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GenAI : les conseils d'administration admettent ne pas avoir les compétences

GenAI : les conseils d'administration admettent ne pas avoir les compétences
38% des membres de conseil d’administration admettent avoir une expérience et des connaissances en IA minimales ou nulles. Elles sont limitées chez 41% supplémentaires. (Photo : Benjamin Child/Unsplash)

Seuls 2% des membres de conseil d'administration disent avoir les connaissances et l'expertise nécessaire pour superviser l'adoption de l'IA générative. Deux-tiers des membres des 'boards' font confiance aux DSI ou CTO sur ce sujet.

PublicitéSelon un rapport de Deloitte Global publié mardi, les dirigeants d'entreprise ont des avis partagés sur le rythme idéal d'adoption de l'IA et sur l'état de préparation de leur organisation. Malgré l'absence de consensus sur ces sujets, ils s'accordent à reconnaître le manque de connaissances en IA au sein des conseils d'administration.

L'enquête menée auprès de 468 membres de conseils d'administration et de cadres supérieurs, dans 57 pays, montre que seulement 2 % d'entre eux estiment avoir une connaissance et une expérience approfondies de l'IA (elles seraient modestes chez 19% supplémentaires). D'ailleurs, le sujet n'est pas évoqué si fréquemment au sein des conseils d'administration. Seuls 14 % des répondants indiquent discuter de l'IA à chaque réunion, tandis que 25 % déclarent qu'elle est à l'ordre du jour deux fois par an, et 16 % une fois par an. Près de la moitié (45 %) des répondants déclarent même que l'IA n'a encore jamais été inscrite à l'ordre du jour de leur conseil d'administration.

Une organisation totalement prête pour seulement 3% des répondants

« Plutôt que l'IA spécifiquement, les conseils d'administration ont souvent à l'ordre du jour la transformation numérique, dont l'IA fait partie », tempère Chikatomo Hodo, qui est membre des conseils d'administration d'Orix Corporation, de Konica Minolta, de Mitsubishi Chemical Group Corporation et de Sumitomo Mitsui Banking. Il n'en reste pas moins qu'environ la moitié des répondants à l'enquête de Deloitte se disent insatisfaits du peu de temps consacré à ce sujet lors des réunions de conseil.

Seulement 3% des répondants estiment leur organisation tout à fait prête à adopter la technologie, tandis que 41% pensent l'inverse. « Cette perception d'un état de préparation insuffisant pourrait également être à l'origine du sentiment d'urgence croissant à mesure que les capacités de l'IA continuent à se développer », juge Deloitte, dans un billet de blog. 44% des dirigeants pensent en effet que leur organisation doit accélérer sur le sujet. Une opportunité pour les DSI et CTO, vus comme les interlocuteurs les plus légitimes sur ce sujet par deux tiers des répondants.

Avant la mise en oeuvre, lever les obstacles

Le cabinet d'études Gartner prévoit que les dépenses informatiques s'élèveront à 5 260 Md$ en 2024, soit une croissance de 7,5 % par rapport à 2023, portée en particulier par les investissements dans l'IA générative. Il n'en reste pas moins que l'enthousiasme des débuts - quand ChatGPT apparaissait un peu hâtivement comme la réponse immédiate à de multiples problèmes - commence à s'émousser, car les dirigeants sont confrontés à une longue liste d'obstacles qui empêchent les entreprises d'atteindre rapidement leurs objectifs en matière d'IA. L'intérêt des conseils d'administration a chuté de huit points depuis le premier trimestre 2024, souligne un autre rapport de Deloitte publié en août.

PublicitéDaniela Weber-Rey, administratrice indépendante au sein de Fnac Darty et, jusqu'à récemment, de HSBC Trinkaus & Burkhardt AG, explique que les organisations doivent s'assurer, avant toute mise en oeuvre de l'IA, de disposer de fondations solides. « Si vous ne disposez pas d'un système de gestion des données approprié, vous ne pouvez pas vraiment utiliser pleinement l'IA ou l'IA générative. » Plus difficile encore, selon elle : faire en sorte que les employés adoptent réellement les outils. D'autant plus que « de nombreux domaines ciblés par l'IA ou l'IA générative comptent beaucoup d'employés, comme le marketing, les ventes, le risque, l'audit et les rapports financiers », commente l'administratrice, citée par Deloitte. Le cabinet indique d'ailleurs que son rapport trimestriel évaluant le niveau de déploiement de l'IA générative montre que la technologie en est encore majoritairement au stade du prototype, voire de la preuve de concept.

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