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Grand Théma : 5G privée, premières épreuves de terrain

Grand Théma : 5G privée, premières épreuves de terrain
Christophe Bejina, CIO d'Alcatel Submarine Networks (ASN), Frédéric Brochard, CIO et CTO de France Télévisions, et David Glijer, CDO d'Arcelormittal France. (De G à D, de haut en bas)

Pour notre Grand Théma CIO et Le Monde Informatique consacré à la 5G privée, nous avons reçu Arcelormittal, France Télévisions et Alcatel Submarine Networks. Au programme, deux transformations industrielles pionnières et des retransmissions TV dont le coût et les émissions de CO2 ont été drastiquement réduits.

PublicitéDans le cadre de notre Grand Théma CIO - Le Monde Informatique consacré à la modernisation des réseaux, nous avons voulu partager de premiers exemples concrets de déploiement de la 5G privée, montrant l'intérêt très concret pour les entreprises de disposer d'un réseau en propre. Même si les démarrages ont parfois demandé des ajustements en particulier pour les pionniers, la satisfaction est unanime. Fiable, la 5G mobile connecte les employés et leur donne accès au SI, mais elle connecte aussi l'appareil industriel. Elle renforce la sécurité des personnes et la sureté des lieux dans les milieux dangereux, remonte des data pour l'analyse de l'activité, donne de la souplesse dans les usages, réduit les coûts et aide à contenir l'empreinte carbone.

Regardez l'intégralité notre Grand Théma consacré à la 5G privée

Pour nos trois témoins, David Glijer, CDO d'Arcelormittal France, Frédéric Brochard, CIO et CTO de France Télévisions, et Christophe Bejina, CIO d'Alcatel Submarine Networks (ASN), le constat est le même : une fois l'infrastructure 5G privée à disposition, les cas d'usage sont pléthore.

D'abord réponse technologique à des besoins élémentaires comme la communication entre les opérateurs en usine, la 5G privée s'est progressivement imposée chez Arcelormittal comme un outil stratégique de la transformation numérique industrielle. Le site de Dunkerque (Nord), un des plus grands au monde avec sa surface de 10 000 m2, se situait en effet en zone blanche. Arcelormittal a donc cherché en priorité une solution pour la communication entre ses employés, mais aussi pour connecter l'appareil industriel et réduire son empreinte carbone (d'après le rapport 2024 du Réseau action climat, Dunkerque est la 2e empreinte carbone industrielle de France).

Arcelormittal : suivi de bout en bout de l'acier recyclé

Son choix s'est porté dès 2020 sur la 5G privée qu'il a déployée en 2022. Dans un environnement sévère comme la sidérurgie et sur un site aussi vaste, pas question de wifi ou de réseau IoT. Et, en zone blanche, l'option d'exploiter le réseau public n'a même pas été envisagée. Son réseau lui permet aujourd'hui de déployer de très nombreux usages à la carte exploitant les propriétés intrinsèques de la 5G, de la faible latence, à l'IoT et au très haut débit. Qu'il s'agisse de la géolocalisation d'engins, du traitement de flux vidéo pour la sureté et la sécurité des personnes et des équipements, ou du suivi de bout en bout de l'intégration d'acier recyclé (camions, opérateur qualité, systèmes de transport de l'acier, enfournement final, etc.)

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David Glijer, CDO d'Arcelormittal France

Arcelormittal a déployé son backbone, 9 antennes et ses propres cartes SIM avec Ericsson et OBS (Orange business services). Mais c'est un réseau qu'il opère seul, pour sa propre activité. Après avoir exprimé quelques inquiétudes sur leur capacité à assurer cette nouvelle activité d'opérateur télécoms, les équipes IT et réseau se sont finalement aisément adaptées, selon le CDO.

France Télévisions retransmet le parcours de la flamme olympique à moindre coût

Pour le CIO et CTO de France Télévisions, les JOP 2024 de Paris ont marqué une rupture dans la façon dont on filme et retransmet des images. Un véritable tremplin pour la 5G en particulier. A la clé, souplesse d'utilisation, nombreux cas d'usage, efficacité et surtout réduction des coûts et de l'empreinte CO2. Le groupe audiovisuel a éprouvé une bulle 5G privative mobile pour suivre et retransmettre le parcours de la flamme olympique dans toute la France. Une première dans l'histoire des Jeux olympiques. France Télévisions a équipé 4 caméras d'un module 5G pour les connecter à un équipement développé par la startup française Obvios, installé dans une voiture. Le contenu était ensuite envoyé sur la constellation satellitaire Starlink. Plus besoin des très coûteux et polluants avions et hélicoptères habituels, comme ceux exploités pour le Tour de France par exemple, ni des très coûteuses installations classiques HF.


Frédéric Brochard, CIO et CTO de France Télévisions

Des dispositifs équivalents ont permis de suivre les épreuves de surf à Tahiti ou de voile à Marseille. Pour le suivi du défilé des athlètes sur les Champs Elysées, c'est une slice du réseau 5G public d'Orange qui a été privatisée. Frédéric Brochard évoque aussi les installations 5G du service de retransmission du Comité international olympique, Olympic Broadcasting Services, qui ont remplacé les installations câblées sur de nombreux sites.

France Télévisions va de nouveau utiliser la 5G pour la réouverture de la cathédrale Notre-Dame en novembre. Ce type d'installation lui ouvre la possibilité de retransmettre des événements qui auraient été inaccessibles, mais aussi de couvrir - pour France 3 Régions, par exemple - des sujets qui auraient coûté trop cher sans cela.

Alcatel Submarine Networks : une dorsale pour la digitalisation des ateliers

ASN (Alcatel Submarine Networks) produit et livre des systèmes de câbles sous-marins pour les télécommunications dans le monde entier, en particulier pour les Gafam. Pour connecter ses ateliers, il s'est intéressé à la 5G dès 2020 dans le cadre de son programme de digitalisation de la production. Et il en a fait la dorsale de sa stratégie. Au-delà de la simple connexion, l'industriel voulait un réseau capable de répondre aux contraintes de sécurité de transmission des data, d'une fiabilité à l'épreuve des flux critiques de production, performant et offrant du haut débit. Sans oublier que le projet concernait une vingtaine de bâtiments bardés de structures métalliques nécessitant une technologie radio robuste.

La digitalisation des ateliers, cas d'usage principal, a demandé une intégration logicielle et un déploiement de réseau permettant à tout opérateur d'accéder aux sources de données à tout moment. Il s'agissait d'obtenir un seul et unique flux de données à la source provenant par exemple du PLM ou du MES et, en sortie, de nourrir un datalake avec des données sur l'activité de production. L'industriel travaille avec Free Pro et Nokia et deux sites, à Greenwich et à Calais, sont désormais équipés.


Christophe Bejina, CIO d'Alcatel Submarine Networks (ASN)

Mais d'autres usages, nombreux, sont venus se greffer au premier périmètre du projet. Christophe Bejina, CIO de l'industriel, estime que le plus difficile aujourd'hui est presque de les prioriser. Un dispositif IoT surveille ainsi désormais certaines ressources critiques, comme le niveau des cuves. Et un système de computervision s'attèle à détecter des schémas de défaut sur des machines anciennes. Pour l'avenir proche, l'entreprise a identifié au moins deux cas d'usage liés à la sureté ou à la communication. Notamment un système de communication unique dans l'usine de Calais pour les employés, en lieu et place des multiples technologies existantes (comme le DECT), et une couverture du tunnel de chargement de bateaux depuis l'usine.

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