Digital Workspace : quand le salarié divorce de son bureau


La rentrée digitale du DSI
Les projets web sont souvent malaimés, méprisés, jugés basiques. Pourtant, ils sont l'objet de grands enjeux et souvent d'une grande complexité avec de nombreux liens avec le coeur du système d'information. De même, les problématiques autour du poste de travail ordinaire sont loin d'être triviaux,...
DécouvrirLe salarié n'est plus rivé à son bureau physique, à son PC, au papier, mais relié au workspace, l'environnement de travail, « partout où je suis ».
PublicitéLe digital workspace n'est pas un sujet neuf. On parle depuis dix ans de virtualisation du poste de travail, du bon vieux client léger ou SBC, Server Based Computing, qui virtualise les applications, on entendait même parler naguère des blades PC. Techniquement, le thème est connu, mais sur d'autres plans il vit un regain de ferveur.
Les raisons sont claires en apparence et tiennent à la poussée de la mobilité, aux nouvelles aspirations des salariés et aux nouvelles formes d'organisation des entreprises.
Le poste de travail statique, avec terminal et applications bureautiques et métiers, dans un seul lieu, a vécu. Terminal et applications sont désormais dissociés. C'est l'utilisateur qui décide de son terminal, du lieu où il se connecte, des applications dont il a besoin et avec qui il les partage.
L'entreprise l'accompagne parce que c'est son intérêt. A partir de là, se bâtit ce qu'on appelle, aujourd'hui, le digital workplace.
« Ce sujet existe effectivement depuis plusieurs années, témoigne Christophe Frealle, Directeur technique au sein de l'entité Infrastructure Management Services d'Econocom, la différence c'est qu'on n'en parle plus de la même manière. Ma vision partagée chez les clients, c'est un peu un effet de mode, mais surtout plus de maturité des clients. Même si les budgets des DSI n'ont pas augmenté, on leur demande de faire beaucoup mieux, donc il leur faut optimiser et le digital worksapce est un bon sujet de travail. »
Mise en place à grande échelle pour les DSI
Désormais, il est question de mise en place à grande échelle pour les DSI. « Sur 2015 et 2016, nous accompagnons la mise en place de 45 000 postes de travail virtualisés » témoigne Christophe Servais, directeur marketing chez Orange business services, plus particulièrement chargé de l'activité Neocles et du poste de travail virtualisé. Les offres de postes de travail virtualisés sont portées par Citrix, VMware, Microsoft, de grands opérateurs ou intégrateurs comme OBS (Orange Business Services) ou Econocom et bien d'autres en contact avec les clients. Aujourd'hui, ils se confrontent au redéploiement des entreprises et de leurs postes de travail avec l'accélération digitale.
La Région, qui s'appelait encore Basse-Normandie, a par exemple commandé 18 000 bureaux virtuels à l'automne 2015. C'est pour équiper en deux ans les 71 lycées de la Région. L'accès est simplifié et sécurisé aux documents et à tous les types d'applications disponibles, c'est le principe même du VDI. Mais derrière, c'est aussi toute une organisation qui change et OBS associe largement les deux. Dans le cas des lycées normands, l'organisation et l'utilisation des locaux deviennent ainsi plus efficaces et modulables, il n'y a plus de déménagements de postes, les élèves peuvent télé-travailler en cas de maladie, les mises à jour sont simplifiées. La gestion, l'administration et la maintenance des postes peuvent être gérées à distance. La centralisation des données et des applications assure un niveau de sécurité et de confidentialité élevé, ainsi qu'un contrôle des connexions sur internet.
PublicitéLa quasi-totalité des entreprises ont des projets
« La maturité varie encore, mais le sujet concerne toutes les tailles d'entreprises et le secteur public comme le secteur privé, nous explique Christophe Servais. C'est un mix d'efficacité opérationnelle et de migration vers Windows qui décide du passage au poste de travail virtuel. La quasi-totalité des entreprises que j'ai rencontrées ont des projets sur 2, 3, 5 ans. »
Le sujet est aussi celui de la productivité des collaborateurs et de leur accompagnement. Leur espace de travail a largement augmenté ces dernières années, aujourd'hui les attentes d'un collaborateur ont été multipliées et se sont diversifiées. Les enjeux de la virtualisation sont également là, en fonction des préférences des collaborateurs. Derrière, cette forte pression des salariés c'est la capacité de l'entreprise à rendre un service qui va augmenter la promesse de la virtualisation. OBS a par exemple, en plus de son offre de poste de travail virtuel, Flexible Workspace , une procédure d'accompagnement : Flexible Workspace Vision.
Derrière le terme, devenu parfois à la mode de digital workplace, quelle est la réalité ? « En fait, il ne faut pas confondre deux sujets, souligne Christophe Frealle, celui du VDI et celui du SBC, le poste de travail virtuel et le bureau virtuel. « On nous parle beaucoup de VDI en clientèle, une technologie intéressante et séduisante, mais on revient aussi au bureau virtuel plus économique. Le lobbying des éditeurs joue également son rôle en popularisant la première solution. Mais, si on examine leurs propositions, l'infrastructure, n'est même pas chiffrée. »
Le bureau virtuel, plus économique
Dans le cas du VDI, à chaque poste de travail correspond une licence, donc par exemple pour 1 000 postes, il faut 1 000 licences. C'est plus cher et il faudra ajouter des coûts d'infrastructure. S'il faut 4 Go de RAM par poste, il faudra 1000 x 4 Go en tout. C'est donc lourd et couteux. Côté bureau virtuel, il suffit d'un OS poste de travail virtualisé et d'un minimum de ressources. L'avantage du SBC, c'est un coût réduit. « On revient un peu au monde mainframe, les applications se trouvent sur un datacenter, pas dans un terminal, c'est particulièrement intéressant dans les entreprises qui ont un réseau d'agences et veulent déployer des postes de travail, ou les faire évoluer, de manière rapide et économique.»
60 à 70% des utilisateurs ont des besoins basiques, un bureau virtuel suffit. En plus, il faut évidemment gérer le changement, mais aussi proposer un financement adapté. Les DSI sont en attente de ces différents éléments. Le digital workplace est leur sujet, il est relié à beaucoup d'autres comme la mise en place de solutions dans le cloud, la sécurité et la gestion de l'évolution des collaborateurs.
Le digital workplace ne se résume pas aux seules questions technologiques. C'est un élément de l'évolution de l'environnement de travail de l'entreprise analyse Deloitte. Le cabinet d'études en fait un levier pour accompagner les changements dans les modes de travail, garder les collaborateurs connectés, renforcer ce qu'on appelle « l'expérience collaborateur » : la qualité de son travail les capacités à travailler, la proximité avec son environnement IT personnel. C'est aussi, souligne Deloitte, le moyen pour l'entreprise de proposer des environnements de travail virtuels, de réaliser des économies, de renforcer la productivité, mais aussi de séduire des talents avec un environnement de travail dynamique et innovant. C'est beaucoup plus qu'une simple évolution technologique et c'est tout l'intérêt du digital workspace.
Article rédigé par

Didier Barathon, Journaliste
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