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Green IT : l'Union Européenne veut alléger les datacenters

La nouvelle directive européenne COW (Care Our World) va obliger à débrancher de nombreux serveurs physiques. Une opportunité pour les tenants de la virtualisation ?

PublicitéLa Commission Européenne vient de publier le texte du projet de directive connu sous le nom de COW (Care Our World). Celle-ci doit d'abord obtenir l'aval du Parlement européen puis du Conseil pour être définitive mais, dans la foulée du Grenelle de l'Environnement, Jean-Louis Borloo, le ministre français de l'environnement, a indiqué qu'il ferait « tout pour que COW soit adoptée dans les plus brefs délais ». La directive COW implique une forte limitation de la consommation électrique des datacenters en plafonnant l'énergie pouvant être consommée par un même site industriel. Les problèmes liés à la concentration des serveurs ne cessent en effet de croitre, à consommer, même, par la disponibilité de l'énergie. Une panne récente ayant plongé dans le noir plusieurs villes au nord-ouest de la Grande Couronne Parisienne serait due directement à la présence à proximité d'un important datacenter qui aurait explosé sa consommation électrique de manière assez brutale. La consommation d'un seul de ces centres peut en effet dépasser celle d'une ville moyenne. L'essentiel de la consommation est d'ailleurs lié au refroidissement des machines, par la climatisation, et non pas au calcul lui-même. Loin d'être isolée, l'Europe suit l'exemple d'états d'autres continents. Le Canada a ainsi notifié ce matin à Google son refus de voir construit un important Datacenter destiné à devenir le centre de calcul principal du fournisseur de services en ligne. Google cherchait à rapprocher ses serveurs d'une source d'énergie importante, à savoir le complexe de barrages hydroélectriques canadien. « Mais cela aurait abouti à placer un véritable chauffage électrique d'une taille considérable à la limite du permafrost, accélérant probablement le réchauffement de la zone » indique l'Ambassade du Canada à Paris dans un communiqué. Une fausse bonne idée ? Malgré tout, des voix discordantes se font entendre et parfois de façon très inattendue. La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) a ainsi protesté contre le gel de l'implantation d'un datacenter géant à Veulettes-sur-Mer, entre Dieppe et Fécamp, à grande proximité de la centrale nucléaire de Paluel, l'une des plus puissantes d'Europe. Conçu par la société anglaise Red International Storage et dédié à l'hébergement de serveurs de calcul et de serveurs web, le projet devait en effet d'une part bénéficier de l'électricité peu onéreuse de Paluel et, d'autre part, être refroidi avec un circuit d'eau de mer. Or, si les écologistes normands ont protesté contre ce projet aboutissant au réchauffement très local des eaux maritimes, l'eau chaude devait desservir un élevage industriel de saumons et de truites de mer. C'est donc le projet de ferme piscicole géante qui est remis en cause du seul fait du gel du projet de datacenter en lien avec la directive COW. Chez Red International Storage, les commentaires sont acides. « Avec COW, il va falloir débrancher près de la moitié des serveurs de la plupart de nos datacenters actuels mais elle ne nous dit pas quel clients il va falloir chasser ni comment nous allons compenser le manque à gagner » s'emporte Henry Smith, PDG de l'entreprise. Enfin, Greenpeace a fait connaître ses doutes sur la directive COW via un communiqué de presse : « la lutte contre le réchauffement climatique nécessite de baisser la consommation globale d'énergie, pas de disperser les centres de consommation, ce qui n'aboutit qu'à disperser les problèmes sans les résoudre. » Les grands gagnants de COW pourraient d'ailleurs surtout être les éditeurs de logiciels de virtualisation.

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