EDF SEI, la possibilité d'une île de data sur le cloud
La direction Systèmes énergétiques insulaires (SEI) d'EDF, qui gère le système électrique sur les îles françaises, a entamé la migration de sa plateforme data vers le cloud de Google. Un premier pas hors d'Hadoop pour cette entité.
PublicitéGérant les systèmes électriques insulaires (Guadeloupe, Martinique, Corse, Réunion, etc.) non interconnectés au réseau national, EDF SEI s'apparente lui-même à un îlot dans l'océan EDF. Avec 3100 salariés (sur les 180 000 du groupe) et 1,2 million de clients, cette direction SEI (Systèmes énergétiques insulaires) n'en affiche pas moins ses ambitions propres en matière de data, comme l'explique Stéphanie Delaunay, sa CDO, qui s'exprimait sur le salon Big Data & IA Paris (15 et 16 octobre derniers, Porte de Versailles).
Arrivée fin 2022 au sein de cette direction, en provenance d'Enedis, la CDO se voit confier une feuille de route accompagnant l'industrialisation et l'accélération des usages du numérique au sein de SEI. Avec trois ambitions majeures : renforcer la gouvernance des données, acculturer les métiers aux usages de la data et simplifier l'accès à celle-ci. « Nous étions alors sur une technologie Hadoop ancienne, qui n'était plus supportée et ne répondait plus aux problématiques métiers », indique la CDO. Utilisateur historique d'Hadoop - sur une distribution Hortonworks -, le groupe EDF s'est orienté il y a quelques années sur une version open source autosupportée, via le projet Trunk Data Platform, mené essentiellement avec la DGFiP.
Privilégier l'approche lift-and-shift
Dans ce paysage, la direction SEI voit s'ouvrir trois options pour supporter ses envies de modernisation. Soit miser sur les choix on-premise du groupe (les évolutions d'Hadoop ou des systèmes Exadata), soit évoluer vers le cloud public en exploitant le contrat d'EDF avec GCP, soit rompre avec les choix de la maison-mère. Après un prototype permettant notamment de valider l'intégration aux services de dataviz existant, la direction Systèmes énergétiques insulaires s'oriente vers le cloud, avec le choix d'une démarche privilégiant le lift-and-shift, afin de limiter le temps du projet pour les métiers.
« Notre existant totalisait 144 cas d'usage développés sur Hadoop, que nous devions reprendre. Au départ, le projet allait donc représenter un centre de coûts pour les métiers », souligne la CDO. A chaque fois que c'est possible, les applications existantes sont donc migrées à l'identique, même si certaines nécessitent des redéveloppements partiels (notamment sur le volet ingestion), voire totaux. « Nous avons bien conscience de créer une dette technique que nous devrons résorber par la suite, mais nous évitons ainsi de fonctionner sur deux plateformes en parallèle », tranche Stéphanie Delaunay.
Principe de moindre privilège et de minimisation des données
En parallèle, le Data office de SEI, qui compte 25 personnes en intégrant les prestataires, travaille à renforcer la gouvernance de la donnée, notamment en s'interconnectant aux outils de catalogage du groupe, mais aussi en créant des domaines et sous-domaines métiers. Objectif : « mieux cibler les accès et généraliser le principe de moindre privilège », selon la CDO. Celle-ci indique également vouloir limiter les données présentes sur la plateforme au strict nécessaire. « Il s'agit là encore d'une bonne pratique, surtout que l'on parle d'un cloud américain », dit Stéphanie Delaunay. SEI a également pris la précaution de ne pas exploiter de services managés spécifiques à GCP, afin d'éviter autant que possible le piège du verrouillage (lock-in) à l'offre du géant de Mountain View.
PublicitéAprès une première ère de la donnée (2017-2024) fortement marquée par la BI, le Data office de SEI envisage aussi sa migration vers le cloud comme un tremplin vers de nouveaux usages, basés sur l'IA et la géomatique. La migration vers GCP, qui doit courir sur 15 à 18 mois et pour laquelle SEI est précurseur au sein du groupe, doit aussi renforcer l'autonomie des métiers, via le développement de fonctions en self-service. « C'est un moyen de mieux tenir compte des spécificités de chaque territoire que nous alimentons », souligne la CDO.
Article rédigé par
Reynald Fléchaux, Rédacteur en chef CIO
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