Tribunes

Convergence des référentiels et pilotage de la performance de la DSI - 2ème volet

La convergence et la mise en oeuvre cohérente de référentiels et bonnes pratiques permettent un pilotage efficace de la performance de la DSI. Le premier volet a été publié la semaine passée.

PublicitéUn premier volet a été consacré aux référentiels et, en particulier, aux approches ABC (Activity Based Costing) et ABM (Activity Based Management). Ce second volet approfondit les notions de pilotage de la performance et de tableau de bord. Le pilotage de la performance Le pilotage de la performance de la DSI est facilité par la mise en oeuvre d'un modèle économique ABC articulé autour des trois niveaux « ressources » / « activités » / « services ». Un tel modèle économique ABC permet, en effet, de piloter la productivité d'une équipe / organisation, ce qui nécessite de fixer des objectifs et d'en mesurer l'atteinte effective. Le pilotage de la productivité peut se décliner en deux niveaux : - Au niveau des inducteurs qui permettent de passer des ressources aux activités. Par exemple, une action achat visant à trouver un fournisseur plus compétitif correspond à une productivité sur les ressources. - Au niveau des inducteurs qui permettent de passer des activités aux services. Par exemple, une amélioration du mode projet qui permet de gagner du temps passé par les équipes correspond à une productivité au niveau des activités. Tableau de bord synthétique La constitution d'un tableau de bord synthétique pour le pilotage de la performance de la DSI s'appuie sur l'alliance entre des indicateurs financiers issus du modèle économique ABC et des indicateurs métiers complémentaires utilisés dans une démarche ABM. Les indicateurs de pilotage pour un tel tableau de bord apportent des niveaux d'analyse différents: Vue globale Des exemples d'indicateurs pour une vue globale de la DSI peuvent typiquement concerner : - Les poids respectifs du « run » et du « build » dans les coûts du système d'information. - Les coûts des principales activités. - Les coûts des principaux services. - ... Vue « build - projets » Pour piloter la performance des projets et du processus de développement en général, les indicateurs suivants peuvent se révéler très utiles : - Analyse des profils de projets par phase (conception, réalisation, homologation, déploiement,...). - Mesure de la stabilité du processus de développement en calculant la « distance » du profil des projets d'un même groupe par rapport au profil moyen de ce groupe. Plus cette distance est faible, plus le processus de développement est stable. - Respect des délais et des coûts des projets. - Réactivité correspondant au ratio délai / charge : quel délai faut-il pour livrer un projet de N jours de charge ? - Vitesse des projets : ratio entre le nombre de jours total prévu moins le reste à faire actualisé rapporté au nombre de jours réalisés. Si cet indicateur est supérieur ou égal à un, la vitesse est bonne. - ... Volet « run - production » Le pilotage de la production peut, par exemple, s'appuyer sur des indicateurs tels que : - Coûts unitaires des services mis à disposition : postes de travail, applications,... - Coûts unitaires des activités internes de la DSI : coût de traitement d'un incident, coût d'un giga-octet, coût d'une mise en production,... - Ratio incidents / niveau d'activité métier. - Ratio incidents / jours homme de projets pour un projet donné mis en production. - Temps de traitement d'un incident. - ... Conclusion La mise en place d'un modèle économique au travers d'une démarche ABC complétée par une approche ABM permet d'alimenter un tableau de bord synthétique servant au pilotage opérationnel de la performance économique de la DSI. Un tel modèle joue, de plus, un rôle central fédérateur dans le déploiement des différents référentiels et bonnes pratiques. Enfin, dans une approche de prévision budgétaire ABB (Activity Based Budgeting), il permet de traduire efficacement des objectifs « business » en consommation prévisionnelle d'activités puis de ressources.

Article rédigé par

Joachim Treyer, Associé du cabinet Cost House
Joachim Treyer est associé du cabinet Cost House, en charge du domaine Systèmes d'Information. Cost House est un cabinet spécialisé en amélioration de la performance économique qui intervient dans les domaines industriel, système d'information et marketing. Cost House a notamment développé une expertise en termes de mise en oeuvre de référentiels économiques dans le domaine des systèmes d'information.