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Deloitte Tech Trends 2016 : huit tendances technologiques pour soutenir la transformation numérique

Deloitte Tech Trends 2016 : huit tendances technologiques pour soutenir la transformation numérique
De gauche à droite : Henri Pidault, CTO de Deloitte France, et Sébastien Ropartz, associé en charge du digital chez Deloitte France.

Comme tous les ans, Deloitte a présenté ses Tech Trends pour 2016 : le Right Speed IT, la réalité virtuelle/augmentée, l'IoT, le blockchain...

PublicitéL'exercice est annuel : tous les consultants de Deloitte à travers le monde analysent leurs missions et, après consolidation, le cabinet en tire les tendances technologiques, les Tech Trends. L'édition 2016 vient de paraître. « Il ne s'agit pas de prédictions mais de tendances qui émergent » a averti Sébastien Ropartz, associé en charge du digital chez Deloitte France. Mais cela n'évite cependant pas quelques flops. Par exemple, parmi les tendances 2015, l'économie des API s'est effectivement développée comme attendu mais le Dimensional Marketing a, lui, crû moins vite que prévu. Pour Sébastien Ropartz, « les technologies sont bien là et mûres mais les usages, eux, ne sont pas aussi courants que nous l'avions pensé. Définir des tendances n'est pas une science exacte. »
Au menu de l'édition 2016, huit tendances technologiques ont été présentées. Certaines peuvent laisser dubitatif alors même que Deloitte reconnaît de lui-même que les limites connues ne peuvent que nuire à leur développement ou même à leur pertinence. Par exemple, le blockchain est dans ce cas. A l'inverse, d'autres tendances sont assez évidentes.

Right Speed IT

Typiquement, le Right Speed IT fait partie de ces évidences. La conception d'une informatique bimodale opposant Agilité et Cycle en V a fait long feu selon Deloitte. « Ca a marché tant que les projets agiles étaient en surface, hors sol par rapport au back office, mais les mollahs de l'agilité ont rencontré leurs limites » a jugé Sébastien Ropartz. En effet, si les DSI ont appris à aller de plus en plus vite, les métiers ne suivent plus. Mais les architectures doivent toujours être pérennes tout en permettant l'agilité.
La conclusion de Sébastien Ropartz est simple à exprimer : « il faut être capable d'aller à la bonne vitesse selon les projets ». Au delà, les projets doivent être modularisés au maximum afin que chaque module puisse aller à la vitesse la plus appropriée pour lui. Et le chef de projet doit pouvoir jongler du cycle en V au Scrum avec tous les intermédiaires possibles, donc toutes les techniques de gestion de projet, plus ou moins directives, plus ou moins collaboratives. Le but est bien de délivrer le produit/service attendu en respectant les contraintes de temps, de fonctionnalités et de technologies ainsi qu'en gérant les ressources financières autant que les fournisseurs, les achats autant que les ressources internes.

La réalité virtuelle/augmentée

La réalité virtuelle et la réalité augmentée constituent une double tendance qui n'est pas neuve. « Nous l'avons déjà vue apparaître lors de la sortie des Google Glasses » a admis Sébastien Ropartz. Beaucoup de projets ont déjà été menés dans des domaines bien cadrés : culturel, médical, jeu, immobilier (achat « sur réalité virtuelle » au lieu de « sur plan »), etc. Les technologies associées sont aujourd'hui matures. Alors pourquoi en faire une tendance technologique 2016 ? Sébastien Ropartz a observé une vraie révolution : « Jusqu'à présent, cela restait assez cher mais surtout très B2C et séparé du système d'information, comme un gadget plaqué dessus. »
Mais aujourd'hui, justement, ce n'est plus le cas. De nombreux projets industriels sont menés. « La réalité virtuelle peut faciliter la formation des techniciens qui, ensuite, peuvent être aidés sur le terrain en réalité augmentée, donc avec une moindre formation tout en développant leur sécurité » s'est enthousiasmé Sébastien Ropartz. Une meilleure formation permet aussi de baisser les coûts des maintenances. Les gestes ayant été répétés en amont dans un monde virtuel, les arrêts de chaînes de production peuvent être limités. Et le coût des technologies a nettement baissé. Sébastien Ropartz a affirmé : « tous les membres industriels du CAC 40 ont des projets autour de ces technologies. » Pour Deloitte, la généralisation de la réalité virtuelle/augmentée constituera une révolution similaire à celle de la mobilité.

PublicitéL'Internet des Objets

Autre sujet qui n'est pas tout neuf : l'internet des objets (IoT). Là encore, l'apparition de cette famille technologique dans les tendances 2016 est justifiée par la généralisation. Deloitte anticipe en fin d'année 2016 un total de 5,5 millions d'objets se connectant quotidiennement. « Les smartphones disposent de nombreux capteurs et leur multiplication a permis de faire s'effondrer les coûts unitaires, permettant ainsi aux projets IoT de se multiplier » a justifié Sébastien Ropartz. Mais il ne s'agit pas pour autant d'un bouleversement selon Deloitte. En effet, Sébastien Ropartz a indiqué : « il n'y a pas de révolution mais le plus souvent une simple amélioration des processus existants, presque une démarche Lean. »
Les données issues des multiples capteurs sont bien sûr, avec la multiplication des sources, de plus en plus volumineuses même si les quantités de données générées par chaque capteur individuellement restent faibles. L'intelligence artificielle est donc requise pour leur analyse en mode Big Data. Mais deux types d'objets doivent être distingués en matière d'IoT selon le type de connexion utilisé : les objets fixes (qui vont utiliser des liaisons réseau classiques de type Wi-Fi) et les objets mobiles (réseaux bas débits de type Sigfox ou haut débits 4G).

Réimaginer les systèmes coeur

Pour soutenir les révolutions ou les déploiements précédents, il faut des infrastructures et des applications nécessaires. Cela implique de refondre les systèmes back office pour les rendre compatibles avec les nouveautés et, au delà, en tirer profit. Deloitte baptise cette tendance : « reimagining core systems ». « C'est la moins glamour des tendances mais la plus essentielle » a soupiré Sébastien Ropartz.
Pour Deloitte, « une stratégie de transformation des applications coeur de métier est d'une importance critique ». Les technologies changent effet la donne drastiquement avec l'émergence, par exemple, du cloud et du digital. Il s'agit surtout de relever les défis de l'ouverture et de la flexibilité sans remettre en cause les nécessités métier et en tenant compte de contraintes telles que la dette technique à solder.

Automatisation des infrastructures ou Autonomic Platform

A peine plus glamour, l'automatisation des infrastructures ou Autonomic Platform, étape suivant leur industrialisation, est une autre des tendances technologiques 2016 de Deloitte. Le cabinet ne peut que constater que toute l'infrastructure est en voie de virtualisation, bien au delà des seuls serveurs virtuels.
Tout est donc amené à être virtualisé, aisément multidéployable à grande échelle sous forme de composants, avec une supervision largement automatisée voire autonome. Cette automatisation est liée aussi à une démarche de type déploiement continu (comme DevOps) pour une fluidification totale.

Blockchain

A l'inverse des deux précédents, une tendance 2016 qui est glamour et tendance, c'est bien la Blockchain (« chaîne de blocs »). « Comme la data il y a quelques temps, tout le monde se dit qu'il doit regarder la blockchain alors que la technologie est récente et que ses limites sont déjà bien identifiées » a remarqué Sébastien Ropartz. Au premier chef des limites, il y a l'explosion des temps de calculs pour crypter et signer efficacement les éléments injectés dans la communauté. La seule application réelle concrète de cette technique est une monnaie virtuelle, le Bitcoin.
L'enjeu de cette tendance technologique est de faire d'une communauté le tiers de confiance au sein de laquelle une information va être dupliquée pour garantir sa non-altération. Le but est donc de se passer d'un tiers de confiance lorsque celui-ci n'est pas suffisamment de confiance. Or, dans tous les secteurs où l'existence d'un tiers de confiance est possible voire obligée, la Blockchain n'a par définition aucun intérêt. Cinq conditions sont mises en avant par Deloitte pour que l'emploi de cette technologie puisse se faire avec succès : transparence, confiance, désintermédiation, collaboration et sécurité.
Malgré tout, pour Deloitte, « tout comme Internet a réinventé la communication, la blockchain pourrait transformer la façon de gérer les transactions, les contrats et plus généralement le concept de confiance. » Cet enthousiasme est certes à la mode mais est peu compatible avec les constats de limites de cette technique.

Du Data Lab à la Data Fabric : l'Industrialized Analytics

Contrairement à la Blockchain, l'analytique industrialisée (Industrialized Analytics) n'est nullement une simple mode dans les discussions de salons. « Il s'agit d'une vague de fond depuis trois-quatre ans » a confirmé Sébastien Ropartz. Jusqu'à présent, il s'agissait surtout de démonstrateurs ou de projets décorrélés du système d'information.
Encore une fois, la présente de cette technologie dans les tendances 2016 est liée à sa généralisation. Les évolutions technologiques permettent en effet d'industrialiser le traitement des données. Sébastien Ropartz a cependant averti : « dès qu'on fait autre chose que des démonstrateurs, la complexité des projets est proche de celle des projets de PGI, et par conséquent leurs coûts sont comparables. » Si la maturité technologique est acquise, celle des entreprises et des usages n'est pas encore certaine, même dans l'année qui vient. Passer du Data Lab à la Data Fabric ne se fera pas d'un claquement de doigts.

L'impact social des nouvelles technologies

La dernière tendance 2016 de Deloitte est aussi une conclusion. Le cabinet a en effet attiré l'attention sur une question qui sera centrale dans l'année qui vient et sans doute au delà : l'impact social des technologies aux évolutions exponentielles. Cette évolution exponentielle n'est cependant plus aussi évidente sur la puissance de calcul -la fameuse Loi de Moore- où elle n'est plus aujourd'hui la réalité.
La prise en compte de cet impact social est pourtant jugée nécessaire tant pour créer des produits/services adaptés aux besoins des clients que pour attirer et retenir des talents. Pour Deloitte, il y a, de ce point de vue, « convergence d'intérêt entre le bien social et les affaires ».

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