Management

Féminiser pour accroître la performance des entreprises

Une conférence organisée par les cabinets Vivacci et Talentis a fait le point sur la féminisation des fonctions dirigeantes des entreprises.

PublicitéLe 16 novembre 2010, les cabinets de conseil en GRH et coaching Vivacci et Talentis ont organisé une conférence sur la féminisation des fonctions dirigeantes des entreprises. Selon les intervenantes, cette féminisation a de nombreux avantages pour la performance des entreprises, au delà des préjugés sexistes (apport de l'approche féminine « cerveau droit », effet « coq » chez les collaborateurs masculins...). Or, si la féminisation des directions progresse fortement depuis trente ans, une égalité ne serait pas, à ce rythme, atteinte avant un demi-siècle.

Mais pourquoi pousser cette féminisation, au delà d'une démarche politique ou philosophique ? D'abord, les femmes constituent dans de nombreux secteurs au moins la moitié de la clientèle. Celles présentes dans la direction sont plus à même de comprendre les attentes de cette clientèle. Mais, surtout, récupérer des femmes, c'est récupérer 50% des talents disponibles. Dans toutes les études réalisées, selon les intervenantes, la féminisation a donc stimulé la performance.

Plusieurs préjugés ont été contrecarrés lors de cette conférence. Comme celui sur l'absentéisme. Malgré les « enfants malades » et les maternités, les cadres hommes sont, sur l'ensemble d'une carrière, davantage absents que les cadres femmes, surtout à cause des maladies après 50 ans, notamment cardiovasculaires, qui frappent beaucoup plus les hommes.

Un plafond de verre encore solide

Malgré tout, donc, les femmes se heurtent encore largement au « plafond de verre » lors de leur progression vers les sommets hiérarchiques. Six explications ont été avancées.

Le premier problème est... la méconnaissance du problème. Une direction peut ainsi constater une absence de femmes dans ses rangs sans comprendre pourquoi il en est ainsi.

La deuxième est plus évidente et connu : la résistance culturelle. Celle-ci n'est pas seulement du côté des hommes mais aussi du côté des femmes, avec le « syndrome de la mauvaise mère trop prise par son travail pour bien s'occuper de ses enfants ».

Bien entendu, les préjugés classiques ont la vie dure : les femmes seraient moins productives, plus émotives, moins mobiles, etc. Or tout cela est évidemment faux.

Plus subtile est l'absence de référentiel pour progresser : il n'existe guère de modèle ou de précédent et une femme ambitieuse avance donc à la manière d'un explorateur (ou d'une exploratrice plutôt) dans une jungle inconnue, sans aucun guide.

Contrairement à ce que tous les DRH prétendront, du moins officiellement, il existe encore des processus RH biaisés qui favorisent les hommes au détriment des femmes. Ainsi, un homme jeune étant davantage près à abandonner sa famille en semaine pour progresser professionnellement, un poids excessif donné à la mobilité sans justification peut être au détriment des femmes.

PublicitéEnfin, les principales ennemies des femmes sont les femmes elles-mêmes. Leurs comportements ne sont pas nécessairement adaptés pour s'imposer dans les sommets. Elles hésitent ainsi à être visibles, elle s'auto-dévalorisent, elles ne candidatent que sur une seule fiche de poste à la fois au lieu d'ouvrir de multiples voies de progression simultanément, elles ont une relation ambiguë avec le pouvoir (donc la direction d'entreprise), elles sont victimes du « complexe d'imposture » et ne seront candidates que si elles sont ultra-qualifiées (donc trop qualifiées), etc.

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