Durant la pandémie, une majorité d'entreprises ont accru leur dette technique
Selon une étude de Software AG, 78 % des entreprises ont accumulé davantage de dette technique pendant la pandémie, poussées par la nécessité d'agir rapidement. Davantage acceptée en raison du contexte, cette dette doit toutefois être gérée.
PublicitéBien souvent, les entreprises font des compromis sur leurs projets IT par choix ou par nécessité, acceptant une qualité de code moindre, des choix technologiques par défaut, des architectures pas optimales ou un nombre de dépendances excessif. La dette technique fait référence aux coûts futurs de maintenance et d'exploitation liés à ces décisions. Une récente étude de Software AG s'est penchée sur cette dette technique, son rôle dans la transformation numérique et son évolution durant la pandémie, interrogeant plus de 700 décideurs IT dans quatre pays, dont la France.
Le premier constat qui ressort de cette enquête est une nette tendance à la hausse de la dette technique, avec 78% des répondants qui ont vu celle-ci augmenter en 2021, dont 38% de façon marquée. Tout autant de sondés (78%) s'attendent à voir leur budget IT augmenter en 2022, révélant un certain dynamisme sur les projets. En 2022, la hausse de la dette technique risque donc de se poursuivre. Les directions IT jonglent en effet avec plusieurs priorités, parfois contradictoires : si la plus citée est la modernisation des applications (19%), suivie par l'exploration de nouvelles technologies (17%) et la réduction de la dette technique (15%), le lancement accéléré de nouveaux produits et services est celle qui figure le plus souvent dans le trio de tête, mentionnée au total par 64% d'organisations.
Lancer plus rapidement produits et services numériques
L'étude montre également que la perception de la dette technique évolue. Les répondants sont ainsi 88% à se dire plus conscients de leur dette, et 83% acceptent mieux d'en accumuler. Si, de façon classique 44% ont vu leur dette grandir au fil du temps tandis que leur infrastructure devenait plus complexe, chez 48% des décideurs interrogés, une partie de leur dette était intentionnelle. Pour 86% des sondés, celle-ci se justifie notamment s'il s'agit de lancer plus rapidement des produits ou services. Durant la pandémie, la mise en place du travail hybride a également contribué à l'augmentation de la dette chez 86% des répondants, et parmi ces derniers, une majorité (95%) estime qu'il s'agit d'une bonne dette. La dette technique apparaît donc de plus en plus comme une nécessité pour la transformation numérique. Ainsi, plus de 9 sondés sur 10 déclarent que la dette technique est importante pour leur stratégie de transformation (94 %), leur stratégie de croissance (93 %) ou leur culture d'entreprise (90 %).
Ces enjeux de transformation se retrouvent dans les principales causes de dette technique citées : les nouveaux produits numériques (39%), la modernisation de l'infrastructure (34%), l'intégration/analyse de données (31%) ou encore les nouveaux services clients (27%). En termes de technologie, les répondants mentionnent notamment les projets autour de la 5G (60%), du cloud computing (58%) de l'Internet des objets (56%) ou de la blockchain (51%) comme causes de dette technique.
PublicitéEncore des défis associés à la dette technique
Si la dette technique est mieux acceptée et mieux connue, avec 82% des répondants qui se disent capables d'évaluer leur dette dans sa totalité ou en majeure partie, des enjeux persistent néanmoins sur la gestion de cette dernière. Ainsi, près de six sur dix (58%) n'ont pas de stratégie formelle pour la gérer, alors même que 69% craignent que cette dette finisse par ralentir leur transformation à un moment ou à un autre. Les principaux défis quand il s'agit de gérer cette dette sont les données et processus en silos (cités par 31% des sondés), les budgets limités (30%), la mise en conformité réglementaire (28%) ou encore le manque d'alignement interne (27%).
Article rédigé par
Aurélie Chandeze, Rédactrice en chef adjointe de CIO
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