Dans la mode, co-inovation et coopétition font bon ménage

Dans le cadre de la Fashion Tech Week, l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP) organisait ce mercredi 4 mars une table ronde sur l'impact des nouvelles technologies dans le monde de la mode, notamment concernant son business model. Les acteurs présents, de toutes les tailles, s'accordent pour dire que les grands ont à apprendre des petits et vice versa.
PublicitéComme toutes les industries, la mode voit aujourd'hui ses certitudes bousculées par l'avènement des nouvelles technologies et d'internet. Même les mastodontes du luxe, peut-être davantage épargnés grâce à leurs images et à l'amour indéfectible de leurs fans, voient aujourd'hui des acteurs issus du numérique jouer sur leurs plates-bandes.
Parmi ceux là, Collector Square est une start-up créée il y a un an et demi, spécialisée dans la vente d'articles de luxe d'occasion.
« Nous ne faisons pas de la simple mise en relation entre deux particuliers », précise Loic Bocher, son co-fondateur invité à s'exprimer lors d'une table ronde organisé par l'ESCP sur le thème de l'influence des nouvelles technologies sur le business modèle de la mode le 4 mars 2015. Collector Square est en effet une véritable maison de vente numérique.
« Notre coeur de métier, c'est le sourcing. Il faut trouver les articles et surtout leur juste prix », précise Loic Bocher. Dans cette optique, la start-up a mis en place un vaste système Big-Data pour agréger l'ensemble des ventes de produits de luxe aux enchères à travers le monde et mettre en place un système de cotation. « Nous pouvons donner un prix à quasiment tous les articles de luxe, nouveaux et anciens », se vante le dirigeant. Selon lui, ce n'aurait pas été possible pour une entreprise de sa taille sans l'aide des nouvelles technologies.
Les start-up apportent l'agilité
Dans le même veine, Annabelle Nahum a co-fondé il y a un an MyCoutureCorner. Cette start-up a décidé de se lancer sur le créneau de la location de robe haut de gamme. « Déjà, avec le web, nous avons une zone de chalandise qui est bien plus étendue qu'avec une simple boutique », entame-t-elle. Mais cette dimension pose toutefois certains problèmes inhérents à la location de robe.
Il est en effet difficile de les essayer et d'autant plus compliqué d'être sûr de son choix. « Nous faisons tout pour être au plus proche de nos clients, par le biais des réseaux ou par téléphone afin de les conseiller au mieux », explique Annabelle Nahum. Pour remédier à cette problématique, elle mise également beaucoup sur le « fiting » et l'ensemble des technologies qui permettront d'essayer virtuellement des vêtements. Elle note toutefois que des cabines d'essayage virtuel sont des démarches lourdes à mettre en place pour des petites structures comme la sienne. « Souvent nous avons besoin de nous adosser à des acteurs plus gros », explique-t-elle. Et ces derniers sont loin d'être contre.
« Aujourd'hui, les start-up vont très vite. Elles innovent rapidement et défient en permanence nos business model et notre façon de faire », déclare Nicolas Petitjean, directeur de l'innovation chez DBApparel, propriétaire de plusieurs marques comme DIM et Chesterfield. Il explique qu'aujourd'hui, dans les grands groupes, faire bouger les choses prend beaucoup plus de temps que dans une start-up. « Nous avons de lourds process et des organisations peu mobiles. Les start-up peuvent nous apporter l'agilité que nous n'avons pas », lance-t-il à la salle.
Il est rejoint sur ce point par Philippe Ribera directeur marketing software de Lectra, un des leaders mondiaux de l'édition de solutions intégrées pour l'industrie de la mode mais aussi de l'automobile. « Il est important de faire de la veille technologique en permanence pour détecter les opportunités d'innovations que peuvent nous apporter les start-up », explique-t-il.
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Article rédigé par

Oscar Barthe, Journaliste
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