DÉVELOPPEMENT DURABLE ET INDUSTRIE DE L'IMPRESSION
PublicitéCette assertion, vieille de 20 ans, est malheureusement encore d'actualité, preuve que notre société contemporaine et industrialisée n'a de cesse que de nous renvoyer à nos responsabilités de dirigeants et d'Hommes. Selon les Nations Unies, chaque année, 20 à 50 millions de tonnes de matériels électroniques seraient mises au rebut dans le monde dont 1,7 millions, uniquement pour la France. Seul un faible pourcentage de ces produits est recyclé alors que tous renferment des matières hautement toxiques. Or, selon le Syndicat National des Entreprises des Systèmes et Solutions d'Impression (SNESSI), le pourcentage de tonnes de DEEE (déchets blanc, brun, gris) est voué à doubler d'ici les dix prochaines années, un constat qui, plus que jamais, pousse les entreprises du marché de l'impression à s'imposer une conduite exemplaire en termes de développement durable et à réfléchir aux différentes options qui s'ouvrent à elles. Pourtant, si un changement de comportement fait l'unanimité, le problème reste entier quant à sa réalisation. Car la question est sur toutes les lèvres, y a-t-il une place pour le développement durable dans le monde des affaires ? Alors que nous apprenons tous les jours à produire plus et mieux, savons-nous le faire différemment ? Il s'agit bien là d'une remise en cause ni plus ni moins. Une remise en cause éthique et morale. Simplifions les données : Dans quelle mesure le développement durable peut-il devenir source d'innovation ? À la prise de conscience doit succéder le passage à l'acte, un pas difficile mais pas nécessairement infranchissable, d'autant que tous les secteurs sont concernés (soyons unis dans l'effort), du transport à l'énergie en passant par les produits Hi-Tech. Ces derniers, pris dans le flux constant de l'innovation, doivent évoluer en même temps que les problématiques environnementales qui en découlent. Comprendre pour maîtriser les risques, concevoir et optimiser les processus inhérents au cycle de vie du produit, le management environnemental s'impose en véritable discipline et doit faire partie de la stratégie de croissance d'une entreprise. Autrement dit, la notion d'éco conception des produits n'est donc plus option mais bien un impératif industriel et citoyen. Dès 1992, l'Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise d'Energie) avait lancé la marque « retour » garantissant la qualité du service offert par un fournisseur à son client en accompagnement de la vente d'un produit neuf. Puis, le 20 juillet 2005, le décret de la directive européenne « Déchets des équipements électriques et électroniques » entre en vigueur et se voit bientôt renforcée d'une « Restriction sur l'usage de certaines substances dangereuses » (RoHS) à compter du 1er juillet 2006. Ces deux directives, visant à réglementer la vie des équipements depuis leur conception jusqu'à leur élimination, ne sont pas les premiers éléments de réponse apportés au développement durable mais entérinent un engagement pris de longue date par les professionnels de l'impression. Etat des lieux Présente dans les processus industriels depuis 1992, la norme Eco Label participe à la minimisation des gaspillages responsables des gaz à effet de serre. Les bureaux d'études et les ingénieurs dédiés à notre type d'activité travaillent ainsi sur la recherche et la sélection de nouvelles matières nécessaires à la création de produits. Autre précepte environnemental, la norme ISO 14001, régissant les processus de production, vise à réduire l'utilisation des ressources, des énergies et des déchets tout en optimisant les processus et les usages de matières réutilisables. Ce label préconise la prise en compte des données environnementales dans toutes les étapes de la fabrication d'un produit, depuis l'extraction des matières premières jusqu'au reconditionnement en passant par son acheminement. Les normes environnementales, jalons définissant le ligne de conduite à tenir, ne sont rien sans des prises de mesures spécifiques à notre secteur d'activité. Aussi, ingénieurs et analystes se concentrent également sur les propriétés propres aux équipements d'impression et ont su élaborer des fonctionnalités répondant aux besoins d'économie d'énergies par l'intégration de normes internationales telles que Blue Angel ou encore Energy Star. Ces fonctionnalités permettent en effet de réduire de moitié la consommation électrique par rapport aux équipements conventionnels. Nuisances sonores, ergonomie des produits ou encore technologies d'impression comme l'encre solide, sont autant de préoccupations nécessitant l'implication, la recherche et le financement de nos pôles d'innovation. Le toner, par exemple, parce qu'indispensable, fait l'objet d'une attention toute particulière. Soumis à un processus de croissance contrôlée plutôt que par pulvérisation, il peut réduire de 25% la consommation d'énergie nécessaire à sa fabrication et économiser jusqu'à 50% la quantité de toner par page imprimée. L'évolution de ces technologies, associée aux préconisations de certains usages comme le recto verso et le papier recyclé ou issu de forêts certifiées, représentent sans conteste une avancée dans le long processus du développement durable. Autre étape cruciale du cycle de vie du produit, le transport des marchandises. Il peut être rationalisé afin de limiter les rejets d'agents polluants dans l'atmosphère et mutualisé pour éviter le fonctionnement de plusieurs bases logistiques simultanément. Concernant le retraitement d'un produit en fin de vie, il existe différentes méthodes. La première consiste à tester « la signature » des composants du produit afin d'en déterminer le degré d'usure pour une réutilisation potentielle. De même, l'utilisation de solvants lors du processus de nettoyage des pièces peut être remplacé par une technologie à base de bulles de CO2 non polluante, éliminant la génération de déchets dangereux. Enfin, le programme de reprise des consommables et des matériels est sans aucun doute à la base de la mise en place d'une stratégie de lutte contre le gaspillage. Cartouches, toners, bacs de récupération de toners usagés sont des éléments aisément recyclables. Ainsi, grâce au reconditionnement, à la réutilisation et au recyclage, ce sont des milliers de tonnes de déchets qui sont ainsi évitées chaque année et bien sûr des millions d'euros économisés, autrement dit, une manne ! Quelles perspectives s'ouvrent alors à nous dans ce contexte ? Des solutions existent, des cadres législatifs sont définis par les organismes publics nationaux et européens, des associations se mobilisent, nous avons donc la possibilité de changer le cours des choses ou du moins de tracer une voie plus responsable. Reste aujourd'hui à évoquer la question du financement, clé de voûte de ce monde meilleur.
Article rédigé par
Stéphane Bonnaud, Directeur Marketing Xerox Office France
Commentaire
INFORMATION
Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.
Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire