Congrès du Coter-Club : dure, dure le SI
Le Coter-Club, association des DSI de collectivités locales et territoriales, a tenu son 19ème congrès les 10 au 11 juin 2008 au Palais des Congrès d'Aix-les-Bains. Plus de 300 participants, DSI ou issus des 35 fournisseurs partenaires, se sont réunis deux jours en déclinant le thème du '(D)SI durable'.
PublicitéLe '(D)SI durable', c'est tout un programme résumé dans un titre ! C'était le sujet du 19ème congrès du Coter-Club à Aix-les-Bains. A l'ouverture des travaux, Daniel Rigault, DSI de Plaine-Commune et président du Coter-Club, a d'ailleurs fait remarquer que le stylo présent dans la mallette des congressistes était biodégradable car fabriqué dans un plastique réalisé à base de fibres de maïs (même si l'absence d'OGM n'était pas garantie...). Plus sérieusement, la première journée du congrès a été centrée sur deux thèmes : 'durabilité et interopérabilité' et 'durabilité et virtualisation' d'autre part'. A chaque thème était associée une série de présentations de fournisseurs ou d'utilisateurs introduite par un exposé d'un responsable du Coter-Club résumant les problématiques. Si le deuxième thème a surtout été une redite d'un discours classique (économies d'énergie, gains en taux d'occupation des serveurs...), la matinée a par contre été beaucoup plus riche. L'interopérabilité pour briser les silos métiers Le fonctionnement des collectivités a très longtemps été organisé en silos métiers très cloisonnés. Logiquement, les SI étaient eux-mêmes cloisonnés et composés de multiples applicatifs à raison d'un par métier (au moins), chaque éditeur se spécialisant d'ailleurs sur un métier et un logiciel dédié. Or l'émergence de la 'vision orientée usagers' a fait exploser cette conception traditionnelle puisqu'à un besoin d'un citoyen qui doit correspondre une prestation, sans tenir compte des habituelles subtilités organisationnelles de l'administration. Les collectivités ont donc dû s'orienter vers un décloisonnement des services et donc des SI, vers un travail sur les processus, vers la résolution d'une problématique de communication entre métiers et donc entre SI. Le problème était d'autant plus important que, simultanément, les collectivités locales se sont vues dotées de toujours plus de prérogatives (sans toujours recevoir les dotations budgétaires correspondantes). Le coût du SI devait, en pleine refonte, par conséquent baisser ou, au mieux, être stable. Trois stratégies pour la transversalité Trois stratégies pour la transversalité Face à ce désir de transversalité et de moindre coût, trois stratégies ont été mises en place par les différentes collectivités : l'interfaçage inter-applicatifs classique (et son inévitable 'effet spaghettis' vite ingérable), la mise en oeuvre de PGI (à Paris notamment) et enfin l'interopérabilité de SI hétérogènes sans dépendre d'un acteur particulier et en utilisant des standards ouverts. Les différents fournisseurs ont présenté leurs solutions pour répondre à ce défi : portail agents et usagers Libre Cité de Bull, solutions autour du format OOXML de Microsoft, SOA d'Oracle... François Talbot, architecte technique du CHU de Grenoble et ayant participé aux récents travaux de l'Afnor sur la normalisation ODF/OOXML, a présenté ses choix en matière bureautique. Le CHU de Grenoble dispose de 5000 postes de travail pour 7000 agents équivalent temps pleins et 2 millions de documents (+100 000 par an). Pour lui, il semble impossible d'imposer un format et un outil à de multiples populations qui ont chacunes leurs exigences. Le CHU de Grenoble doit ainsi composer avec différentes versions de Microsoft Office et OpenOffice. Quand les fournisseurs refusent l'interopérabilité La seule règle imposée a donc été l'interdiction des macros, 'cauchemars de l'interopérabilité'. Si les documents sont stockés de manière centralisée sur un serveur Microsoft Sharepoint et accessibles notamment via des alertes diffusées par flux RSS spécialisés (par exemple : un flux par patient auquel s'inscrit chaque soignant s'occupant de lui), ils peuvent être téléchargés dans le format choisi par l'utilisateur grâce à une conversion à la volée. « Nous avons choisi comme format pivot OOXML car en prenant quelques précautions comme la suppression des binaires intégrés et des macros, nous sommes très proches de la version ISO d'OOXML et ce format a deux avantages importants que sont d'une part des métadonnées très riches et une distinction nette entre fond et forme », indique François Talbot. Cependant, l'intégration d'un chapitre 'interopérabilité' dans les appels d'offres limite parfois singulièrement le nombre de réponses. Un DSI de la salle a ainsi témoigné du refus de certains éditeurs de concourir dans un tel contexte par peur de perdre leur créneau et ainsi leur poule aux oeufs d'or. Il s'est ainsi retrouvé avec une seule réponse à un appel d'offres où il exigeait une interopérabilité avec le PGI Coriolis de Bull... L'éditeur égocentrique (non nommé) a ainsi évidemment d'entrée de jeu perdu un client.
Article rédigé par
Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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