Grand Théma : DSI 2025, comment l'IA transforme la DSI
Pour détailler la transformation de la DSI à l'heure de l'IA, dans le cadre de notre émission consacrée aux enjeux de la DSI en 2025, nous avons reçu Bernard Gavgani, DSI groupe de BNP Parisbas, et Henri Pidault, DSI groupe de la SNCF.
PublicitéL'IA transforme déjà progressivement tous les métiers, tous les processus. Pas de raisons pour la DSI d'y échapper. Dans le cadre de notre Grand Théma CIO et Le Monde Informatique « DSI 2025 », nous avons donc consacré une émission à la façon dont l'IA transforme le développement, la cyber, le help desk, etc. Pour en parler, nous avons reçu les DSI de deux grandes organisations françaises, BNP Paribas et la SNCF. Bernard Gavgani et Henri Pidault incluent l'IA dans la transformation de leurs processus et de leurs organisations. Ils partagent leurs démarches, mais aussi leurs premiers retours d'expérience sur l'intérêt de l'IA pour la DSI, aujourd'hui et demain.
Chez BNP Paribas, un pilier de la nouvelle organisation de la DSI
Notre premier invité, Bernard Gavgani, DSI de BNP Paribas, a ainsi fait de l'IA un des piliers de sa nouvelle organisation, mise en place cette année pour s'adapter au plan stratégique 2026 - 2030 de la banque. Et cela commence par la mise en place d'une équipe data et IA transverse comptant environ 700 experts IA et plus de 4000 spécialistes de la data. « D'ici à fin 2025, nous aurons par ailleurs formé 10000 informaticiens à l'IA, » ajoute-t-il. BNP Paribas a placé de l'IA dans tous ses outils de devops, par exemple, pour accompagner ses développeurs depuis l'assistance au codage jusqu'à des suggestions d'amélioration pour les mises en production. L'objectif étant que celles-ci, réalisées de plus en plus en continu, soient « extraordinairement bien huilées ».
Regardez notre émission consacrée à la DSI transformée par l'IA
Un autre des usages centraux de l'IA concerne la cybersécurité. Un enjeu majeur pour la banque. « C'est grâce à la protection des données de nos clients que nous avons leur confiance », insiste Bernard Gavgani. Dans une entreprise qui reçoit quotidiennement des milliers d'alertes, l'IA accompagne les efforts de monitoring, en surveillant les intrusions et en triant les faux positifs. Le DSI de BNP Paribas insiste cependant également sur les enjeux du développement de l'IA pour une organisation particulièrement régulée. En matière de conformité avec l'AI Act, par exemple. Le pôle IA de la DSI dispose d'une équipe de suivi du risque et « avant qu'un modèle entre en production, nous vérifions sa fiabilité, sa cohérence, les données manipulées, les données de sortie, et surtout la correspondance entre les résultats donnés par l'IA et ceux attendus ».
SNCF, connecter les IA aux API du SI
Notre second invité, Henri Pidault, DSI groupe de la SNCF et directeur de la fabrique numérique e.SNCF Solutions, tient de son côté à rappeler que les perspectives liées à l'IA sont certes intéressantes, mais parfois mal comprises. « Les éditeurs annoncent 30% de gain de productivité, les financiers imaginent que cela équivaudra à 30% des effectifs en moins, explique le DSI. Mais, en réalité, ce n'est pas du tout ce qui se passe ». Pour le DSI, l'IA permet surtout d'augmenter la qualité du code, en phase d'écriture, mais aussi lors de le conception des programmes de test, par exemple. D'autant qu'il dit constater une amélioration constante des IA destinées au développement de code. En prolongement, la SNCF compte aussi sur l'IA pour la transcription du code de ses applications les plus anciennes vers de nouvelles technologies - un enjeu majeur dans des organisations aussi importantes et anciennes. « Nous travaillons par exemple sur la sortie de Java, puisque les licences sont devenues payantes, et cela va nous aider », dit ainsi Henri Pidault.
PublicitéDu côté du support aux utilisateurs, ce dernier espère que l'IA va permettre de passer des chatbots aux réponses prédéfinies à une discussion dynamique entre l'IA et l'utilisateur. Mais, pour lui aussi, c'est bien la cyber qui fait figure de cible idéale pour l'IA, avec la prévention des attaques par la détection de signaux faibles. « L'enjeu pour nous, c'est l'apparition d'IA davantage orientées vers l'action, précise le DSI. Nous allons leur demander de réaliser une action, ce qui suppose de les connecter sur les API du SI, en rendant ces dernières plus transparentes. Les SI actuels sont adaptés à des processus définis. Le SI du futur aura lui une interface intermédiaire, l'IA, qui devrait conduire à consommer des services en fonction des questions et sujets ».
Dans notre Grand Théma DSI 2025, nous avons aussi tenu à évoquer l'évolution du mode projet vers le mode produit. Pour comprendre les raisons de ce virage et ses enjeux concrets, nous avons accueilli dans notre émission 'La DSI en mode produit' Claude Perret, directeur de la gouvernance du SI de la coopérative agricole Maïsadour, Jean-Baptiste Courouble, le DSI de l'Urssaf Caisse Nationale, ainsi que Florian Delezenne, responsable du département opérateur de produits interministériels de la Dinum (Direction interministérielle du numérique), et Jérémie Vallet, adjoint à la directrice du numérique, chef du département appui, conseil et expertise de cette même DSI de l'Etat.
Et nous vous retrouverons bien sûr pour de nouveaux Grands Thémas en 2025, dès le mois de février.
Regardez l'intégralité de notre Grand Théma « DSI 2025 »
Article rédigé par
Emmanuelle Delsol, Journaliste
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