Hervé Coureil, Schneider Electric : « j'ai été le 1er CIO mondial »
Le CIO de Schneider Electric est un ancien directeur financier qui a fait toute sa carrière dans le groupe avant d'en devenir le CIO mondial.
PublicitéHervé Coureil a passé 23 ans chez Schneider Electric, l'essentiel de son parcours s'est fait en dehors de l'informatique, notamment comme directeur financier, mais depuis 2009, il est CIO. Il mène une stratégie globale informatique qu'il a construite et vit aux Etats-Unis. Une habitude dans le groupe, le Pdg Jean-Pascal Tricoire vit à Hong Kong depuis 2011, la moitié du CA se faisant en Asie. Sur 14 membres du comité exécutif, 5 sont basés en Europe, 4 en Asie, 5 aux Etas-Uns. Dont Hervé Coureil qui explique, "dans une certaine mesure j'ai été le 1er CIO au plan mondial".
Interrogé par nos confrères de CIO US intrigués par son parcours (*), Hervé Coureil explique être responsable de la technologie de l'information, des processus et de l'organisation au niveau mondial pour une société, basée en France, à Rueil-Malmaison. Il supervise une équipe informatique de 2 400 personnes, l'entreprise comptant au total 170 000 salariés. « Dans une certaine mesure, j'ai été le premier CIO mondial. Nous n'avions pas de fonction globale centralisée informatique avant, il fallait donc vraiment créer cette organisation à partir de zéro. Chaque organisation et chaque pays avait sa propre petite équipe informatique. Nous avons dû mettre toutes les équipes ensemble, passer d'une multiplicité d'équipes minuscules et les transformer en un fournisseur mondial de services. Cela signifiait beaucoup de choses, changer la gestion, le leadership et la façon d'obtenir que tout le monde utilise, non pas sa propre équipe ou son propre fournisseur de services. C'est la première grande chose que j'ai mise en place. »
Une myriade de petites équipes déconnectées
Nommé en 2009 à cette fonction mondiale, Hervé Coureil a passé les deux ou trois premières années, a faire changer l'IT de vitesse, en travaillant sur la stratégie de plate-forme avec un courtier interne. La deuxième phase est en cours, elle consiste à s'organiser vraiment pour faire la différence en termes concurrentiels. Il faut structurer l'équipe informatique, l'orienter vers l'autonomisation des partenaires commerciaux. C'est la grande affaire du moment.
Dans la première phase, la transformation a été considérable, la société étant composée d'une myriade de petites équipes déconnectées. « Le défi pour nous, était de créer un modèle et de comprendre quelles plates-formes nous devions faire évoluer et quels étaient les domaines dont nous avions besoin pour garder nos spécificités. »
Sur la deuxième phase, Hervé Coureil estime que chaque activité devenant numérique, la DSI ne pouvait se contenter d'exercer un contrôle interne sur tout le monde. Il a fallu prendre un autre point de vue, en commençant par définir un cadre ouvert et l'activité de courtier en technologie. Le CIO décrit une stratégie en trois couches. La première est celle qui délivre, l'idée est de fournir des capacités cohérentes, de manière à rester prévisible, fiable, de fournir des services de bout en bout de manière transparente, de pouvoir gérer plusieurs programmes en même temps.
PublicitéL'utilisateur au centre
Deuxième couche, la connexion, c'est-à-dire pour lui toute l'expérience utilisateurs. « Nous essayons vraiment de penser à tout ce que nous produisons, non pas avec la technologie au centre, mais avec l'utilisateur au centre ». Troisième couche, celle de l'habilitation. C'est un cadre où les filiales peuvent tirer parti de la plate-forme, où on leur donne la possibilité de développer de nouvelles capacités dans un cadre contrôlé. La DSI groupe facilite la réutilisation et fournit aux différentes entités des microservices afin qu'elles puissent assembler ce dont ils ont besoin.
Hervé Coureil pilote une feuille de route « Schneider is on » qui définit ce nouveau cadre. Une feuille de route destinée à la transformation du groupe et au rôle que va jouer la DSI dans cette mutation. Tout le monde doit la comprendre. « Nous essayons de nouvelles façons d'interagir et nous mettons en place un cadre que nos entreprises peuvent utiliser pour développer leurs services technologiques propres, en les aidant à évoluer en toute sécurité. Nous avons beaucoup travaillé pour qu'ainsi, l'informatique devienne un différenciant concurrentiel ».
(*) Hervé Coureil est diplômé de la Reims Management School (devenue Neoma) et de l'ICADE de Madrid. Il a rejoint Schneider Electric en 1993 pour travailler dans les fusions acquisition, en 2007 il devient directeur financier de l'activité issue du rachat APC et en 2009, sans aucune formation ou expérience en informatique, CIO groupe. Il siège au comité de direction.
Article rédigé par
Didier Barathon, Journaliste
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