DSI et DAF : je t'aime, moi non plus
La collaboration entre DSI et DAF se resserre, l'image du premier s'améliorant aux yeux du second. Mais, pour une large majorité de DAF, les résultats issus des investissements IT restent décevants.
PublicitéDes relations plus étroites, mais des cultures pas faciles à réconcilier. C'est en somme la conclusion qui s'impose à la lecture d'une étude menée par CensusWide, pour Rimini Street, auprès de 2937 directeurs financiers et directeurs informatiques de grandes entreprises ou d'ETI. Certes, 86% des dirigeants interrogés indiquent que les relations entre DAF et DSI se sont renforcées ces dernières années, les premiers prenant de plus en plus d'importance dans les décisions d'investissement IT. « Que les DAF interrogés se considèrent comme les maîtres d'oeuvre des budgets IT n'est pas surprenant, mais que près de 41 % des DSI interrogés considèrent que leurs homologues DAF prennent les décisions technologiques sous-jacentes aux décisions d'investissement l'est bien davantage », écrivent les auteurs de l'étude.
Pour près d'un répondant à l'enquête sur deux, ce partenariat est la principale raison expliquant l'amélioration des résultats découlant des investissements technologiques. Des progrès indispensables car, selon 70% des DAF, la part de la dépense IT dans le chiffre d'affaires de leur organisation continue à progresser, seuls 19% des directeurs financiers interrogés faisant le constat inverse.
Plus d'un DAF sur deux déçu des résultats des investissements IT
Cette collaboration plus étroite entre les deux profils n'empêche pas les critiques latentes. 85% des DAF pensent que les DSI devraient améliorer leur culture économique et financière pour améliorer la communication avec eux. Et une proportion identique de DSI estime que leur homologue financier devrait de son côté se renforcer en matière de connaissances technologiques pour fluidifier les échanges.
Par ailleurs, les directions financières restent dubitatives quant à la pertinence des investissements technologiques. Seuls 20% d'entre elles se disent satisfaites des progrès accomplis par l'entreprise grâce à ces dépenses, 26% supplémentaires faisant état d'un résultat mitigé. Le solde - soit plus d'un DAF sur deux - se montrant encore plus négatif quant aux bénéfices réellement obtenus ou expliquant que la dépense IT est déconnectée de la performance de l'organisation. Pour Rimini Street, cette insatisfaction explique pourquoi les directions financières cherchent à s'impliquer davantage dans les investissements technologiques. « Toutefois, elles doivent le faire en comprenant qu'elles entrent dans le 'domaine réservé' du DSI et en respectant les nombreux défis complexes auxquels sont confrontés les responsables technologiques », écrit le spécialiste de la tierce maintenance applicative.
L'image du DSI ? Un agent du changement
Malgré ces constats, la perception du DSI s'améliore parmi les DAF, souligne Rimini Street. 36% d'entre eux considèrent les directions informatiques comme des agents du changement mettant l'innovation au service de la stratégie de l'entreprise et 32% comme un partenaire permettant de relier la technologie aux décisions business.
PublicitéD'ailleurs, si le DSI soumet un nouveau projet au ROI prometteur, mais nécessitant des investissements non planifiés, 26% des DAF se disent prêts à soutenir la proposition auprès du conseil d'administration afin d'obtenir l'enveloppe budgétaire nécessaire. Une proportion identique demandera, à l'inverse, au DSI de trouver la somme en piochant dans son budget existant.
Article rédigé par
Reynald Fléchaux, Rédacteur en chef CIO
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