Stratégie

Gartner : la dépense IT européenne va progresser de plus de 9% en 2024

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Selon le Gartner, les dépenses des entreprises européennes dans leurs systèmes d'information devraient croître de 9,3 % l'an prochain. Les progressions les plus spectaculaires proviendront des segments des services et des logiciels.

PublicitéL'Europe traverse une période économique difficile qui ne devrait que très légèrement s'améliorer l'an prochain, selon le FMI. En dépit de ce contexte, Gartner anticipe que les dépenses IT sur le vieux continent atteindront 1 148 Md$ en 2024, soit 9,3 % de plus que lors des douze mois précédents. Ce n'est pas la première fois qu'un tel découplage est constaté. Cette année, les investissements informatiques sont en effet attendus en hausse de 5,5 % en Europe, alors que le PIB de la région ne progressera que de 1,3 %.

Dans ce total, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France représenteront 51 % du total des dépenses informatiques en Europe en 2024. Les montants investis dans ces trois pays devraient progresser de 9,8 % par rapport à 2023, soit 588 Md$.

Accès aux compétences : les DSI contraints de se tourner vers les prestataires

La liste des raisons expliquant le dynamisme du marché comprend notamment la volonté des entreprises d'accroître leur chiffre d'affaires ainsi que leurs bénéfices. Elle inclut également le souhait de renforcer la sécurité de leurs systèmes d'information, dans un contexte où l'IA fait peser un nouveau risque. Gartner anticipe ainsi que les dépenses en matière de gestion des risques et de cybersécurité progresseront de 16 % en 2024, à 56 Md$. Au rang des facteurs favorisant la croissance du marché de l'IT en Europe figurent également les difficultés de recrutement des entreprises, les ressources compétentes étant aspirées par les fournisseurs de technologies et de services. Les DSI sont ainsi privées « des talents nécessaires pour mener toutes les tâches requises », explique John-David Lovelock, analyste au sein du cabinet d'études. Résultat, les DSI sont contraints de se tourner « vers les prestataires de services IT pour combler ces lacunes », ajoute-t-il.

Les ESN et autres intégrateurs peuvent, en effet, se frotter les mains. En 2024, le segment des services IT devrait progresser de 11,8 %, à 427 Md$, après une progression de 10 % cette année. En termes de dynamisme, il ne sera dépassé que par le segment des logiciels dont les revenus devraient croître de 14,5 %, à 241,8 Md$. De leur côté, les dépenses orientées vers les datacenters bénéficieront également d'une croissance solide de 8 % (portée par les +27 % pour les investissements tournés vers le cloud), pour un montant total de 49,9 Md$. Même les segments des terminaux et des services de communication devraient s'afficher en progression (respectivement +4,6 %, à 131 Md$, et +4,4 %, à 287,7 Md$).

Rattrapage et effet de l'inflation

Ce tableau optimiste doit toutefois être pondéré. Notamment par le fait que le chiffre d'affaires auquel est promis le marché de l'IT l'an prochain ne va dépasser que de 30 Md$ le niveau atteint en 2019. Autrement dit, il ne s'agit pour le moment que d'un rattrapage. Qui plus est, cette croissance intègre l'effet de l'inflation (récemment, une étude estimait à 12% l'augmentation annuelle des prix du SaaS). Enfin, les entreprises et administrations sont loin d'avoir ouvert en grand les vannes de la dépense. Comme l'explique John-David Lovelock, « les DSI européens ont poursuivi une stratégie de croissance à tout prix pendant plus d'une décennie. Ils mettent désormais l'accent sur le contrôle des coûts, l'efficacité et l'automatisation des projets informatiques en cours, tout en réduisant les initiatives informatiques dont le retour sur investissement est plus long. »

Article rédigé par

Fabrice Alessi

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