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Didier Artus (Dynsclub) : « Dynamics 365 marque une évolution majeure et positive même si des questions demeurent »

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Le 14 décembre 2016, les utilisateurs des solutions Dynamics ont pu rencontrer l'éditeur Microsoft autour des évolutions stratégiques opérées comme le lancement du SaaS Dynamics 365. Un mois plus tard, après de nombreux échanges, Didier Artus, président du Dynsclub, réagit au nom de ce club d'utilisateurs des solutions Microsoft Dynamics. Si l'évolution technique est saluée, les craintes sont fortes pour la base installée.

PublicitéCIO : Comment s'est passée la Journée des Utilisateurs de Microsoft Dynamics du 14 décembre 2016 ?

Didier Artus : Nous avons réuni près de deux cents utilisateurs et huit partenaires en plus de l'éditeur Microsoft qui nous prête son centre de conférences à cette occasion.
Le matin, nous avons organisé des plénières. L'éditeur a pu ainsi présenter les évolutions de son offre et nous avons également réalisé un questionnaire interactif pour comprendre ne quelle mesure la stratégie de l'éditeur était connue des présents. Microsoft a également présenté une récente étude menée avec IDC sur le marché de l'ERP en France. Enfin, la matinée s'est achevée par l'intervention du chercheur en sciences cognitives Pierre Moorkens sur la conduite du changement.
Outre les différents moments de networking, la journée a également permis d'organiser seize ateliers l'après-midi, à raison de quatre slots successifs de quatre ateliers concomitants, deux par partenaire.

CIO : Le lancement de Dynamics 365 correspond-il aux souhaits des utilisateurs ?

Didier Artus : L'évolution va clairement dans le bon sens. C'est la première véritable intégration, dans la gamme Dynamics, entre ERP et CRM. Jusqu'à présent, dans les versions antérieures, on était plutôt dans une logique d'échange de données. Désormais, la version 365 est un véritable ERP complet avec un modèle de données unique. De plus, il est bien intégré à Office 365.
Les produits rachetés par Microsoft pour enrichir la gamme Dynamics, Navision et Axapta, ressemblaient plutôt à des exceptions dans la sphère des produits Microsoft, bureautiques et techniques. Maintenant, on sent bien que Dynamics fait non seulement bien partie de l'offre globale de Microsoft, y compris le cloud Azure, mais en constitue même un coeur. La gamme Dynamics est même devenue pour Microsoft un moyen d'entrer dans certains comptes pour ensuite vendre les autres offres, y compris, encore une fois, le cloud Azure ou bien les offres Surface.
C'est donc bien une vraie évolution, évidemment très positive pour nous, qui fait de Dynamics un pilier d'un tout indissociable avec Office 365 et les autres offres de Microsoft.

CIO : Votre enthousiasme est-il donc sans limite ?

Didier Artus : Non car, à trop vouloir aller de l'avant, il ne fait pas oublier la base installée. Et c'est là où les difficultés commencent.
Les clients actuels disposent des solutions antérieures avec des manques fonctionnels qui sont toujours en attente et que nous continuons de remonter à l'éditeur. Mais, clairement, Microsoft ne semble pas vouloir investir sur ces anciennes versions. Et ce même si Dynamics Nav (ex-Navision) a été mis à jour en version 2017. Sans doute cette version était-elle dans les cartons avant l'annonce de Dynamics 365 et l'éditeur l'a sortie. Mais nous manquons d'informations sur la feuille de route et la pérennité du produit.
Nous craignons en fait que les versions Cloud soient privilégiées sur les versions On Premice, notamment avec des mises-à-jour plus régulières et en avance. L'éditeur pourrait tenter de dégoûter les utilisateurs du On Premice pour les pousser à basculer dans le SaaS. Et une version sur Cloud privé pourrait être rendue délicate avec l'apparente mort dans l'oeuf d'Azure Stack, une technologie intégrée permettant de créer facilement un cloud privé avec les fonctionnalités du cloud public Azure.

PublicitéCIO : Le cas échéant, les utilisateurs seraient-ils prêts à basculer du On Premice vers le SaaS ?

Didier Artus : L'un des problèmes est que AX ou NAV (anciens Axapta et Navision) ont, chez tous les clients que je connais, toujours été un minimum adaptés avec du spécifique. Pour l'instant, nous n'avons pas de réponse sur la possibilité de basculer ces spécificités sur la version 365. Spécifique et SaaS ne font généralement pas très bon ménage.
Autre question encore très ouverte, celle du licencing. L'offre est techniquement lancée mais les réponses sur les modalités commerciales sont attendues pour le mois de Février. Enfin, pour migrer, il faut connaître les modalités de la migration. Or nous ignorons aujourd'hui s'il existera des outils de migration et, si oui, à partir de quelles versions antérieures.
Pour résumer, l'offre Dynamics 365 va dans le bon sens mais beaucoup de questions n'ont pas pour l'instant de réponse. Et Microsoft France ne semble pas disposer des réponses dont nous avons besoin.
La présentation faite par Microsoft a été plutôt technologique et l'offre est officiellement disponible. Mais le 1er Décembre était plus une présentation de produit dont les détails opérationnels restent à préciser.

Article rédigé par

Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO

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