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Etude Idate : les retards du très haut débit

Etude Idate : les retards du très haut débit

À l'occasion d'une conférence organisée par Huawei à Paris, l'Idate a présenté un panorama des déploiements fibre optique et 4G en France.

PublicitéRégulièrement sur le grill des pouvoirs publics américains et français pour des questions de cybersécurité, l'équipementier chinois Huawei a organisé à Paris une conférence - Broadder Way 2013 -  sur les réseaux 4G/LTE et la fibre optique. L'occasion de débattre sur les évolutions d'un marché secoué par les technologies LTE/FTTH et les nouveaux services proposés par les opérateurs.

À cette occasion, une étude du cabinet d'études Idate sur les déploiements très haut débit fixe et de la 4G a été présentée à un parterre de journalistes.  Roland Montagne, directeur de l'unité telecoms business à l'Idate, a souligné les différents scénarios d'adoption du LTE et de la fibre optique en Europe et dans le reste du monde. « Aux États-Unis, les opérateurs TV financent le déploiement de la fibre optique alors qu'au Japon, NTT, qui n'a jamais cru à l'ADSL, couvre 95% du territoire avec sa fibre optique. » En France, on atteint péniblement une couverture de 21% fin 2012, contre 53% pour le Portugal et même 100% pour la Lituanie. La France n'a toujours pas atteint le million d'abonnés fin 2012 avec 916 000 clients dont 65% chez Numéricable avec Bouygues Télécom (30% du marché) en FTTB (fibre optique et câble coaxial pour la connexion finale chez le client). Le potentiel reste toujours très important comme le souligne l'analyste : 4,7 millions de foyers sont raccordables en FTTB avec Numéricâble et 1,3 million en FTTH avec Orange, SFR, Free et quelques collectivités territoriales.

Des clients satisfaits de leur ADSL

Le retard français s'explique toujours par la qualité de la boucle locale cuivre qui permet de proposer des offres triple play et qui handicape donc la progression de la fibre optique. Les opérateurs français doivent redoubler d'ingéniosité en termes de services et de tarifs pour séduire les clients. Autre difficulté, l'accès aux immeubles et donc aux foyers. Enfin les premiers tests en VDSL Vectoring, une technologie proposant jusqu'à 100 Mb/s sur quelques centaines de mètres, redonnent un coup de fouet au cuivre qui pourrait même atteindre jusqu'à 1 Gb/s sur quelques mètres avec le GigaDSL. L'idée est ici d'apporter la fibre optique jusqu'au palier des immeubles puis d'utiliser le câble coaxial déjà existant pour les derniers mètres jusqu'à l'appartement du client. Cette technologie baptisée Fiber To The Last Distribution Point (FTTdp) est censée réduire les travaux dans les immeubles et sauter les derniers obstacles chez le client même on ne comprend pas bien pourquoi ne pas proposer de la fibre de bout en bout puisque le point de collecte fibre aura été installé dans l'immeuble.

Publicité Du côté des entreprises - les PME principalement - on assiste selon l'Idate à une accélération de l'adoption de la fibre optique pour bénéficier de nouveaux services. En téléphonie fixe par exemple, l'Idate constate une plus forte diffusion des box et une migration vers l'IP lors du renouvellement des PBX. Au niveau des applications, les logiciels collaboratifs et CRM en mode SaaS contribuent à l'essor de la fibre optique. Le stockage sécurisé des données ainsi que l'échange d'informations pousse également à l'adoption du THD (Très haut débit) dans ces entreprises pour bénéficier des services proposés par les opérateurs cloud comme Ikoula, OVH ou encore les épouvantails Cloudwatt et Numergy.

Le LTE arrive avec retard et une couverture minimum

Le LTE arrive avec retard et une couverture minimum


Autre sujet abordé lors de cette présentation, le déploiement de la 4G/LTE en Europe. Un an après les États-Unis - Verizon couvre désormais 90% de la population américaine - les deux principaux opérateurs français - Orange et SFR - ont commencé à ouvrir leurs réseaux 4G dans certaines agglomérations françaises sur les fréquences 2,6 GHz et 800 Mhz (700 MHz aux USA). Bouygues Télécom, qui a pu bénéficier d'une dérogation de l'Arcep, pour réutiliser la bande des 1800 MHz, lancera son offre 4G en octobre prochain. « Les usages se développent, notamment en terme d'upload de vidéo avec par exemple les boites noires dans les voitures au Japon qui peuvent enregistrer un accident et envoyer la vidéo sur un serveur en ligne », nous a expliqué Frédéric Pujol, responsable du pôle technologies radio et spectre à l'Idate.

En France, on est encore à chercher les terminaux compatibles (exit l'iPhone 5) et à tenter de comprendre les offres éphémères.  Faute de couverture suffisante, les deux premiers opérateurs ont simplement étendus leurs forfaits moyennant une poigné d'euros. Les vrais tarifs sont attendus lorsque la couverture réseau sera plus étendue. Bref, le marché de la 4G/LTE a peut être de l'avenir en Europe mais les américains, les japonais et les russes testent déjà le LTE Advanced, une technologie d'agrégation permettant d'atteindre un débit théorique utilisateur d'1 Gb/s (150 Mb/s en pratique). En France, les opérateurs sont concentrés sur le déploiement de leurs équipements LTE, et il n'est pas question de bruler les étapes.

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