Projets

Franprix se dote d'une plateforme digitale pour accélérer sa transformation

Franprix se dote d'une plateforme digitale pour accélérer sa transformation
Alexandre Nottin (Franprix) : « Nous avons pu faire aboutir la vision tout en assurant la capacité à monter en charge et la résilience. »

Avec l'aide de OnePoint, Franprix a mis en place sa propre plateforme digitale, regroupant à la fois ses données, ses services et ceux de ses partenaires. Basé sur les technologies Red Hat et le cloud Microsoft Azure, ce back-office accompagne désormais l'enseigne dans sa transformation.

PublicitéFranprix est une chaîne de proximité, rattachée de longue date au groupe Casino. Il y a quelques années encore, l'enseigne était très peu présente sur le Web. Face aux évolutions rapides du marché, l'entreprise a mené sa transformation digitale tambour battant, autour d'un objectif : disposer de sa propre plateforme, afin de maîtriser la chaîne de valeur et de fédérer son écosystème de partenaires.

« Nous avons commencé notre transformation digitale plus tard que d'autres acteurs », raconte Alexandre Nottin, directeur Digital de Franprix. Le début remonte à 2015, avec le projet de transformation des magasins Mandarine. « À cette époque, nous n'avions pas d'e-commerce, juste une communauté sur Facebook ». L'arrivée d'un nouveau concurrent en Île-de-France fonctionne comme un déclencheur. En l'espace de deux mois, l'enseigne structure et monte un premier dispositif d'e-commerce, dans un modèle de ship-to-store (livraison depuis les magasins). Pour cela, elle s'appuie sur une solution SaaS adaptée à son contexte, ainsi que sur différents partenaires pour les livraisons. « Ce projet nous a permis d'apprendre et de structurer les processus opérationnels pour la préparation des commandes », explique Alexandre Nottin. Poursuivant sur sa lancée, Franprix lance son application mobile en 2017, avec des fonctionnalités e-commerce et de fidélisation. Cependant, assez vite, l'enseigne se heurte aux limites des solutions en place, qui ne lui permettent pas de concrétiser ses ambitions. « Nous avons alors décidé de reprendre notre destin en main. Avoir notre propre plateforme digitale était très important pour notre avenir », explique le directeur Digital. Franprix souhaitait renforcer sa maîtrise des processus e-commerce, mais pas seulement. « Une telle plateforme a une vocation plus large que la vente en ligne pour une enseigne comme la nôtre. Il s'agissait aussi de structurer et de maîtriser nos données, d'optimiser notre système de gestion des commandes, d'avoir une gestion plus poussée des promotions et actions de fidélisation », détaille Alexandre Nottin.

En 2018, Franprix lance un appel d'offres pour construire sa plateforme. À l'issue de celui-ci, l'entreprise choisit l'ESN OnePoint comme partenaire. « L'approche proposée par OnePoint, basée sur les technologies Red Hat et Microsoft, correspondait à ce que nous voulions : accélérer sur la transformation digitale », souligne Alexandre Nottin. L'enseigne voulait en particulier centraliser un maximum de services en back-office et disposer d'une plateforme ouverte sur son écosystème de partenaires. Dans ce but, OnePoint a conçu une architecture reposant sur Red Hat OpenShift pour le déploiement de microservices, complétée par Red Hat 3Scale pour la gestion et le partage d'APIs. La plateforme peut ainsi s'interfacer facilement avec les solutions et les services partenaires, comme le Product Information Management (PIM) d'Akeneo, les systèmes de paiement d'HiPay ou encore les services de livraison de Stuart. Certains composants sont également intégrés sous forme de SDK (Software Development Kit). Hébergée sur le cloud Microsoft Azure, la plateforme intègre aussi le moteur de workflow jBPM pour assurer l'orchestration des différents parcours. Enfin, pour pouvoir structurer et exposer facilement ses données, Franprix a mis en place un data hub avec OnePoint. Celui-ci fédère les données sur les clients, les produits et les magasins. « Cela nous permet par exemple d'appliquer des algorithmes de personnalisation ou de réaliser des catalogues en ligne avec des assortiments », indique Alexandre Nottin.

PublicitéRobustesse et résilience démontrées

Pour mettre en place la plateforme, Franprix et OnePoint ont monté une organisation Agile, dans un modèle de digital factory. « De fil en aiguille, j'ai structuré mon équipe dans une logique de Build, afin d'avoir des Product Owners capables de suivre toute une roadmap en Agile », explique Alexandre Nottin. L'équipe Digital porte les chantiers fonctionnels et technico-fonctionnels conjointement avec la DSI, qui porte de son côté les chantiers sur l'architecture. Les développements sur le back-office sont réalisés par OnePoint, avec des sprints de trois semaines et des cycles de mise en production classiques. Les différentes équipes ont d'abord travaillé sur la vente en ligne, une priorité métier, pour remonter ensuite la chaîne de valeur, en allant sur des sujets pas forcément visibles des clients et en réfléchissant sur la transformation digitale de l'enseigne au sens large. « Pour commencer, nous avons défini un MVP (Minimum Viable Product) autour du e-commerce, puis au fur et à mesure des incrémentations nous avons enrichi le fonctionnel », indique Alexandre Nottin. Grâce au travail accompli sur le back-office, Franprix a pu capitaliser sur toutes les briques qui existaient déjà, en modifiant simplement les frontaux qui exposent les services. Ainsi, quelques mois après le démarrage du projet, Franprix a effectué la refonte de son programme de fidélité bibi !. L'équipe a ensuite mis en place un parcours client pour le click & collect et déployé une refonte complète du site web en le rendant e-commerce avec UserADgents, le tout en six mois.

Depuis janvier 2020, le nouveau système e-commerce de Franprix est pleinement opérationnel. « Cela nous a bien aidés dans le contexte actuel », observe Alexandre Nottin. Le premier confinement a fourni l'occasion de faire un vrai stress test. « La plateforme s'est révélée très scalable, sans aucun problème de performance. Nous avons pu doubler très vite le parc de magasins préparateurs de commandes. Le trafic a été multiplié par dix, l'activité par quatre, sans que nous ayons à nous soucier de problématiques techniques », souligne-t-il. Pour le directeur Digital, la robustesse de la plateforme est l'une des grandes plus-values du travail mené avec ses partenaires. « Nous avons pu faire aboutir la vision tout en assurant la capacité à monter en charge et la résilience », souligne-t-il.

D'autres cas d'usage à l'étude

Actuellement, plus d'une douzaine de microservices tournent sur la plateforme, servant à gérer les promotions, la fidélité, le panier ou encore l'inscription des clients. Une quinzaine de partenaires sont également connectés à celle-ci. « Après cette période où nous avons avancé au pas de charge, notre but est de continuer à faire évoluer la plateforme, tout en la consolidant sur certains aspects métier, en premier lieu le client », indique Alexandre Nottin. « Nous travaillons notamment sur des parcours en magasin, comme l'encaissement, ainsi que sur l'amélioration continue de notre programme de fidélité et de notre e-commerce. » Franprix envisage aussi des usages tournés vers d'autres équipes et métiers, par exemple en travaillant sur les données associées aux produits. « La totalité de l'assortiment de Franprix est aujourd'hui digitalisée. Nous connaissons le poids et les dimensions des produits, nous disposons de photos... Cela va nous permettre d'enrichir nos applications avec des photos et des données propres, pour développer par exemple des systèmes d'encaissements avec des photos, des systèmes de génération de tracts à la volée ou d'autres applications autour des promotions et du merchandising », illustre le directeur Digital.

Alexandre Nottin identifie trois grands facteurs qui ont contribué à la réussite de ce projet de transformation. Le premier est la présence d'une vision précise et partagée par toutes les parties prenantes. « L'une de nos forces, c'est que nous avons été assez clairs sur les enjeux de départ. La vision a été très bien comprise par OnePoint dans les choix proposés, leurs préconisations étaient justifiées », estime-t-il. « Nos partenaires sont là aussi pour réfléchir avec nous sur l'avenir de ces plateformes. Pour cela, il faut au moins disposer d'une vision à deux ans. Nous échangeons fréquemment avec eux sur ces enjeux : ils apportent leur expertise sur certains points très techniques, nous les guidons sur d'autres très métier. » Pour le directeur Digital, il faut aussi savoir avancer par étapes, en restant humble. « C'est bien d'avoir la vision, mais il faut prendre le temps de construire les marches intermédiaires, avec un rythme qui tient compte des ressources disponibles. » Enfin, le dernier facteur important est la motivation. « Dans un tel projet, les enjeux sont élevés. Il faut des équipes très motivées, car cela représente une charge de travail importante. »

Partager cet article

Commentaire

Avatar
Envoyer
Ecrire un commentaire...

INFORMATION

Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.

Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire

    Publicité

    Abonnez-vous à la newsletter CIO

    Recevez notre newsletter tous les lundis et jeudis