Edito - Bonne année 2022 !
La rédaction de CIO souhaite à tous ses lecteurs une excellente année 2022.
PublicitéAvec l'ensemble des équipes de CIO, je vous souhaite une excellente année 2022. L'exercice est convenu, telle une politesse annuelle qui se répète chaque 1er janvier, encore et encore. Plus encore que les années passées, j'ai pourtant le sentiment d'une répétition peu agréable : tout ce que j'ai dit l'an passé à la même occasion me semble en effet toujours d'actualité.
La crise sanitaire a marqué une deuxième année et, visiblement, va en marquer une troisième, celle qui s'ouvre aujourd'hui. Encore une fois, une faille majeure dans une brique essentielle des systèmes d'information marque la période, SolarWinds Orion l'an dernier, Log4J cette année. Alors que la crise climatique continue elle aussi de produire des effets malgré les dénégations et atténuations rhétoriques, la sobriété numérique est plus que jamais un sujet, même si le numérique fait figure d'accusé facile tel le baudet de la fable de La Fontaine. Bref, bis repetita non placent.
Comme il s'agit de voeux, de se tourner vers l'avenir, essayons une fois encore de tirer des leçons, d'adopter de bonnes résolutions qui seront oubliées dès le 2 janvier pour être remises au goût du jour le prochain 1er janvier.
Une période centrée par nécessité sur le numérique
Si la crise sanitaire a évidemment eu d'innombrables conséquences négatives, peut-être faut-il malgré tout se réjouir du développement induit du numérique. La place du numérique était souvent minimisée, elle ne peut plus l'être aujourd'hui. En 1987, Robert Solow énonçait son fameux paradoxe « on voit des ordinateurs partout, sauf dans les statistiques de productivité ». Depuis que le numérique a été non pas un facilitateur mais une condition sine qua non au travail, ce paradoxe est définitivement ridiculisé. La transformation numérique est une condition de la survie des entreprises : télétravail, dématérialisation des processus internes, digitalisation de la relation client... Les DSI sont les rois de notre époque. A eux de mériter leur couronne en servant leur entreprise mais aussi les clients de celle-ci. Ou, comme tout roi qui perd sa légitimité, il perdra aussi la tête.
Mais une difficulté surgit, liée elle aussi à la crise sanitaire. La désorganisation logistique mondiale amène d'importantes difficultés d'approvisionnement en électronique. Or, pour faire fonctionner l'informatique, il reste nécessaire de disposer de matériel, qu'il soit en interne ou chez quelqu'un d'autre, le cloud public par exemple. Très souvent, on découvre, sous la pression de la nécessité, que le renouvellement ou l'augmentation quantitative des matériels sont évitables. C'est là la véritable sobriété numérique, loin d'une famine numérique, telle que désirée par le Cigref hurlant contre l'obsolescence programmée numérique et ses partenaires, notamment dans le cadre de Planet Tech'Care. Car si le numérique consomme évidemment des ressources, loin cependant de chiffres caricaturaux ne reposant sur rien, il en économise également, notamment pour les déplacements ou la production documentaire. Le Zéro Papier est aujourd'hui concrètement possible et on peut se diriger vers le Zéro Déplacement grâce à la collaboration et au télétravail.
PublicitéIndispensable mais fragile
Devenu indispensable, le numérique est cependant fragile. Fragile au niveau de ses infrastructures matérielles, donc, mais aussi fragile au niveau architectural et logiciel. Encore une fois, il faut déplorer le manque d'attention des éditeurs et prestataires vis-à-vis de la fiabilité et de la sécurité de leur production. Le maintien de briques essentielles, à l'usage généralisé, repose parfois sur quelques bénévoles. Est-ce raisonnable ? Et est-ce que les DSI prennent la peine d'y regarder à deux fois avant de faire reposer le si nécessaire système d'information sur des briques peu sures ? Accepte-t-on qu'un avion s'écrase régulièrement parce que c'est un objet complexe issu de l'assemblage de pièces de multiples fournisseurs ? Pourquoi doit-on accepter de tels crashs dans l'informatique sans que les fournisseurs ne puissent être mis en cause pour leur légèreté coupable ? Bizarrement, l'attention et l'imagination des prestataires et éditeurs sont nettement plus fortes sur leurs facturations.
2022 est aussi une année d'élections, présidentielle puis législatives. Avec raison, le Cigref et ses partenaires ont interpellé les candidats, pour les inciter à se saisir des sujets numériques et de nécessaires mesures politiques. Pour l'heure, l'avenir, le numérique, semblent bien loin des préoccupations de ceux-ci. Il est sans doute plus simple de garder de vieux réflexes en se focalisant sur des sujets obsolètes. Quand se targuera-t-on d'être filiotes au lieu d'être patriotes, c'est à dire défenseur de ses fils plutôt que de ses pères, du futur plutôt que du passé ? L'avenir attendra.
Article rédigé par
Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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