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France Travail mise sur la GenAI pour améliorer l'efficacité de ses conseillers

France Travail mise sur la GenAI pour améliorer l'efficacité de ses conseillers
De face, le DG de France Travail, Thibaut Guilluy, explique MatchFT aux ministres Astrid Panosyan-Bouvet (Travail et Emploi), Laurent Marcangeli (Fonction publique) et Clara Chappaz (IA et Numérique). (Photo : France Travail)

Déjà testée depuis un an par l'organisme public, la technologie de Mistral est placée au coeur de deux outils mis à disposition des conseillers, afin d'accélérer la recherche de profils adaptés à un poste et améliorer l'efficacité de leurs recherches documentaires.

PublicitéEn présence de trois ministres (Clara Chappaz, IA et Numérique, Astrid Panosyan-Bouvet, Travail et Emploi, et Laurent Marcangeli, Action publique, Fonction publique et Simplification), France Travail a officialisé le lancement de deux outils d'IA générative à destination de ses agents, tous deux basés sur les modèles du Français Mistral.

Le premier, un assistant conversationnel appelé ChatFT, permet aux agents de naviguer plus efficacement dans la documentation de l'ex-Pôle Emploi pour mieux guider les usagers. Cet outil serait déjà adopté par plus de 23 000 agents au sein de l'organisme, selon Sylvain Poirier, le directeur associé du programme Data IA de France Travail. Le second outil, MatchFT, vise à rapprocher les offres d'emplois disponibles et les demandeurs d'emplois. Depuis une offre, MatchFT fournit une liste de profils adaptés parmi la base des demandeurs d'emploi. L'outil se charge ensuite de contacter les candidats sélectionnés pour le poste et leur soumet une liste de questions pour vérifier qu'ils répondent bien aux critères voulus par l'employeur.

Enfin, les ministres et le directeur général de France Travail, Thibaut Guilluy, ont mis en lumière un module de formation à l'IA disponible en ligne, baptisé calendrier IA et via lequel 10000 agents et usagers ont déjà été sensibilisés à la technologie. Selon une étude dévoilée en janvier, et réalisée auprès de 5300 demandeurs d'emploi, 46% de ceux-ci ont déjà utilisé l'IA au cours de leur recherche d'emploi et l'ont jugé efficace. Quatre demandeurs d'emploi sur 10 exploitent ainsi la technologie pour rédiger des CV plus percutants et des lettres de motivation personnalisées.

Mistral, réellement souverain ?

Sur son site, l'éditeur français d'outils de GenAI Mistral intègre France Travail parmi ses références client et indique que les agents de France Travail utilisent des LLM « pour accéder aux données des chercheurs d'emploi », par exemple afin de résumer leurs antécédents, profils et domaines d'intérêt. Et que ces mêmes agents ont aussi accès à un chatbot basé sur une approche RAG afin de les aider à décortiquer la législation et les politiques d'allocation.

Comme l'indique Thibaut Guilluy sur LinkedIn, l'accord entre Mistral et France Travail remonte à environ un an. « Cette année, nous visons une intégration à 100 % de leur IA dans MatchFT, pour encore plus d'efficacité et de souveraineté », indique le directeur général de l'organisme employant près de 60 000 personnes. Sur ce même réseau social, le chercheur au CNRS Olivier Alexandre rappelle toutefois les limites que présente Mistral en matière de souveraineté. Car la société par actions simplifiée (SAS) compte parmi ses investisseurs Microsoft, Salesforce, Nvidia, Eric Schmidt (l'ex-patron de Google), General Catalyst, Lightspeed Venture Partners ou encore Andreessen Horowitz. « Est-il opportun qu'une agence publique mette en place un partenariat de ce type avec une SAS contrôlée par du venture capital (dont l'objectif est une revente ou une entrée en bourse), en grande partie sous pavillon américain ? », interroge le chercheur, qui pointe notamment les incertitudes à moyen terme en cas de nouvelle levée de fonds, d'entrée en bourse ou de rachat de la start-up français fondée en 2023.

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