Convention USF : comment SAP et l'USF accompagnent les évolutions du marché
Lors de la Convention USF 2021 à Lille Grand Palais, le 7 octobre 2021, Gianmaria Perancin (président de l'USF, association des Utilisateurs de SAP Francophones) et Frédéric Chauviré (DG SAP France) ont échangé avec la presse sur la situation du marché et la stratégie de SAP.
PublicitéEvénement majeur de l'écosystème SAP en France, la Convention USF s'est déroulée à Lille Grand Palais les 6 et 7 octobre 2021 comme nous vous en avons parlé ici et ici. Comme toujours, celle-ci a été l'occasion pour SAP et l'USF (association des Utilisateurs SAP Francophones) d'échanger ensemble avec la presse. Il s'agissait de la première Convention pour le nouveau DG de SAP, Frédéric Chauviré, arrivé à son poste durant la crise sanitaire. Celui-ci s'est d'ailleurs déclaré « très surpris par sa première Convention, par la qualité de l'organisation et la taille du public. On sent une énergie positive considérable. »
Gianmaria Perancin, président de l'USF, s'est réjoui de cette appréciation en ajoutant que cette édition lilloise était « un grand cru car il y a eu beaucoup de monde malgré la crise sanitaire. Les participants sont clairement venus chercher le contact personnel. Comme disait notre conférencier Jean-Philippe Dambreville, nous n'existons que par le regard des autres. 2400 participants cumulés sur les deux jours, 750 à la soirée de gala, 230 participants aux ateliers road-map... c'est très bien ! » Contrairement à certaines années de tension palpable, le sentiment qui dominait était celui d'un retour à une bonne entente entre SAP et ses clients fédérés dans l'USF. « Les relations avec SAP sont bonnes et se sont donc nettement améliorées ces dernières années » a confirmé Gianmaria Perancin. Il s'est félicité d'une « vraie relation de confiance », réaffirmant que « quand on a quelque chose à dire, je préfère clairement et directement le dire. » Il restera à vérifier, lors de la prochaine convention USF les 5 et 6 octobre 2022 à Lyon, si l'ambiance reste la même. « Nous continuons des échanges réguliers formels et informels, même si la bande passante des bénévoles qui ont un travail à la base est évidemment limitée. Beaucoup de nos relations ont lieu au niveau des présidents de commissions avec l'interlocuteur pertinent chez SAP » s'est réjoui Gianmaria Perancin. Frédéric Chauviré a renchéri : « quand on a besoin de discuter, on prend le téléphone ».
Un effort inédit en formation et en recrutement
Il est vrai que Frédéric Chauviré n'était pas venu les mains vides. Comme annoncé le matin même, SAP va donc aider ses partenaires intégrateurs à recruter et former 3000 nouveaux consultants sur les solutions SAP et mettre à niveau la formation de 2000 consultants déjà en poste sur trois ans. L'objectif est d'accroître significativement le nombre de consultants certifiés, à titre d'exemple, sur les 2 dernières années, le pourcentage de certifiés s'est vu augmenté de 141%. Cette annonce spectaculaire a rassuré bon nombre de clients de SAP qui voyaient la rareté des profils de consultants compétents comme un frein vers la migration S/4Hana et vers le cloud. « Le Covid nous a donné un appel d'air car nous avons pu former à distance bon nombre de consultants » a aussi précisé Frédéric Chauviré. Pendant l'arrêt de beaucoup de projets, les compétences des ESN partenaires de SAP ont ainsi pu être renforcées.
PublicitéLes formations promises vont durer 6 à 8 semaines selon les profils initiaux et les modules concernés. La pénurie actuelle est estimée par SAP et l'USF à environ 5000 consultants. Mais le marché croit actuellement de 8 % par an. Dans les 3000 nouveaux consultants, deux profils majeurs se distinguent : d'une part des jeunes diplômés, d'autre part des responsables métiers (contrôleurs de gestion...) qui se reconvertissent. Frédéric Chauviré a relevé pour ce second profil : « ils ont l'expertise fonctionnelle pour faire ce que l'on attend d'eux et le cloud facilite leur montée en compétences en remplaçant du code par du paramétrage. » Pour mener ce programme de formations, SAP s'associe notamment à des partenaires tels que Capgemini et l'EMLyon Business School pour former par exemple au métier de consultant dans les domaines de la Supply Chain et de la Finance. Le coût de l'opération va être partagé entre SAP et les partenaires. « Une telle formation est un investissement clair pour les partenaires qui vont pouvoir délivrer les projets immédiatement avec des ressources déjà formées » a pointé Gianmaria Perancin. Les grands partenaires mondiaux vont bénéficier de programmes sur mesure, les partenaires plus petits de formations mutualisées. Il n'est pas prévu de travailler avec Pôle Emploi, des chambres de commerce ou d'autres acteurs publics ou para-publics. « Nous devons aller vite et obtenir rapidement les ressources dont nous avons besoin » a insisté Frédéric Chauviré.
Cloud et S/4Hana : oui mais pas n'importe comment
Gianmaria Perancin a reconnu que le marché subissait trois tendances inéluctables mais qu'il fallait aussi poser trois questions associées : « le cloud, oui, mais à quel prix ? S/4Hana, oui, mais à quelle valeur ? L'hybridation, oui, mais avec quelles compétences ? Où va-t-on trouver les ressources qualifiées nécessaires à un prix raisonnable ? Le plan de formation annoncé par SAP a été une vraie bouffée d'oxygène. » Quant à l'initiative Customer Success de SAP, elle a été une initiative de l'éditeur. « Mais si SAP n'avait rien fait, je l'aurais demandé rapidement » a précisé Gianmaria Perancin. Frédéric Chauviré a indiqué qu'il « compare les éléments issus des reportings internes et ce que disent les clients. L'enquête de satisfaction réalisée par l'USF m'a surpris sur certains points aussi bien négativement que positivement. » Aucun autre club d'utilisateurs SAP dans le monde ne réalise une telle enquête à un tel niveau.
L'initiative Customer Success ne doit pas être confondue avec SAP Services. Ce dernier accompagne les clients et partenaires dans la phase de conception pour partager les bonnes pratiques mais n'a pas vocation à réaliser une intégration ou un déploiement. Avec Customer Success, SAP accompagne les intégrateurs et les clients pour les guider dans leurs choix. Selon Frédéric Chauviré, « il n'y a aucun rejet de la part des intégrateurs, au contraire. Tous comprennent bien l'intérêt d'avoir SAP dans les projets. Nous intervenons vraiment sur le design, pas sur l'intégration complète. C'est un dialogue et il peut y avoir intervention de SAP Services en cas de besoin. Nous ne travaillons qu'avec intégrateurs certifiés. En fonction des secteurs, nous allons recommander les partenaires pertinents. Il n'est pas possible pour une ESN de vendre du SAP sans être un minimum formée. »
Le cloud avec les grands acteurs internationaux
Côté cloud, Frédéric Chauviré a réaffirmé que la stratégie de SAP était bien de travailler avec des hyperscalers en priorité. Le Français OVH a été certifié « Cloud Infrastructure Operation » il y a trois semaines pour héberger du SAP en complément des grands acteurs américains. En dehors de quelques clients en situation particulière, SAP n'a pas vocation à être lui-même opérateur de IaaS. Gianmaria Perancin a relevé : « avec le IaaS, il faut se méfier du prix car il ne se limite pas à la location de ressources IaaS. Il faut aussi songer, par exemple, au coût de la réversibilité. »
En attendant que s'achèvent les migrations vers S/4Hana et le cloud, existe-t-il des clients qui, pour se débarrasser d'Oracle, migrent uniquement la base de données de leur ECC 6 ? Gianmaria Perancin l'a contesté. Pour lui, « garder ECC 6 et changer la base de données n'a pas de sens. Tant qu'à faire, autant faire la migration complète S/4Hana car le plus gros problème technique est la migration de la base de données. » Du coup, la question de la valeur de cette migration se repose... « Il faut que l'on continue de travailler sur la valeur d'un projet S/4Hana. La prolongation de maintenance ECC 6 est là aussi pour nous aider d'autant que nous sommes en période de budget restreint. On ne doit pas le faire pour une question d'obsolescence technique pure » a jugé Gianmaria Perancin. Frédéric Chauviré a complété, pour sa part : « les demandes entrantes de clients bondissent depuis début 2021. Il est vrai qu'il y a eu une pause dans les investissement en 2020. Mais le Covid a montré le besoin de pouvoir changer rapidement. Et la principale motivation de la migration S/4Hana est justement l'agilité business. C'est aussi une des raisons de l'initiative Rise with SAP. Avec Signavio, on peut justement analyser et optimiser les process. Signavio va bien plus loin que le seul process mining car il y a une dimension benchmark et recommandations. »
Article rédigé par
Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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