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Grand Théma : les services de sécurité et de secours basculent sur la 4G et la 5G

Grand Théma : les services de sécurité et de secours basculent sur la 4G et la 5G
Le préfet Guillaume Lambert est le directeur de l’Acmoss, l’Agence des communications mobiles opérationnelles de sécurité et de secours, créée en 2023.

Dès 2025, les 300 000 policiers, pompiers, personnels du Samu et autres intervenants de la sécurité publique vont basculer sur un réseau privé supporté par les infrastructures 4G et 5G. C'est le Réseau radio du futur ou RRF.

PublicitéC'est actuellement - et d'assez loin - le principal projet technologique de l'Etat français, avec un budget de près de 900 M€ sur la période 2022-2030. A partir de 2025, pour servir les besoins de communication de ses forces de sécurité, mais aussi des services de secours, le ministère de l'Intérieur va devenir opérateur virtuel sur les réseaux 4G et 5G d'Orange et de Bouygues Telecom.

Ce projet majeur, la construction de la solution ayant démarré en 2022 et les déploiements s'étalant jusqu'en 2027, est porté par une agence dédiée : l'Acmoss (Agence des communications mobiles opérationnelles de sécurité et de secours). Ce Réseau radio du futur (RRF) vise à remplacer l'infrastructure actuelle, Tetrapol, et les matériels associés. « C'est un investissement que nous réalisons tous les trente ans. Le ministère de l'Intérieur a bâti le réseau Tetrapol aux débuts des années 90. Mais ce réseau rencontre aujourd'hui un certain nombre de limitations fonctionnelles », souligne le préfet Guillaume Lambert, directeur de l'Acmoss.

Regardez l'intégralité de notre interview consacrée au RRF (vidéo : 18 min.)

« C'est la première fois que l'on crée un opérateur de réseau mobile au sein de l'Etat, mais un opérateur spécialisé, reprend Guillaume Lambert. Sa vocation est de fournir un service de communication spécifique, très haut débit et résilient à l'ensemble des acteurs investis dans les missions de sécurité, de secours, d'aide médicale d'urgence, de gestion des crises et des catastrophes ». Soit tant les personnels présents sur le terrain que les centres opérationnels pilotant ces opérations à distance.

Des garanties sur la qualité de service

Un téléphone équipé d'une SIM RRF profitera de la couverture opérationnelle 4G et 5G partout en France - « nous bénéficions de l'itinérance nationale auprès de tous les opérateurs de réseau mobile », dit le préfet - et d'un accès priorisé aux réseaux d'infrastructure 4G des deux opérateurs qui sont les partenaires industriels de l'Etat sur le sujet. Objectif : fiabiliser les communications de secours et de sécurité, pour que l'accès soit disponible partout, tout le temps et via plusieurs opérateurs. « Et quand les communications sont établies, les utilisateurs bénéficient de mécanismes garantissant la qualité de service », ajoute Guillaume Lambert.

Au-delà du réseau lui-même, l'Acmoss est aussi le fournisseur d'une application de communication dédiée, installée sur les smartphones durcis des futurs utilisateurs. L'application, baptisée Sirius, permet à ces derniers de communiquer avec des fonctions spécifiques garantissant notamment la fiabilité des communications. « Quand on l'active, on accède à un environnement de type communications instantanées sauf qu'il s'agit d'une application push-to-talk, permettant la prise d'alternat afin d'éviter les chevauchements de communication », détaille le préfet Lambert. Et cette application est bien sûr associée à des fonctions de géolocalisation et de streaming vidéo. « Toutes ces fonctionnalités permettent d'enrichir la conscience situationnelle, par exemple pour partager un cas spécifique avec le médecin régulateur dans le cadre d'une opération de secours à personnes. »

Publicité300 000 utilisateurs en 2027

Développé depuis 2022, le RRF est désormais tout proche de son entrée en fonction. « Nous sommes dans la phase de tests de bout en bout », assure Guillaume Lambert. Depuis juin, ces tests tournent sur l'architecture de production, et permettent d'éprouver tant la partie utilisateurs (smartphone, applications sur le terrain et en salle de commandement) que l'architecture centrale et sa supervision. « Dans les locaux de l'agence, nous disposons d'un NOC, un centre de supervision du réseau qui a été mis en service le 17 septembre dernier. Là encore, nous sommes en phase de tests pour nous assurer que ces outils, qui devront tourner en 24/7, sont pleinement opérationnels », détaille le préfet.

La recette de ce coeur de réseau est prévue pour la fin d'année 2024, avant l'entrée en service du RRF début 2025. « Le but est d'ouvrir le service à la fin du premier trimestre aux utilisateurs, avec un déploiement progressif pour atteindre près de 300 000 utilisateurs en 2027 », dit Guillaume Lambert.

Regardez l'intégralité de notre interview consacrée au RRF (vidéo : 18 min.)

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