Edito - Fin du RTC : en parler jamais, y penser toujours
La fin du réseau commuté est programmée d'ici quelques années et les entreprises, premières concernées, ne semblent pas s'en préoccuper. Une omerta apparente, car en coulisses des actions sont menées.
PublicitéSic transit gloria mundi, le RTC (réseau téléphonique commuté) ne sera bientôt plus et pas grand monde ne s'en préoccupe. Certes, la presse généraliste s'est faite l'écho de cet abandon progressif en effrayant au passage le grand public qui a majoritairement basculé à l'IP à travers les box. Mais au fait, c'est quoi le RTC ? Il s'agit d'un réseau inventé à la fin du 19ème siècle et déployé dans les années 80 par France Telecom pour raccorder les foyers et les entreprises avec des autocommutateurs publics. Le problème est que ces autocoms publics sont devenus obsolètes avec l'arrivée de l'IP et coûteux en maintenance entraînant des risques de pannes plus importants. L'opérateur historique a demandé à l'Arcep d'éteindre progressivement ce réseau. Un calendrier a été mis en place avec une première date symbolique, le 15 novembre 2018. Il sera alors impossible pour les particuliers de commander une ligne en RTC.
Cette date est repoussée d'un an pour les entreprises. Puis viendra ensuite l'extinction du RTC sur différentes plaques (zones régionales) à partir de 2022. Un horizon encore lointain pour les organisations, qui privilégient la procrastination à l'anticipation. Et pourtant, elles sont encore nombreuses à utiliser ce réseau : télérelève de compteurs (gaz, électricité, eau), ascenseurs, terminaux de paiement bancaire, téléalarmes, sans compter les PBX classiques. Interrogées pour connaître leur position sur le sujet et les alternatives mises en place pour accompagner la fin du RTC, les entreprises ont joué la grande muette.
Cette absence de réponse ne signifie pas que ce thème ne soit pas traité. Chez les ascensoristes, par exemple, l'heure est à l'intégration de modules cellulaires pour remonter de l'information et pour lancer des alarmes. Idem pour les industries de réseaux d'énergie qui placent ce type de modules sur des compteurs pour la télérelève. Opérateurs et spécialistes des télécoms pressent les sociétés à se débarrasser de leur PABX et de migrer rapidement sur des solutions de VoIP ou de communications unifiées. L'effort de persuasion et de séduction (pardon de marketing) bat son plein, mais les entreprises sont encore en phase de réflexion.
Aujourd'hui, la fin du RTC n'est clairement pas un enjeu pour les DSI occupées à mener à bien leur transformation digitale. C'est peut-être sur cette « fibre » qu'opérateurs et intégrateurs vont devoir communiquer pour convertir les entreprises à la téléphonie du futur.
Article rédigé par
Jacques Cheminat, Rédacteur en chef LMI
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