme voie pour rattrapper les retards
Le plan gouvernemental « hôpital 2012 » a doté l'informatique hospitalière de ressources conséquentes. Mais les besoins sont tels que les hôpitaux se cherchent des ressources en propre, notamment par la mutualisation de projets au plan régional, c'est ce que montre la dernière étude IDC.
PublicitéLa dépense informatique et télécoms des hôpitaux français devrait passer de 1,3 milliards d'euros en 2009 à 1,6 en 2013 selon IDC. Elle avait progressé de plus de 3% entre 2008 et 2009 faisant fi de la crise économique. Ce secteur est donc appelé à une forte croissance. L'informatisation des hôpitaux français est globalement en retard par rapport à l'Europe du nord. Elle est donc en phase de rattrapage. Elle doit également s'engager dans la modernisation des applications et des infrastructures tout en portant de nouveaux projets comme le Dossier médical personnalisé. Pour les DSI concernés, c'est la quadrature du cercle.
Les besoins sont toutefois différents d 'un établissement à l'autre et l'étude prend soin de segmenter le secteur. Rien de commun entre les grands CHU et les hôpitaux de taille plus ordinaire. Il existe selon l'Insee 2 700 centres hospitaliers en France, mais avec des budgets très variables. L'hôpital de proximité peut très bien compter sur un budget annuel de 1 million d'euros alors que les grands hôpitaux se retrouvent à 10, 12, 15 ME. Les ressources sont faibles et le plan « hôpital 2012 », dont un volet seulement concerne l'informatique, ne suffit pas à combler les besoins.
« Malgré leurs manques de moyens, les hôpitaux français ont dégagé un levier d'investissement intéressant, il s'agit de la mutualisation » nous explique Cyril Meunier qui a dirigé l'étude d'IDC. 58% des établissements interrogés l'envisagent dès 2010 ou 2011.Cette mutualisation apparaît sous de multiples formes.
Elle vient par exemple de la fusion d'établissements ou de la création de plate-formes régionales. Le partage d'infrastructures et d'applications permet également de réduire les investissements de chaque établissement, une démarche encouragée par les pouvoirs publics. Et certains hôpitaux se mettent ensemble sur un appel d'offres.
Déjà 52% des établissements sont raccordés à un réseau de santé régional
Pour les hôpitaux de taille moyenne ou petite, cette mutualisation est un passage obligé. Elle est favorisée par la mise en place des Agences régionales de santé ou des communautés hospitalières. Déjà 52% des établissements sont raccordés à un réseau de santé régional, 12% vont le faire dans les années à venir. 44% d'entre eux sont reliés à un réseau inter-hospitalier, 9% l'envisagent. De leur côté, les établissements de taille importante pourraient adopter des rôles nouveaux, comme hébergeur d'applications, fournisseur de logiciels, ou gestionnaire d'infrastructures, bref piloter pour d'autres établissements des développements informatiques.
Cette mutualisation aura un impact sur les développements d'applications. Selon l'étude d'IDC, cinq secteurs sont concernés : les projets médico-techniques (58% des réponses), ceux de gestion médicale (50%), la gestion administrative du patient (47%), la gestion générale (financière économique et RH pour 41%, enfin celle du dossier médical (41%). Les hôpitaux, par la mutualisation, vont ainsi impacter le secteur des éditeurs spécialisés. Il en existerait 400 sur ce secteur qui est donc très fragmenté. IDC en a étudié 11 et pronostique une recomposition des éditeurs spécialisés.
Publicité(*) IDC mène tous les deux ans une étude en France sur l'informatisation des hôpitaux, elle entre dans le cadre d'une recherche européenne : EMEA IDC Health Insights. Cette dernière édition est basée sur une enquête menée auprès de 153 établissements de plus de 200 lits (dont 17 avec plus de 1 000 lits) aux mois de novembre et décembre derniers.
Article rédigé par
Didier Barathon
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