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Gouverner à l'ère du Big Data

Gouverner à l'ère du Big Data
Gouverner à l’ère du Big Data : Promesses et périls de l’action publique algorithmique

L'Institut de l'Entreprise vient de publier une étude sur l'action publique algorithmique ou la nouvelle gouvernance à l'ère du Big Data.

PublicitéGouverner, c'est prévoir... Cet adage prend une dimension particulière à l'heure du Big Data. L'action publique devient alors algorithmique, c'est à dire que les gouvernants prennent leurs décisions en se basant sur des traitements de données. L'Institut de l'Entreprise vient de publier une étude sur le sujet, librement téléchargeable.

Cette étude donne quatre avantages à cette nouvelle pratique. D'abord la réponse à une demande citoyenne : la personnalisation de l'action publique. Le Big Data permet ainsi de garantir la bonne modalité de l'action administrative sans remettre en cause le principe d'égalité devant la Loi. L'action publique peut également se reposer sur les masses de données pour prédictive, passer du réactif au proactif. Elle peut aussi être préventive, abandonnant un aspect purement curatif. La régulation du trafic automobile est un bon exemple. A l'inverse, la prévention de l'échec scolaire et la « police prédictive » restent peut-être à mettre au point (ou pas). Enfin, l'action publique peut mieux tenir compte des opinions citoyennes et devenir ainsi participative.

Plusieurs défis sont à relever selon l'auteur de l'étude. Bien sûr, il faut déjà réussir à mettre en oeuvre les beaux outils que la technologie permet : c'est le défi de la compétence. Les investissements nécessaires sont énormes en pleine période de disette budgétaire : le défi du modèle économique n'est pas négligeable. Les conséquences sur la gestion sociale de la fonction publique ne sont pas forcément simples à gérer (répartition des gains de productivité, formation des agents, modification de leurs métiers...). Plus gênante, la fiabilité peut être douteuse. Surtout, qui dit algorithme dit règle claire et sans ambiguïté. Or la souplesse décisionnelle est une culture dominante dans la fonction publique. Enfin, et le débat autour de la loi sur le renseignement est là pour le rappeler, la question des libertés individuelles reste majeure. N'oublions pas le scandale Safari.

Comme attendu, l'étude est bien documentée et s'appuie sur de nombreux exemples. Son texte est clair, sans jargon. La lecture de l'ensemble est donc à la fois riche, aisée et vraiment agréable.

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