Projets

GRDF montre le terrain à des experts distants

GRDF utilise des lunettes connectées pour aider les interventions sur le terrain

Pour assister des techniciens de GRDF sur le terrain, des lunettes connectées permettent à des experts distants de voir et conseiller en direct.

PublicitéGRDF exploite le réseau de distribution de gaz naturel aux entreprises et aux particuliers en France. Les missions de maintenance sur le réseau sont réalisées par des techniciens habilités, qu'il s'agisse de réparer des tuyaux acier (80 à 400 mm de diamètre, pression de 4 à 25 bars) ou des tuyaux en polyéthylène du réseau fin terminal (40 à 160 mm) à pression moindre (1,021 à 8 bars). Mais, dans certains cas, le niveau d'expertise nécessaire requiert l'intervention d'un spécialiste. Pour éviter au maximum à celui-ci de se déplacer, avec les coûts et les délais nécessaires, GRDF teste une solution de télé-assistance.
En l'occurrence, GRDF a choisi de tester des lunettes connectées dotées de la solution Expert Téléportation développée par Singularity Insight aussi bien sur le plan matériel que logiciel. Pour l'instant, il ne s'agit que d'une expérimentation, hors appel d'offres. Deux paires de lunettes ont tourné sur deux régions différentes (Rhônes-Alpes Bourgogne et Méditerranée) dans des équipes d'interventions aux rôles variés.

Un partenariat d'innovation ouverte

Comme d'autres grands groupes, GRDF a une politique d'innovation ouverte basée notamment sur des partenariats de co-construction de solutions avec des start-up mais aussi sur une « boîte à idées virtuelle » où les collaborateurs déposent chaque année 9000 suggestions. Depuis plusieurs années, GRDF avait ainsi l'idée d'utiliser la réalité augmentée pour accompagner les interventions sur le terrain. En septembre 2014, la start-up Singularity Insight a ainsi échangé avec les directions métier de GRDF pour lancer une expérimentation. « Il s'agissait d'essayer concrètement ce genre de technologies sur le terrain en partageant vidéo et son entre un technicien sur le terrain et son manager ou un expert technique » indique Jean-Luc Godon, délégué innovation de GRDF.
Habituellement, un technicien qui rencontre une difficulté doit en référer par téléphone mobile, éventuellement en envoyant des photographies avec son smartphone, donc en mode asynchrone. Si le problème est effectivement complexe, un expert doit alors le cas échéant se déplacer. Du coup, cet expert doit consacrer du temps à son déplacement et à l'intervention sur place. Pour éviter cela, si le technicien est doté de la solution Expert Téléportation, il appuie juste sur un bouton des lunettes et il va être mis en relation avec un expert qui va voir en direct ce que voit le technicien avec qui il va pouvoir également discuter.

Une solution en mode locatif

Cette solution est proposée habituellement au tarif global de 250 à 600 euros/mois par paire de lunettes utilisée, montant aisément amortissable par la suppression de nombreux déplacements. Jean-Luc Godon souligne : « nous avons envisagé d'autres choix comme des tablettes mais les lunettes ont l'avantage de pouvoir être utilisées en mode mains libres ». D'autres clients expérimentant la solution utilisent d'autres types de terminaux, y compris, par exemple, un endoscope.
Techniquement, l'application nécessaire est embarquée dans les lunettes elles-mêmes qui ont juste besoin d'une connexion Internet au service en ligne. Cette connexion peut être celle d'un réseau wi-fi local ou issue d'un smartphone convertissant son signal 4G voire d'un simple boîtier 3G/4G. Si nécessaire, la connexion peut être paramétrée en utilisant sur un PC le service en ligne qui va générer un QR-code lu par les lunettes. Le service en ligne est utilisé, de l'autre côté, en mode web par l'expert qui a ainsi accès à la vidéo des lunettes avec le son. De la même façon, l'expert peut parler et être entendu par le technicien sur le terrain.

PublicitéEn attendant une solution industrialisée

« Le retour du terrain a permis de valider le besoin d'un partage de son et d'image en mode mains libres aussi bien pour lever un doute que pour accompagner des jeunes techniciens » explique Jean-Luc Godon. Mais, pour l'instant, une solution précise n'est pas choisie définitivement. Jean-Luc Godon relève ainsi : « d'autres tests sont prévus, par exemple en intégrant caméra et micro à un casque d'intervention pour les équipes d'urgence, et notre ambition est de disposer d'une solution prête à être industrialisée d'ici fin 2016. En début 2016, nous allons déjà intégrer ces types de solutions dans l'architecture du SI de GRDF pour faciliter leur usage. »
Même si des lunettes sont finalement choisies, celles expérimentées peuvent très bien ne pas l'être. Un appel d'offres sera le cas échéant lancé lors de la décision de généralisation d'une telle solution.