Développer le télétravail en France
Le Centre d'Analyse Stratégique a remis un rapport au gouvernement sur le sujet.
PublicitéLe Centre d'Analyse Stratégique (CAS), en collaboration avec le cabinet Roland Berger, a rédigé un rapport sur le télétravail pour répondre à une commande de Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'État chargée de la Prospective et du Développement de l'économie numérique. Ce rapport vient d'être remis à la secrétaire d'Etat et d'être publié sur le site web du CAS. Il comprend d'une part une analyse de la situation et des bonnes pratiques favorisant le développement du télétravail dans une trentaine de pays, d'autre part une vision prospective sur ce que sera le télétravail dans les dix ans. Ce sujet doit être particulièrement surveillé par les DSI puisqu'ils auront en charge la mise en oeuvre concrète du télétravail dans leurs entreprises. La France semble fortement en retard sur les autres pays où le nombre de télétravailleurs rapporté à la population est deux à trois fois supérieur. Or aucun obstacle juridique ou technologique ne peut réellement être opposé pour expliquer ce retard, si ce n'est une faible couverture réseau dans des zones rurales. Pour développer le télétravail, le CAS préconise surtout une sensibilisation au sujet, y compris sur les outils disponibles. Il propose également la mise en oeuvre de télécentres : le télétravail consiste à travailler en dehors des murs de l'entreprise, plus près de son domicile, mais pas nécessairement chez soi pour autant. Il faudra surtout réfléchir à la notion de temps de travail. Le mélange temps privé/temps professionnel est l'un des effets (et même l'un des objectifs) du télétravail. Le CAS est cependant plutôt hostile à une législation trop précise sur le sujet, préférant la voie de la négociation contractuelle dans le cadre d'une confiance mutuelle entre salarié et employeur. Le seul détail restant à régler est celui des accidents du travail qui se transforme de fait en accidents plus ou moins domestiques, avec un régime social moins favorable. Dans aucun pays étudié n'a été constaté d'abus de télétravail mais, de fait, le télétravail pourrait permettre certains reculs sociaux. Ainsi, en cas de congé maladie concernant une pathologie n'empêchant pas objectivement de travailler mais juste de se déplacer (une fracture de la jambe, une entorse...), il pourrait y avoir une autorisation de télétravail. Aucun pays n'a, à ce jour, légiféré sur la chose : les risques d'abus semblent assez évidents. Et il faut bien admettre que cela se pratique discrètement à l'heure actuelle en cas de besoin. A terme, de 40 à 50% des travailleurs pourraient être concernés pour tout ou partie de leur temps de travail par le télétravail.
Article rédigé par
Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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