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Edito - Une transformation ? Non, sire, une révolution !

Edito - Une transformation ? Non, sire, une révolution !
Bertrand Lemaire est rédacteur en chef de CIO

A force de parler de transformation numérique, on en oublie qu'il s'agit d'une véritable révolution. Mais qui sera guillotiné ?

PublicitéArrêtez de parler d'uberisation ! Vous savez déjà que c'est totalement inapproprié. La transformation numérique est une révolution, une vraie révolution sociétale, bien plus qu'une révolution industrielle, mais pas seulement en permettant à de nouveaux acteurs de remplacer les anciens. Ce sont bien tous les acteurs actuels qui bouleversent leurs organisations, leurs conceptions, leurs modèles économiques.
De ce point de vue, en envisageant de vendre des services de co-voiturage ou en basant du business sur les données des véhicules connectés, PSA Peugeot Citroën a fait fort. Mais ce n'est pas le seul. Si vous doutiez qu'un pneu pouvait être digital, Michelin a prouvé que c'était au contraire parfaitement normal. Les exemples de ce genre sont nombreux, les révolutions souvent majeures. Sur la dernière Matinée Stratégique CIO Data Asset, autre exemple, le témoignage de la DSI de Clear Channel, Valérie Brébant, a lui aussi été très clair.

Qu'on coupe la tête au DSI !

Telle Alice découvrant le Pays des Merveilles, le DSI devrait être heureux. En effet, qui dit numérique dit informatique. Et l'informatique, c'est lui. A lui les budgets en hausse ! A lui, enfin, la considération. Sauf qu'il a tendance à rencontrer la Reine de Coeur dont le leitmotiv, rappelons-le, est « Qu'on lui coupe la tête ! ».
Pour une révolution, que l'on coupe des têtes, ma foi, c'est bien normal. C'est même consubstantiel à la révolution. Le pire est que les reines de coeur sont multiples. Et leurs motivations tout autant nombreuses.
Bien entendu, il y a le DSI-Louis XVI. Il refuse ce changement qui bouleverse tout. Lui, son sort est vite réglé : enfermé dans le datacenter de la Conciergerie, il sera externalisé au profit du cloud au plus vite. Mais il y a aussi les DSI-Danton qui bousculent tout trop vite. Ou les DSI-Robespierre qui veulent imposer des règles rigides, leur propre conception de la révolution numérique s'imposant aux métiers. Sans oublier les DSI-Fabre d'Eglantine, qui racontent de belles histoires mais coûtent cher pour pas grand chose, et les DSI-Marat, un peu trop dans le bain numérique pour les directions métier restées peut-être provinciales même s'il est l'ami de la Génération Y.

La stabilité, c'est la collégialité

La situation ne peut finalement se stabiliser qu'avec un Directoire. Directeur des systèmes d'information, directeur du marketing, directeur administratif et financier... Leur réunion permet d'équilibrer les enjeux et les coûts par rapport aux bénéfices attendus. Une certaine stabilité peut en ressortir. Et même de nombreuses conquêtes. Associés, les Directeurs peuvent contrer les ennemis de la révolution numérique ou les rivaux de l'entreprise.
Le dernier risque est bien sûr qu'un DSI-Sieyès se fasse déborder par un directeur du numérique (un certain Bonaparte) qu'il avait pourtant sollicité pour faire bouger les choses. Pour diverses raison, le DSI a pu ne pas être considéré comme un interlocuteur adapté, encore trop marqué par les années passées dans l'ancien modèle. Mais un tel pourfendeur pourrait ne pas rester trop longtemps au pouvoir.
En effet, ce qui compte dans chaque révolution, c'est la réalisation de ses promesses. En cas d'échec, le retour en arrière peut être brutal. Dès lors, la survie de la révolution numérique (et donc de l'entreprise) peut être fort compromise.

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