La parole aux métiers

Hélène Valade (Collège des DDD) : « DSI et DDD devraient davantage travailler ensemble pour le pilotage de l'entreprise »

Hélène Valade (Collège des DDD) : « DSI et DDD devraient davantage travailler ensemble pour le pilotage de l'entreprise »
Hélène Valade, Présidente du Collège des Directeurs du Développement Durable
Retrouvez cet article dans le CIO FOCUS n°86 !
Transformer les modèles : du télétravail au développement durable

Transformer les modèles : du télétravail au développement durable

La transformation des entreprises et celle des modes de vie sont intimement liées. Et les deux reposent largement sur le numérique. Il va donc de soi que le DSI devienne l'homme central de toutes ces transformations. Dans ce numéro de CIO Focus, vous allez découvrir plusieurs formes de cette...

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Hélène Valade est présidente du Collège des Directeurs du Développement Durable et elle-même Directeur du Développement Durable (DDD) chez Suez Environnement. Pour elle, les DDD ne travaillent pas suffisamment avec les DSI.

PublicitéCIO : Quelle est exactement la fonction d'un Directeur du Développement Durable (DDD) dans une grande entreprise ?

Hélène Valade : La fonction de DDD reste jeune. Elle a moins d'une vingtaine d'années. Mais, malgré cela, tous les DDD ont peu ou prou les mêmes missions dans les entreprises.
Il s'agit d'abord de communiquer en interne comme en externe sur la valeur non-financière de l'entreprise, par exemple autour des apports sociétaux de l'entreprise. Le DDD répond aussi aux agences de notation extra-financière. En externe, il faut notamment penser à toutes les parties prenantes qui vont avoir un lien fort avec l'entreprise ou une incidence sur son métier : clients, associations, institutionnels, etc. Le DDD doit organiser le dialogue avec toutes ces parties prenantes.
Le DDD doit tout autant organiser et animer le dialogue avec le public interne. Parmi les thématiques qu'il doit aborder à ce niveau, il y a les sujets émergents sur lesquels l'entreprise devra prendre position, comme par exemple les bouleversements de modèles économiques.
A partir de ces dialogues, le DDD doit aussi faire ressortir du concret comme de l'innovation ou des recommandations d'amélioration des pratiques de l'entreprise.
Enfin, le DDD doit mener la communication autour des métiers de l'entreprise.

CIO : Qu'est-ce que le C3D que vous présidez ?

Hélène Valade : Le Collège des Directeurs du Développement Durable est une association créée en 2007 et regroupant aujourd'hui une centaine de DDD. Son objectif est de partager autour des bonnes pratiques et de porter dans le débat public comme auprès des institutionnels les sujets relevant de la responsabilité sociale des entreprises.
Le C3D travaille essentiellement avec des réunions physiques, des campus, des dîners de prospective et quelques outils en ligne classiques (intranet, page Facebook...).
Son financement est assuré par une cotisation annuelle de 3000 euros/an.

CIO : De quels outils informatiques avez-vous besoin pour remplir vos missions ?


Hélène Valade : L'outil essentiel dont nous avons besoin est un outil de reporting interactif et convivial. La plupart des indicateurs que nous collectons pour les rapports concernant le développement durable sont collectés par saisie manuelle. Il y a très peu de données collectées par extraction des logiciels du système d'information comme le PGI, du moins pour l'instant.
Une fois les indicateurs collectés, nous avons besoin de créer des rapports évolués afin de pouvoir ensuite faire du pilotage.
De fait, nous travaillons, aujourd'hui, surtout avec les DRH et les directions achats. Nous ne travaillons pas suffisamment avec les DSI. De toute évidence, bien au delà de la collecte de données REACH, il faudrait optimiser le processus de collecte des informations.
Travailler avec la DSI sera essentielle pour réussir à transformer notre rôle d'un simple constat de faits à du véritable pilotage.
Un autre besoin concerne le dialogue avec les tiers, notamment les clients. Nous avons besoin de le rendre plus interactif, par exemple via des applications mobiles.

PublicitéCIO : Et quelles sont vos attentes vis-à-vis de la DSI ?

Hélène Valade : Notre première attente concerne un meilleur partage de la connaissance. Nous avons un vrai besoin d'amélioration du dialogue entre DDD et DSI, au bénéfice de l'activité de l'entreprise. Beaucoup de perspectives intéressantes pourraient découler d'une meilleure collaboration. Par exemple, on pourrait rendre « intelligentes » les données traitées pour améliorer le service rendu aux clients, notamment via des apps mobiles. Il faut aussi que le DSI contribue aux réponses aux appels d'offres commerciaux en mettant en avant son apport en termes d'outils numériques.
Bien entendu -mais cela va pratiquement sans dire- nous attendons du DSI un travail commun sur l'empreinte environnementale du système d'information. Nous pouvons travailler ensemble sur l'optimisation de la consommation électrique, sur une meilleure gestion des déchets électroniques (DEEE)... En fait, d'une manière générale, le DSI doit améliorer sa contribution à tous les sujets que nous avons évoqués.
 
 
 
 
 

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