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Voyages-SNCF : une architecture en cloud hybride pour garantir l'efficience et l'agilité

Voyages-SNCF : une architecture en cloud hybride pour garantir l'efficience et l'agilité
Gilles de Richemond, DG de VSCT, Directeur Technique de Voyages-SNCF,a témoigné lors de la Matinée Stratégique CIO « Développer l'efficience quotidienne de la DSI ».
Retrouvez cet article dans le CIO FOCUS n°108 !
Efficience IT : la DSI plus performante et moins chère

Efficience IT : la DSI plus performante et moins chère

Le 22 novembre 2015, CIO a organisé une Matinée Stratégique consacrée à l'Efficience IT. Transformer la DSI pour faire mieux et moins cher ? C'est possible. Les managers IT, DSI ou non, qui ont témoigné l'ont démontré. Hélène Brisset, qui a créé le Réseau Interministériel de l'Etat, a expliqué...

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Invité à témoigner lors de la Matinée Stratégique CIO Développer l'efficience quotidienne de la DSI du 17 novembre 2015, Gilles de Richemond, DG de VSCT et Directeur Technique de Voyages-SNCF, a expliqué la mise en oeuvre de l'architecture en cloud hybride de son groupe.

PublicitéPartie du groupe SNCF, VSCT est à la fois d'une part filiale et service technique du voyagiste Voyages-SNCF, d'autre part digital factory du groupe SNCF. Gilles de Richemond, DG de VSCT et donc Directeur Technique de Voyages-SNCF, est venu témoigner des moyens d'atteindre l'efficience IT dans le contexte très contraint du groupe SNCF à l'occasion de la Matinée Stratégique CIO Développer l'efficience quotidienne de la DSI du 17 novembre 2015 à Paris.
VSCT intervient donc bien entendu sur le site web de Voyages-SNCF, sur le site corporate de la SNCF, sur celui de Thalys, d'Eurostar, etc. Centre de compétence digitale pour la SNCF, les autres entités du groupe sont donc susceptibles de s'adresser à VSCT pour des développements applicatifs mais sans que cela soit obligatoire.
Mais Voyages-SNCF est bien un voyagiste complet qui ne se contente pas de vendre des billets de train. Il peut vendre aussi bien des locations de voiture que des nuits d'hôtels et bien d'autres choses. Et il peut arriver des pics importants d'activités. Son système d'information a donc dû tenir compte de toutes ces contraintes. VSCT a, de ce fait, une longue histoire d'innovation.

Du développement à DevOps

Ainsi, la société a été parmi les premiers utilisateurs importants de DevOps en France. Cette méthode vise à porter l'agilité jusqu'à la mise en production. « Cela nous a obligé à une véritable transformation de l'entreprise » s'est souvenu Gilles de Richemond. En tout premier lieu, dès 2012, VSCT a adopté le développement agile avec rapprochement du métier et des développeurs. DevOps a commencé à arriver dès 2013. Gilles de Richemond a rappelé : « comme son nom l'indique, DevOps consiste à rapprocher développement et opérations, c'est à dire l'exploitation ; mais, pour nous, cela nous a amené à construire une réelle usine logicielle. »
Le but métier était de réussir à avancer au rythme du digital. Le directeur technique aime rapprocher cette démarche des baux 3-6-9 : trois mois pour mettre en place une première version d'une application, six mois pour la rendre pertinente du point de vue utilisateur et neuf mois pour en faire exploser la diffusion et l'usage. « Il faut donc aller vite au moment du développement -propre du développement agile avec le métier- mais aussi aller vite en production » a-t-il résumé. Les mises en production sont devenues mensuelles à l'heure actuelle (au lieu de deux mises en production par an). Grâce à la modularisation du site de Voyages-SNCF, les mises en production se feront bientôt « quand on veut », normalement à chaque sprint de quinze jours.

Le cloud obligatoire

Le choix de DevOps et, au delà, de la mise en place d'une usine logicielle permettant d'aller vite implique d'automatiser l'administration de l'infrastructure. « Cela veut donc dire adopter les technologies cloud » a déduit Gilles de Richemond. Choisir les technologies cloud est un choix technique qui précède la phase de sourcing, c'est à dire de savoir si l'implémentation va se faire sous forme de cloud public, privé, interne, externe, etc.
Voyages-SNCF est un e-commerçant. Son enjeu majeur est la qualité de service. Le directeur technique de VSCT a expliqué : « pour la maîtriser, nous avons fait le choix de l'infrastructure interne ». En l'occurrence, le datacenter au sens immobilier (mètres carrés, climatisation, électricité, etc.) appartient à la SNCF et Voyages-SNCF y possède des serveurs où la société maîtrise la totalité de la technologie cloud déployée. « Il fallait donner la même agilité à l'exploitation qu'au développement, et ce sont bien les technologies du cloud qui permettent de réaliser cet objectif » a-t-il insisté.
Et la SNCF a la taille critique pour justifier le sourcing interne.

PublicitéS'adapter aux pics de trafic

Cette flexibilité n'est cependant pas la fin de la route. Car Voyages-SNCF doit aussi s'adapter à une grande variation dans la fréquentation de son site. L'ouverture des « ventes d'hiver », c'est à dire la mise en vente des billets pour Noël et Jour de l'An, génère jusqu'à 29 ventes de billets à la seconde. « Un TGV peut être rempli en vingt secondes avec des ventes sur le web normal ou sur mobile, les ventes mobiles ayant été au dessus des ventes web toute la première journée des ventes d'hiver » selon Gilles de Richemond.
Le datacenter devait donc en lui-même devenir agile pour absorber ces pics. La logique adoptée par VSCT était celle d'un PaaS avec une couche infrastructure sous-jacente pouvant s'étendre si besoin sur des serveurs d'un cloud public. Gilles de Richemond a confirmé : « nous avons donc mis en place cette année un débord dans le cloud d'OVH situé à Roubaix, donc pas très loin de notre datacenter de Lille, ce qui facilite les choses en termes de réseaux. » Bien entendu, il s'agit de ne pas se doter d'une infrastructure interne à la dimension de pics qui arrivent deux fois dans l'année.
L'orchestration mise en place permet de rendre neutre le fait que le serveur virtuel soit sur une machine dans le datacenter de la SNCF ou dans celui d'OVH. « On peut donc provisionner de la capacité pour le site web très rapidement pour répondre à l'afflux d'internautes » en déduit Gilles de Richemond. Bien entendu, le client utilisateur final ne voit aucune différence quelque soit l'infrastructure physique utilisée et c'est même l'objectif. C'est d'autant plus important que, lors des ventes d'hiver, il est évident que les clients ne cherchent pas l'inspiration : ils savent où et quand ils vont partir, avec par conséquent une priorité à la vitesse de réservation.

Vers le Software Defined Datacenter

Si provisionner des ressources à un moment identifié à l'avance ne pose donc plus de problème, l'idéal serait que tout puisse être piloté avec du code. En quelque sorte, le datacenter pourrait de lui-même, en fonction de seuils d'alerte, se reconfigurer automatiquement. Ce « Graal » est le software defined datacenter (SDD) ou datacenter défini par logiciel. Typiquement, un incident d'exploitation comme la chute d'une caténaire sur une ligne TGV peut générer un très fort pic de fréquentation du site web de façon tout à fait imprévue. En détectant cet afflux, les outils d'orchestration pourraient prendre l'initiative de gérer un débordement dans le cloud public d'OVH de façon nettement plus instantanée qu'avec une intervention humaine.
Pour l'instant, VSCT gère son datacenter avec OpenStack mais n'utilise pas ce produit pour tout. Gilles de Richemond a confié : « nous testons beaucoup de produits différents, de nouvelles technologies, souvent open-source. Nous faisons donc beaucoup de choses avec OpenStack -très riche en toutes sortes de briques- mais nous regardons aussi la suite, comme Docker par exemple. » Docker pourrait permettre un déploiement applicatif en quelques secondes et ainsi faciliter encore l'automatisation et l'accélération de la réaction à la détection d'un pic de charge.
Aujourd'hui, VSCT travaille sur la virtualisation et l'orchestration réseau. « C'est encore le point le plus délicat actuellement » a reconnu Gilles de Richemond.
Et l'industrialisation déjà en oeuvre a permis, en deux ans, de doubler le nombre de serveurs et multiplier les déploiements à effectif humain constant, soit une soixantaine de personnes répartis entre les deux sites de Paris et Lille. Une telle évolution ne se fait en claquant les doigts mais bien en accompagnant le changement et en ayant recours aux dernières technologies.

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