Grand théma : comment Schneider Electric, la Matmut et Idemia exploitent leurs données
Pour le grand théma du mois de juin, CIO et Le Monde Informatique zooment sur le DataOps. La première émission préparée par la rédaction se penche en particulier sur les questions de gouvernance et d'organisation liées à la donnée.
PublicitéLa data, le nouvel or noir ? Si la formule est connue - elle a notamment été popularisée par The Economist dès 2017 -, encore faut-il installer toute la tuyauterie assurant la collecte et le raffinage de ces données et transformer l'organisation et sa culture pour que l'exploitation des données s'inscrivent dans le quotidien des métiers. C'est cette transformation à la fois technologique et culturelle que portent les Chief Data Officers (CDO) interrogés dans le cadre de notre grand théma.
Centrée sur la gouvernance et l'organisation, notre première émission donne d'abord la parole à Aurélie Bergugnat, la CDO de Schneider Electric, un groupe qui a vu ses activités s'élargir, passant d'une activité centrée sur les produits à un portefeuille désormais diversifié, incluant également services, projets et logiciels. L'enjeu pour Aurélie Bergugnat ? « Arriver à servir tous nos clients internes, de la même façon, partout dans le monde sur toute l'étendue de ce portefeuille. C'est possible grâce à des données communes et à une structuration de ce patrimoine de données à travers le groupe ». Schneider Electric a donc mis en place une architecture permettant d'amener la donnée au sein de ses différentes entités. « On a comparé ça à une supply chain de produits », illustre Aurélie Bergugnat.
Une approche top-down et des relais de terrain
Pour accompagner cette structuration, l'industriel mise sur une organisation mixte, couplant une approche top-down, portée par un Data Office central, et des relais de terrain, assurés par plus d'une trentaine de Data Officer dans les métiers et les différentes géographies où opère le groupe. « En fonction de leurs spécificités, on travaille avec eux sur les données qu'ils consomment et comment on peut améliorer le service qu'on leur fournit », décrit la CDO.
Comme les autres CDO interrogés dans notre émission, Olivier-Louis Monnier, le CDO de la Matmut, ne dépend pas de la DSI du groupe. Il est rattaché directement au comex.
Comme Aurélie Bergugnat, rattachée aux fonctions de gouvernance du groupe, Olivier-Louis Monnier, le CDO de la Matmut - second intervenant de notre webconférence -, ne dépend ni de l'IT, ni d'un métier particulier. « Par rapport à l'IT, la vocation de notre direction est d'absorber le choc », résume-t-il. Autrement dit d'exercer un rôle de filtre vis-à-vis des multiples besoins qui arrivent des métiers et qui auparavant donnaient souvent lieu à des PoC sauvages, peu pensés pour l'industrialisation. « On a changé le paradigme, dit Olivier-Louis Monnier. Désormais, on ne prend que des sujets ayant vocation à être industrialisés. » Pour écrire sa feuille de route, un département de la direction data se charge de scorer les scénarios présentés par les métiers. « En 18 mois, nous avons réussi à être opérationnels et à industrialiser de premiers cas d'usage », se réjouit le CDO.
PublicitéIdentifier les gains les plus rapides pour assoir la stratégie
Anthony Barré a lui aussi écrit la feuille de route de son organisation, Idemia, un industriel spécialiste de l'identité et des moyens de paiement employant quelque 15 000 personnes. La stratégie du CDO se déploie autour de 3 axes majeurs : améliorer la performance opérationnelle, affiner la compréhension des produits déployés et créer des services additionnels à nos produits. Comme dans les eSIM, où des services additionnels basés sur la data sont en plus en plus demandés par les opérateurs téléphoniques, afin de mieux comprendre les usages des consommateurs.
Anthony Barré le CDO d'Idemia, a déployé un premier scénario de surveillance des cobots dans les usines fabriquant des cartes de crédit.
« Nous avons commencé par faire un benchmark de tous les cas d'usage, en partant de leur complexité et de leur ROI, afin d'identifier les gains les plus rapides permettant d'assoir notre stratégie », relate le CDO d'Idemia. Ces gains les plus rapides ont été isolés dans les usines de fabrication de cartes bancaires où des cobots (ou robots collaboratifs) déplacent des cartes d'une chaîne à l'autre. « L'ambition était d'être capable de monitorer en temps réel l'arrêt anormal de ces cobots, de façon non intrusive, via des capteurs externes, pour alerter les directeurs d'usines de ces anomalies. Ce scénario a été déployé sur quelques usines. L'ambition maintenant, c'est de passer à l'échelle sur le maximum de sites », décrit le CDO. Le CDO entend montrer que son architecture est capable d'opérer à très grande échelle, celle d'un groupe industriel présent dans de multiples pays.
Notre seconde web conférence, qui sera disponible à partir de la fin de cette semaine, se penchera justement plus avant sur l'industrialisation et la pérennisation du socle technique, avec les témoignages d'Axa France et de la néo-banque Floa. Dans notre espace grand théma, vous pourrez également retrouver la vision d'une analyste du cabinet Forrester, Michele Goetz ; des entretiens avec Stéphane Roder, entrepreneur et spécialiste de l'IA, avec le chirurgien et auteur Laurent Alexandre et avec l'avocat Henri Leben ; ainsi que des modèles de cahiers des charges.
Visionnez l'émission des rédactions du Monde Informatique et de CIO avec les témoignages de Schneider Electric, Matmut et Idemia (vidéo, 54 min.).
Article rédigé par
Reynald Fléchaux, Rédacteur en chef CIO
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