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Etude Markess : le collaboratif encore très immature

Markess International vient de publier une étude sur le marché du collaboratif.

PublicitéLe cabinet Markess International vient de publier son enquête sur le marché du collaboratif (voir aussi encadré ci-dessous pour la fiche technique de l'étude). Cette étude s'est penchée sur tout ce qui permet à des équipes de collaborer en utilisant les TIC, y compris, notamment, l'e-mail. Le marché est loin d'être mature tant en terme d'outils déployés qu'en terme d'usages. Ce sont d'ailleurs les outils les plus simples qui sont aussi utilisés de façon la plus fréquente : la messagerie électronique (90% des répondants), l'agenda partagé (81%) et le partage de fichier (80%). Partages de contenu, vidéoconférences et autres outils un peu plus sophistiquées ne sont utilisées que par une grosse moitié des répondants. Les outils spécifiquement collaboratifs, comme ceux permettant la création commune à plusieurs de contenus, les blogs/wikis ou les réseaux sociaux, sont encore en devenir et devraient être l'objet des investissements sur les années 2010 et 2011. Les outils les plus courants sont les plus primitifs Sur une matrice croisant le mode de consommation synchrone/asynchrone et destinataires restreints ou larges, Markess International a défini quatre types d'outils : la collaboration indirecte asynchrone restreinte (messagerie classique, partage de fichiers...), la collaboration participative asynchrone large (wikis, blogs, agendas partagés...), la colaboration instantanée synchrone mais restreinte (messagerie instantanée, vidéoconférences...) et enfin la collaboration sociale (réseaux sociaux, micro-blogging...). La plupart des entreprises utilisent une combinaison d'outils mais les outils les moins synchrones et les moins larges sont aussi les plus fréquents. Le changement au coeur de la problématique La mise en oeuvre de projets collaboratifs se heurte le plus souvent au problème du changement des habitudes de travail (52% des répondants) et à l'accompagnement de ce changement (41%), avant la confidentialité des échanges, l'ergonomie ou l'interopérabilité des solutions. La maîtrise des nouveaux outils est donc avant tout celle des nouvelles interactions sociales (sur-sollicitations, effets de zapping permanent...) et de la surcharge informationnelle qui en résulte. Malgré tout, bien utilisés, les outils collaboratifs permettent des gains importants en efficacité. La meilleure version des versions de documents a ainsi permis à une entreprise industrielle de gagner 3% de son chiffre d'affaires, à une société de conseil de gagner 10% de délais et 1 million d'euros, à un groupe d'hôtellerie d'économiser 50 000 euros en frais d'éditions de documents... Tout est collaboratif Une tendance forte de l'ensemble du marché informatique, de ce fait, est d'aller vers le « tout collaboratif ». Même des logiciels de type PGI ou GRC adoptent aujourd'hui une logique de collaboration à la place d'une logique de processus. Mais le véritable développement du collaboratif reste en devenir. Les outils les plus sophistiqués et les plus efficaces demeurent aujourd'hui peu déployés et peu utilisés. Bertrand Lemaire

Le collaboratif atteindrait 7,8% de croissance en 2010 selon Markess

Le cabinet Markess International a réalisé une enquête de septembre à novembre 2009 auprès de 200 responsables d'organisations privées et publiques complétée par une trentaine d'entretiens de prestataires. L'étude a été sponsorisée par Adobe et Oodrive. En France le marché du collaboratif en entreprises se montait à 860 millions d'euros (ME) en 2009, il atteindra le milliard en 2011. En 2009, les logiciels ont représenté 400 ME, les services 460. Le SaaS représente 17% de ce marché. En 2011, sur un milliard d'euros, les logiciels passent à 450 ME, les services bondissent à 550 ME. Surtout, la part du SaaS représentera alors 26% du marché. Le taux de croissance annuel moyen est de 7,8% sur la période 2009 à 2011. Les logicies progressent de 6,1%, les services de 9,3, le SaaS de 33,9%. Ce marché est aux mains de multiples acteurs. Principalement des éditeurs et des intégrateurs. Ce sont eux qui vont profiter de la croissance de ce marché. Les 200 responsables d'entreprises interrogés par Markess ont cité, dans 54% des cas, les éditeurs et, à 40%, les intégrateurs et les SSII. Ont également droit à plusieurs mentions : les cabinets conseil (32%), les hébergeurs (15%), les infogéreurs (8%), les opérateurs de télécoms (8%). Ces responsables ont également répondu à 80% qu'ils recourraient, pour les solutions de collaboration, à un prestataire externe.
Ces prestataires viennent d'horizons et de métiers très différents. C'est la caractéristique de ce marché. On retrouve aussi bien « les poids lourds du marché » venus de l'office productivity » comme Microsoft et IBM que des éditeurs spécialisés. Parmi ces derniers, certains viennent de la gestion de contenu comme Alfresco, Jalios, Nuxeo. D'autres de la conférence à distance tels que Cisco, Genesys, Skype. La gestion de projets est présente avec des acteurs comme Augeo Software. Le monde de l'applaication sociale pointe le nez avec Bluekiwi. Le partage de fichiers est un autre grand acteur avec Oodrive. Sans oublier « les telcos » comme Orange business services. Ou des acteurs tels que EMC, Open Text présents à d'autres titres. « C'est une typologie d'acteurs qui devrait bouger dans les années à venir » note Emmanuelle Olivié-Paul, directrice associée du cabinet Markess en charge de la recherche.
L'autre changement à venir tient aux nouveaux besoins clients détectés ou à détecter. Markess classe le collaboratif selon quatre axes principaux : les échanges, les plannings projets, la présentation, les contenus. Pour chacun d'eux, le cabinet identifie les besoins actuels et ceux à venir. Pour les échanges, sont connus : la messagerie et les communications vocales, vont entrer en jeu : les fameux réseaux sociaux, la messagerie instantanée, la gestion de présence. Pour le deuxième axe, le planning des projets, l'agenda partagé est connu, la gestion proprement dite de projet va se mettre en place.
Quant au troisième point, la présentation, il fait déjà intervenir : la présentation en ligne et la conférence à distance, vont prendre du poids : la conférence à distance et la conférence web. Enfin, sur le quatrième point, les contenus, si le partage de fichiers et de contenus est connu, les espaces collaboratifs, la création de contenus à plusieurs vont se mettre en place.
Voilà pour l'aspect usages qui constitue autant d'argumentaires pour les intégrateurs. Markess note aussi des changements techniques à prendre en compte, en terme d'intégration évidemment, de sécurité, d'archivage, d'accès distant, de recherche avancée ou d'interactivité. Le collaboratif implique aussi d'autres modifications, situées moins dans l'informatique que dans l'organisation de l'entreprise.

Didier Barathon