Dassault Aviation : quand le directeur de la certification innove avec sa DSI
Gilles Garrouste est directeur adjoint de la certification à la direction générale technique de Dassault Aviation. Il a élaboré une solution innovante de conservation sur 70 ans des maquettes numériques 3D des avions avec les équipes IT. Une avancée indispensable pour être certifié à l'international.
PublicitéLa plus grande inconnue en matière d'informatique concerne la conservation des archives et de leur utilisation à long terme. Sera-t-on encore capable d'exploiter des plans dans 70 ans s'ils n'existent que sous forme électronique? C'est la question que la direction de la certification de Dassault Aviation a posé aux équipes de la DSI. Et c'est une réponse de nouvelle génération qui a été élaborée avec celle-ci.
Des modèles à conserver 70 ans
Le Falcon 7X de Dassault Aviation est le premier avion civil à avoir été totalement conçu avec une maquette numérique 3D sans l'appui d'aucun plan papier. Or des avions d'un modèle donné peuvent voler 70 ans à partir du lancement du premier exemplaire. Il est alors toujours nécessaire de pouvoir remonter au plan d'origine. « Dassault Aviation a livré plus de 8000 avions à ce jour et, tant qu'un avion vole, ses plans doivent être conservés et être exploitables » confirme Gilles Garrouste, directeur adjoint de la certification à la direction générale technique de Dassault Aviation.
La certification du Falcon 7X posait donc un souci à cause de sa méthode de conception, pourtant plus fiable que les anciennes méthodes. Un avion doit être certifié par les autorités de tutelle de l'aviation.
De plus, chaque pays a des exigences propres pour certifier un aéronef et l'immatriculer. « Ainsi, au Canada et en Russie, il y a des exigences concernant la résistance au froid » explique Gilles Garrouste.
Accéder aux plans
Pour effectuer ces certifications, les autorités de tutelle nationales doivent accéder aux plans et avoir la garantie que cet accès va durer durant jusqu'à la fin de service du dernier exemplaire de l'avion. En théorie, la disparition d'un fournisseur et des plans de référence en sa possession entraînerait la suppression des certifications et donc des autorisations de voler des avions fabriqués par ce fournisseur.
En pratique, le cas ne s'est jamais présenté plus de quelques mois: les montants en jeu ont toujours justifié un rachat des constructeurs faisant faillite. Mais toujours avec des plans papier, faciles à transférer. Le premier vol du Falcon 7X a eu lieu en 2005. En 2007, il a été certifié par les autorités européennes sur la base de ses modèles 3D. Mais la Convention de Chicago de 1944 ne parlait pas de modèles 3D. (...)
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Article rédigé par
Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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