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Dix questions à se poser pour une stratégie IoT en entreprise

Dix questions à se poser pour une stratégie IoT en entreprise
Plusieurs questions se posent pour la réalisation d'un projet IoT en entreprise. (Crédit Photo : Jefferb/Pixabay)

Les objets connectés se démocratisent et se développent dans le monde de l'entreprise. Pour autant, développer une stratégie IoT d'entreprise nécessite quelques réflexions préalables. Nos confrères de Network World nous donnent les bonnes questions à se poser.

PublicitéSi les objets connectés vont encore être les stars du CES de Las Vegas, ils deviennent une réalité dans la sphère professionnelle. Industrie, automobile, bâtiment, santé, logistique, tous les secteurs adoptent l'Internet des objets. Mais une telle stratégie implique des réflexions en amont des projets IoT. Nos confrères de Network World distinguent 3 éléments principaux dans une stratégie IoT d'entreprise : les points terminaux comprenant un ou des capteurs, les passerelles agrégeant les données des capteurs et les transferts vers le backend, et enfin les services de backend où les données sont analysées, stockées, routées et affichées. Fort de cette architecture, plusieurs questions se posent.

Combien de données produisent les capteurs et à quelle fréquence ?

Une majorité des données produites par les capteurs IoT et transférées aux passerelles est en général de 50 octets. Mais en agrégeant le transfert de données de 1000 capteurs à une fréquence de 20 minutes, la bande passante en local devient significative. L'utilisation de technologies sans fil par les capteurs est une autre préoccupation. En effet, les bandes de fréquences sont sans licence (gratuite) et sont exposés aux interférences d'autres systèmes. Il est donc important de structurer son réseau sur le court et long terme.

Quelles technologies réseaux pour les capteurs sont les plus appropriées pour votre environnement ?

La question se pose par exemple quand on connecte un groupe de capteurs à une gateway à l'intérieur d'un bâtiment. La structure des locaux (murs, canalisation, câblage électrique, toiture) peut causer des problèmes (atténuation, réflexion, interférence) sur les signaux émis par les technologies sans fil. Le WiFi et le Bluetooth offrent une connectivité de courte portée et un mauvais environnement radio peut réduire considérablement cette portée. Par contre, d'autres technologies comme le Bluetooth BLE, ZigBee et Z-Wave semblent plus prometteurs pour l'IoT d'entreprise. Aujourd'hui, la plupart des projets IoT s'appuie sur des technologies de modulation à étalement de spectre comme LoraWAN ou l'Ultra Narrow Band comme Sigfox. Ces connectivités proposent une excellente portée et sont moins sensibles aux interférences.

Comment connecter les passerelles aux services backend ?

Les connexions entre les passerelles et le backend, hébergé en local ou sur le cloud, passent par le WiFi interne ou un réseau Ethernet. Par ailleurs, quand les capteurs et les passerelles se situent dans un environnement mobile (par exemple, le contrôle de la température des vaccins livrés à un laboratoire d'hôpital) ou dans des endroits où le réseau local est inexistant (par exemple, surveiller l'humidité du sol dans un vignoble), la communication cellulaire est privilégiée. Dernier point à prendre en compte, certains fournisseurs proposent des backend déployables sur site. Ces derniers sont moins flexibles que les offres basées sur le cloud et impliquent d'avoir un support informatique interne.

PublicitéLes offres des fournisseurs sont-elles crédibles et éprouvées ?

Il existe un marketing sur l'IoT d'entreprise pouvant créer la confusion entre les différentes offres des fournisseurs. Ces derniers se sont développés par acquisition et essayer d'unifier des solutions hétérogènes et parfois mal-maîtrisées par les avant-ventes et le support technique. Il est donc impératif de s'assurer de ce qui est exactement offert par les fournisseurs.

Quel niveau de sécurité de l'IoT d'entreprise avoir ?

Plusieurs affaires montrent que les terminaux IoT non sécurisés sont dangereux. Il est donc essentiel que les périphériques IoT soient sécurisés et puissent être mis à jour par voie hertzienne. Il ne peut pas y avoir de comptes ou de mots de passe par défaut. Les communications doivent être chiffrées fortement et toutes les exceptions (terminaux hors-ligne ou se comportant de manière inattendue) doivent être détectées, analysées et intervenir.

Quelle est l'autonomie de la batterie des objets connectés ?

Quand on dispose d'une myriade de capteurs, la question de l'autonomie des batteries est essentielle. Une majorité de capteur IoT dispose de batterie ayant une durée de vie de 5 ans ou plus. Certains fournisseurs de capteurs comme Monnit affirme que la durée de vie de son capteur de température Alta est supérieure à 33 ans avec deux piles AA Lithium. Mais même dans ce cas, il faut avoir une stratégie proactive est nécessaire, à moins de changer sur une période très courte, des milliers de piles. La vigilance est de mise aussi sur le fait que les capteurs signalent l'état de leur batterie et émettent une alerte quand la batterie est faible.

Peut-on perdre des mesures ?

Dans toute installation de grande envergure, des choses peuvent se produire au fil du temps : des pannes de courant, de la casse, des vols, des incidents divers, etc. Soumis à des contraintes légales ou sanitaires, les entreprises doivent s'assurer de la résilience des mesures en cas d'interruption de service. Si la connexion Internet tombe en panne, il est impératif que la passerelle dispose d'une alimentation de secours et d'un stockage ad hoc pour les mesures des capteurs.

Les capteurs sont-ils adaptés à l'environnement de travail ?

Il est important que le capteur soit adapté à l'environnement de travail. En effet, si l'objet connecté est placé par exemple dans un milieu où les lavages sont fréquents, il est impératif que les capteurs soient étanches et l'objet résistant. Par ailleurs, il faut s'assurer de la bonne fixation des objets connectés. Certains boîtiers fournis se révèlent parfois mal conçus pour s'attacher à des murs ou des grilles.

Le service backend est-il stable et adapté aux besoins ?

Beaucoup de fournisseurs sur le marché de l'IoT d'entreprise font évoluer leurs produits. Ces évolutions génèrent parfois des bugs notamment sur les services de backend. Parmi ceux-ci, on trouve par exemple des données de mesure corrompues sans explication ou des rapports indiquant que les passerelles sont en ligne, alors qu'elles étaient hors tension. Ces bugs peuvent avoir un impact dans les industries réglementées qui exigent que les mesures recueillies sont immuables, c'est-à-dire vérifiables et inaltérables. Or très peu de fournisseurs se sont penchés sur ce problème.

De même, la fonctionnalité la plus recherchée est l'analyse intégrée. L'objectif est de faciliter la détection des tendances et des comportements inattendus. L'objectif est d'aller plus loin que la simple alerte d'un capteur de température et d'aboutir à la maintenance prédictive.

Existe-t-il une API ?

La disponibilité d'une API n'est pas seulement une bonne idée, elle est cruciale pour intégrer l'infrastructure IoT d'entreprise avec d'autres systèmes d'analyse et de surveillance. Ignorer les API, c'est prendre des risques pour le futur du système IoT.

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