Comprendre la capitalisation des logiciels pour améliorer la planification budgétaire
Cet article dispense des conseils aux gestionnaires des ressources logicielles qui veulent mieux comprendre comment les exigences comptables relatives aux acquisitions et cessions de logiciels peuvent affecter les performances financières de leur entreprise. Il favorisera une prise de décisions qui soutient stratégiquement les directives et processus de gestion financière, de planification financière et d'établissement du budget informatique.
PublicitéConstat
Dans les budgets et les états financiers des DSI :
- L'acquisition de certaines ressources logicielles créera une charge récurrente dans les budgets des exercises futurs.
- La mise au rebut non planifiée d'une comptabilité d'une ressource logicielle peut créer une dépense d'amortissement importante dans l'exercice en cours.
- Bien que l'objectif de la comptabilité des immobilisations soit cohérent entre la plupart des juridictions, les politiques d'entreprise et les règles spécifiques varient considérablement et doivent être examinées de près par les experts comptables d'une entreprise.
Recommandations
- Les gestionnaires des ressources logicielles doivent s'efforcer de développer une connaissance pratique des concepts comptables de base qui régissent la façon dont les différents types de transactions portant sur les actifs seront reflétés dans leurs budgets et leurs états financiers.
- Les gestionnaires des ressources logicielles qui gèrent les actifs d'une entreprise multinationale doivent être conscients des différences de comptabilité des actifs qui peuvent apparaître entre les différentes juridictions dans lesquelles ces actifs sont détenus ou contrOles.
- Les gestionnaires des ressources logicielles doivent coordonner les acquisitions et cessions d'actifs importantes avec leurs comptables afin de se prémunir contre les répercussions financières inattendues.
- Les gestionnaires des ressources logicielles doivent aviser les parties prenantes de l'impact financier de la capitalisation des logiciels, lequel inclut:
- L'engagement des budgets des exercises futurs pour toute la période d'amortissement;
- La nécessité de reconnaître en tant que charge de l'exercice en cours le coût non amorti d'un actif capitalisé qui est mis au rebut.
- Pour les entreprises régies par le droit fiscal américain qui planifient un achat d'investissement très élevé vers le terme de leur année d'imposition, il est particulièrement important d'établir une stratégie avec les experts-comptables afin de s'assurer que cet achat ne déclenche pas une incidence fiscale négative inattendue.
Analyse
Les gestionnaires des ressources informatiques et les directeurs financiers informatiques ont du mal à comprendre et à augmenter la maturité des processus clés pour mesurer et analyser les coûts des ressources informatiques en vue de permettre une optimisation efficace. Dans ce contexte, Gartner a reçu de nombreuses demandes de renseignements au sujet de la capitalisation des logiciels, de ses incidences sur le budget et les états financiers d'une entreprise, et de la politique de capitalisation appropriée pour les achats de logiciels1.
Le présent article aborde spécifiquement les observations relatives aux logiciels sous licence. Bien que la capitalisation des logiciels développés en interne suive les mêmes lignes directrices générales, il existe de nombreuses autres considérations liées à la gestion appropriée des coûts de main-d'oeuvre associés au développement interne qui sortent du cadre de cet article.
Bien qu'il n'existe aucune règle intangible stipulant où établir le seuil de capitalisation d'une entreprise, à partir du moment où vous comprenez les principes comptables qui régissent ce qu'une politique de capitalisation doit accomplir, vous pouvez contribuer à une prise de décisions qui optimise l'évolution de cette politique en vue de répondre aux besoins actuels et futurs. Cet article se veut une introduction pour vous aider à comprendre le concept de capitalisation et son impact sur la planification financière et opérationnelle d'une entreprise. Les informations fournies ne se destinent pas à se substituer aux conseils avisés des auditeurs internes et externes ; il s'agit d'un didacticiel qui aidera les gestionnaires des ressources logicielles à interagir utilement avec les comptables et le personnel en charge des finances informatiques dans les discussions visant à planifier les transactions relatives aux ressources de façon stratégique dans le but d'optimiser les considérations et les processus de planification financière, d'établissement du budget et de publication des états financiers de leur entreprise.
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Objectifs comptables de la capitalisation
Plusieurs concepts comptables sont au coeur de toute discussion sur la politique de capitalisation d'une entreprise. Comme il est impossible d'exprimer le seuil "adéquat" de capitalisation sous la forme d'un chiffre unique convenant à toutes les entreprises, il est utile de comprendre au préalable ce que le traitement comptable est censé accomplir. Bien que différents organes directeurs à travers le monde définissent les règles détaillées du "traitement comptable approprié", dans l'économie mondiale d'aujourd'hui, il existe un fort parallélisme de ces règles d'une juridiction à une autre.
- Cohérence et comparabilité. L'objectif global de la comptabilité est de permettre à une personne extérieure qui n'a pas été directement impliquée dans une entreprise de pouvoir tirer des conclusions appropriées sur la santé financière d'une entreprise par rapport à une autre ou d'une entreprise à différents moments. Par conséquent, des règles comptables telles que l'état de situation Statement of Position (SOP) 98-1 fournissent des indications qui aident à garantir la cohérence et la comparabilité des enregistrements financiers, même lorsque la comptabilité est réalisée par différentes personnes5.
- Concordance. Pour faciliter la cohérence, il est important de mettre en correspondance les dépenses avec les périodes au cours desquelles elles fournissent un avantage. Un actif acheté une année qui fournit un avantage économique sur plusieurs années doit être comptabilisé comme si la dépense était engagée sur ce nombre d'années, quand bien même le paiement a été fait en une fois. Le processus consistant à établir un actif de sorte que sa dépense puisse être comptabilisée (rapprochée) sur toute la période pendant laquelle il produit un avantage est appelé "capitalisation". Le processus de passation en charges d'un actif capitalisé sur la durée est appelé "dépréciation" pour les immobilisations corporelles, telles que le matériel, et "amortissement" pour les immobilisations incorporelles, telles que les logiciels. Le tableau 1 montre comment une entreprise peut faire état de résultats sensiblement différents selon qu'elle alloue son investissement logiciel de manière appropriée sur les périodes actuelles et futures.
- Importance relative. L'application de ces méthodes à la moindre petite dépense pourrait s'avérer très contraignante et pas nécessairement pertinente pour les lecteurs des états financiers d'une entreprise. Par conséquent, les comptables emploient le concept d'importance relative. En d'autres termes, selon la façon dont une transaction est comptabilisée, le lecteur des états financiers sera-t-il incité à prendre une décision différente ou à aboutir à une autre conclusion ? Il en découle la question suivante : "À partir de quelle somme convient-il de capitaliser un achat ?".
Tableau 1. Exemple d'état des résultats de l'entreprise A (en dollars)
Source : Gartner (février 2012)
Passation en charges des logiciels / Capitalisation des logiciels
Revenu annuel : 750 000 000 / 750 000 000
Moins : dépenses non logicielles : -675 000 000 / -675 000 000
Profit avant les dépenses logicielles : 75 000 000 / 75 000 000
Moins : 25 millions de dollars de dépenses logicielles : -25 000 000 / -5 000 000
Passation en charges des logiciels Capitalisation des logiciels : Profit déclaré : 50 000 000 / 70 000 000
Le chiffre figurant dans l'avant-dernière ligne de la colonne Capitalisation des logiciels reflète que la dépense de 25 millions de dollars sera comptabilisée sur cinq ans (5 millions de dollars par an), impliquant ainsi que ces logiciels apporteront un avantage à l'entreprise sur cette durée.
À combien une somme devientelle importante ?
Après ces explications, il devient évident qu'il n'existe pas de réponseuniverselle à la question : "À combien une somme devient-elle importante ?". Une entreprise ayant un revenu annuel de 25 millions de dollars peut constater que la différence entre capitaliser ou passer en charges 10 000 dollars ou plus produira des résultats financiers considérablement différents, tandis qu'une entreprise ayant un revenu de 500 millions de dollars peut s'apercevoir pour sa part qu'il lui faut un seuil d'achat différent (mais pas forcément plus élevé) pour produire des résultats financiers nettement différents selon qu'elle opte pour la capitalisation ou pour la passation en charges.
Pourquoi ? L'explication comporte au moins deux dynamiques différentes. Tout d'abord, il y a cette question visant à savoir à combien une somme devient importante. Bien entendu, 10 000 dollars représentent une somme plus importante pour une entreprise au revenu de 25 millions que pour une entreprise ayant un revenu de 500 millions. Ensuite, il y a la fréquence à laquelle des dépenses similaires sont engagées. Si, par exemple, 1 200 exemplaires d'un logiciel de traitement de texte sont achetés tous les trois ans, chacun pour trois ans d'utilisation, à raison de 500 dollars par exemplaire, la différence entre la capitalisation ou la passation en charges de cette transaction est considérable. En revanche, si 400 exemplaires sont achetés chaque année, chacun pour trois ans d'utilisation, à 500 dollars l'exemplaire, il n'y a pas de différence comptable entre la capitalisation et la passation en charges du logiciel (200 000 dollars par an), du moment que la méthode qui est choisie (soit capitaliser, soit passer en charges) est appliquée de manière cohérente d'une année à l'autre.
On se retrouve ainsi avec des entreprises qui emploient des méthodes différentes pour parvenir à un seuil de capitalisation raisonnable. Certaines entreprises continuent de préférer définir leur seuil de capitalisation sous la forme d'un montant unique. Si la dépense engagée pour un actif est identique ou supérieure à ce montant, l'actif est capitalisé. Toutefois, un nombre croissant d'entités définissent leur politique de capitalisation en fonction de facteurs supplémentaires.
- Catégories d'actifs. Cette approche permet aux entreprises de stratifier leurs actifs en catégories générales, de sorte que différentes politiques de capitalisation peuvent être définies pour divers types d'actifs. Cette méthode fonctionne bien lorsque, comme dans l'exemple précédent du logiciel de traitement de texte, certains types d'actifs sont achetés régulièrement, même à un coût qui peut être supérieur au seuil de capitalisation pour d'autres types d'actifs. Aux États-Unis, l'Administration fiscale a défini des catégories d'actifs à des fins d'imposition, avec des catégories spécifiques pour les logiciels, que de nombreuses entreprises utilisent comme référence lorsqu'elles créent leurs catégories d'actifs financiers.
- Regroupement des transactions. Parfois, la forme des dépenses est telle que les entreprises jugent utile d'établir un seuil de capitalisation qui est déclenché soit par une transaction unique dont le montant est égal ou supérieur à un montant spécifié, soit par un groupe de transactions (généralement dans la même catégorie d'actifs) réalisées au cours d'une période définie qui, mises bout à bout, atteignent ou dépassent le seuil de capitalisation. Ainsi, quelques factures pour un article de petite valeur peuvent être traitées différemment d'un grand nombre d'achats répétés de cet article. Pour reprendre l'exemple du logiciel de traitement de texte, un ou deux exemplaires à 500 dollars peuvent ne pas être importants, mais il en va tout autrement de 200 exemplaires facturés individuellement en l'espace d'un mois pour soutenir une initiative commune à toute l'entreprise.
Autres dimensions : durée de vie utile et méthode de dépréciation
Les questions supplémentaires qui se posent généralement peu après avoir décidé de capitaliser un actif sont : "Sur quelle durée de vie utile dois-je déprécier (ou amortir) l'actif ?" et "Quelle méthode de dépréciation (amortissement) dois-je utiliser ?". Il n'existe pas de réponse bonne ou mauvaise à ces questions. Les directives comptables exigent uniquement que soient établies une durée de vie utile et une méthode de dépréciation pouvant être justifiées par les faits et circonstances de l'entreprise, et que les règles qui sont définies soient appliquées de façon cohérente.
Par conséquent, pour les achats de logiciels et de matériel, le département informatique et le personnel comptable établiront généralement ensemble les durées de vie utile comptables des différents types (catégories) de ressources matérielles et logicielles. La grande majorité des actifs sont dépréciés ou amortis proportionnellement au fil du temps. Néanmoins, pour certains actifs dans certaines entreprises, il peut être plus rationnel d'établir un autre facteur qui reflète plus précisément l'utilisation ou l'usure réelle de l'actif.
Le cabinet comptable externe de l'entité doit être consulté avant de prendre des décisions finales ou d'apporter des changements définitifs car, par souci de cohérence, un changement à la durée de vie utile ou à la méthode de dépréciation (ou d'amortissement) employée pour une catégorie d'actifs doit être déclaré en tant que changement important dans la comptabilité d'une entreprise.
La confusion a tendance à régner, notamment aux États-Unis, car certaines catégories d'actifs ont des durées de vie utile prédéterminées. Cela tient probablement au fait que le Code des impôts américain définit des catégories d'actifs et attribue une durée de vie utile à chaque catégorie, pour des raisons fiscales uniquement. Toutefois, de nombreuses entreprises considèrent que, puisqu'elles doivent de toute façon renseigner leurs dossiers fiscaux, il est plus facile, et en grande partie correct, d'accepter les durées de vie utile établies par le Code des impôts pour leur comptabilité générale également. Cette approche évite les différences entre comptabilité fiscale et comptabilité générale, mais elle n'est pas requise (et serait jugée inappropriée) s'il existe une bonne raison de définir autrement la politique de comptabilité générale, en fonction de laquelle l'informatique est mesurée.
Quand commence la dépréciation ou l'amortissement ?
Théoriquement, le coût des actifs capitalisés doit commencer à être passé en charge à des fins de comptabilité générale dans la période qui suit le moment où l'actif est mis en service. Toutefois, aux États-Unis, certaines entreprises emploient une règle appelée la "convention de la demiannée" pour la dépréciation et l'amortissement financiers. La raison est que le droit fiscal américain impose l'utilisation d'une telle convention et que, là encore, certaines entreprises américaines essaient de gérer la comptabilisation de leurs actifs de sorte à minimiser ou éliminer les différences entre les enregistrements d'actifs fiscaux et financiers.
La convention de la demi-année stipule simplement que, quel que soit le mois au cours duquel un actif est mis en service, il sera considéré que tous les actifs achetés au cours d'une année donnée l'ont été à la moitié de l'année. Par conséquent, une entreprise inscrira aux comptes une demi-année de dépréciation ou d'amortissement dans l'année d'acquisition. Elle a également droit à une autre demi-année de dépréciation ou d'amortissement à la fin de la période de récupération normale. La règle stipule également que, lorsqu'une entreprise met au rebut un actif à un moment quelconque de l'année avant la fin de la période de récupération normale, elle a droit à une demi-année de dépréciation ou d'amortissement pour cette année.
Les clients de Gartner qui sont soumis au droit fiscal américain doivent être conscients du fait que, même si l'utilisation de la convention de la demiannée est requise pour la comptabilité fiscale, l'Administration fiscale américaine s'est lassée des contribuables qui abusent de cette simplification de la tenue des comptes en achetant une grande quantité d'actifs dans les derniers mois de l'année. Elle y a donc répliqué en imposant l'utilisation d'une règle de comptabilité fiscale beaucoup plus stricte aux contribuables qui achètent une grande quantité d'actifs durant le dernier trimestre de l'exercice. Comme cette situation peut se produire dans le cours normal des activités, il est particulièrement important que les gestionnaires des ressources logicielles qui ont connaissance d'un achat d'investissement très important vers la fin de l'année d'imposition de leur entreprise établissent une stratégie avec leurs comptables pour s'assurer que cette transaction ne déclenche pas une incidence fiscale négative inattendue.
Impact des actifs capitalisés sur les finances des exercices à venir
Les entreprises qui acquièrent des actifs capitalisés créent une charge future qui affecte les budgets et les résultats financiers des prochains exercices. Par exemple, si l'entreprise B a acquis un produit sous licence pour 360 000 dollars en juillet 2011 censé avoir une durée de vie utile de trois ans, la dépense doit être répartie de manière égale sur les 36 mois pour affecter l'état des résultats, comme le montre le tableau 2 (même si l'intégralité des 360 000 dollars a été payée en juillet 2011).
Tableau 2. Exemple de l'incidence sur l'état des résultats de l'acquisition d'un produit sous licence avec une durée de vie utile de trois ans dans l'entreprise B (en dollars)
Années : 2011, 2012, 2013, 2014
Charge annuelle : 60 000, 120 000, 120 000, 60 000
Source : Gartner (février 2012)
Par conséquent, un investissement réalisé une année affecte le budget de fonctionnement de l'entité informatique pendant plusieurs années consécutives. Lorsque nous examinons l'impact associé à plusieurs investissements distincts réalisés différentes années, nous pouvons voir que cela peut rapidement engloutir une part importante du budget prévu pour chacune de ces années.
À des fins de démonstration, reprenons l'exemple précédent. Admettons que l'entreprise B a investi dans un autre produit logiciel pour 330 000 dollars en juillet 2012, et encore un autre pour 510 000 dollars en juillet 2013. La charge d'amortissement annuelle sera telle qu'indiquée dans le tableau 3.
Tableau 3. Exemple de charge d'amortissement de l'investissement par l'entreprise B dans trois produits (en dollars)
Années : 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016
Ajouts de 2011 : 60 000, 120 000, 120 000, 60 000
Ajouts de 2012 : 55 000, 110 000, 110 000, 55 000
Ajouts de 2013 : 85 000, 170 000, 170 000, 85 000
Total de l'amortissement : 60 000, 175 000, 315 000, 340 000, 225 000, 85 000
Source : Gartner (février 2012)
Cela crée alors une charge récurrente généralement une part substantielle du qui doit être comptabilisée dans les budget total dévolu aux logiciels. exercices futurs. Comme les investissements logiciels sont réalisés Mise au rebut des actifs d'une année à l'autre, le pourcentage des dépenses qui est déjà connu à l'aube d'une nouvelle année représente généralement une part substantielle du budget total dévolu aux logiciels.
Mise au rebut des actifs
Les gestionnaires des ressources logicielles doivent être conscients de l'incidence comptable de la mise au rebut ou du remplacement d'un actif avant la fin de sa durée de vie utile. Supposons, par exemple, qu'une entreprise ait un investissement logiciel amorti sur une durée de trois ans. Au bout de deux ans, l'entreprise abandonne ce logiciel, car un autre produit est acheté qui remplace les fonctionnalités du premier. Cela entraîne une charge immédiate pour l'exercice en cours équivalente à la valeur non amortie du logiciel abandonné. N'oubliez pas que, en vertu du principe de concordance (mise en correspondance de la dépense avec l'avantage économique associé), si une entreprise ne tire aucun avantage économique futur d'un actif, sa charge doit être comptabilisée à l'heure actuelle.
Par ailleurs, il est également possible de continuer à utiliser un actif qui a atteint la fin de sa durée de vie utile. En effet, la "durée de vie utile" est juste un terme comptable qui est employé lors de l'acquisition d'actifs pour estimer la durée probable pendant laquelle un actif peut continuer à apporter de la valeur. En conséquence, si l'utilisation réelle d'une ressource logicielle s'étend au-delà de sa durée de vie utile, il n'y a pas de charge d'amortissement supplémentaire à prévoir une fois que le coût initial total de l'actif a été récupéré via l'amortissement.
Autres considérations spéciales
Plusieurs autres points entrent en compte dans la comptabilisation appropriée des logiciels. Cette section explique brièvement ces considérations, avec des indications générales sur la façon dont elles sont traitées eu égard aux normes comptables américaines. Les gestionnaires des ressources logicielles devront discuter de bon nombre de ces éléments plus en détail avec leurs comptables pour savoir exactement comment leur entreprise applique les directives comptables, telles que la règle SOP 98-1, notamment si elles se trouvent dans une juridiction en dehors des États-Unis. Toutefois, tous ces éléments sont susceptibles d'affecter le calendrier des charges financières engagées par les entreprises.
- Coût initial du produit. Le coût amortissable des logiciels inclut normalement le coût de la licence, ainsi que l'ensemble des coûts d'implémentation encourus avant que le logiciel puisse être utilisé. Les coûts du développement ou de l'accès aux outils de conversion des données sont également amortissables, mais le coût réel de la conversion des données sera généralement passé en charges. La formation des utilisateurs est imputée comme encourue.
- Maintenance et support. Le coût de la maintenance doit être stipulé séparément et imputé proportionnellement sur la durée du contrat de maintenance. Si le contrat de licence ne stipule pas un montant distinct pour la maintenance, un pourcentage du prix du contrat de licence représentant la juste valeur de marché de la maintenance doit être soustrait du coût du produit et faire l'objet d'un suivi distinct en tant qu'actif prépayé qui est passé en charges proportionnellement sur la période de support.
- Personnalisation intégrée. La personnalisation des logiciels pour répondre aux besoins spécifiques d'une entreprise est généralement établie comme un élément d'actif distinct et amortie sur la durée de vie utile restante des logiciels auxquels elle s'applique.
- Droits supplémentaires. Les montants payés pour des droits supplémentaires, tels qu'une plus grande utilisation, un plus grand nombre de postes ou des entités juridiques supplémentaires, sont généralement établis comme des éléments d'actifs distincts et amortis sur la durée de vie utile ordinaire d'une ressource logicielle, sur le critère que ces droits ajoutent des fonctionnalités supplémentaires significatives.
- Mises à niveau et améliorations. Les montants payés pour les mises à niveau sont généralement établis comme des éléments d'actif distincts et amortis sur la durée de vie utile ordinaire d'une ressource logicielle, sur le critère que ces mises à niveau ajoutent des fonctionnalités supplémentaires significatives. Pour des raisons pratiques, la plupart des entreprises établissent un seuil de capitalisation pour des cas tels que celui-ci (par exemple, 5 000 dollars) afin d'éviter de passer un temps excessif à gérer ces transactions. Si une entreprise ne peut pas séparer les coûts des mises à niveau et améliorations des coûts de maintenance et de support continus, tous les coûts qui sont inséparables doivent être passés en charges. Dans certains cas, si une mise à niveau remplace en grande partie la ressource logicielle initiale, le montant non amorti de la ressource initiale doit également être passé en charges sur la période pendant laquelle la mise à niveau est appliquée.
- Mise au rebut. Si le logiciel est abandonné avant la fin de sa durée de vie utile, tous les montants non amortis pour la personnalisation intégrée, les droits supplémentaires, les mises à niveau et les améliorations doivent être passés en charge au cours de la période d'abandon. Cela peut ajouter une charge considérable aux finances, car la ressource de base, ainsi que l'ensemble des droits supplémentaires, personnalisations et mises à niveau associés doivent également être amortis.
La complexité de ces règles oblige généralement les comptables à utiliser une technique appelée "comptabilisation par composants" lorsqu'ils suivent la charge des ressources logicielles capitalisées. Dans cette approche, chaque droit supplémentaire, mise à niveau ou personnalisation est établi comme un enregistrement d'actif distinct, mais les enregistrements sont tous liés à la ressource logicielle de base. Il est alors plus facile de calculer les ajustements nécessaires aux enregistrements d'actifs liés pour refléter les mises au rebut partielles et autres transactions tout au long du cycle de vie de la ressource de base.
Bien que le présent article soit trop court pour explorer tous les détails des règles abordant ce point comptable complexe, la leçon à en tirer est que les gestionnaires des ressources logicielles doivent parler avec leurs comptables avant d'effectuer un changement logiciel ou matériel susceptible d'entraîner des frais inattendus dans la période comptable en cours.
Suivi des actifs et capitalisation des actifs
De nombreux clients de Gartner essaient à tort de relier leur politique de suivi des actifs à leur politique de capitalisation des actifs. Or, il est important de noter que ces deux politiques n'ont aucun rapport l'une avec l'autre. Si vous capitalisez un logiciel uniquement s'il vaut plus de 500 dollars, il ne s'ensuit pas logiquement que vous n'effectuerez pas le suivi d'un logiciel qui ne vaut que 300 dollars. Votre politique de capitalisation des actifs doit être définie de sorte à refléter un traitement comptable spécial pour les transactions, ou groupes de transactions, qui peuvent avoir un impact considérable sur votre comptabilité générale. Par opposition, votre politique de suivi des actifs doit être définie pour gérer les actifs afin qu'ils puissent être (1) protégés contre le vol, (2) contrôlés physiquement lorsqu'ils passent d'un département à un autre, et (3) rapprochés financièrement des contrats, factures et
autres pièces comptables à des d'audit et de conformité. fins
Conclusion
En tant que gestionnaire des ressources logicielles, ce n'est pas à vous qu'il incombe de développer une politique comptable détaillée pour la capitalisation des logiciels. En revanche, il est utile d'avoir une compréhension générale de l'impact considérable que peut avoir cette politique sur l'établissement du budget, la comptabilité générale et la gestion des ressources logicielles. Cette compréhension vous permettra de travailler dans le cadre d'une équipe pour planifier et gérer les acquisitions et cessions d'actifs de manière efficace et efficiente pour votre entreprise.
1 - Entre le 1er janvier 2010 et février 2011, les analystes de Gartner ont reçu 210 demandes de renseignements relatives à la gestion financière associée à l'établissement du budget informatique.
2 - Les meilleures pratiques abordées dans cet article reposent en grande partie sur les interactions de Gartner avec ses clients concernant l'établissement du budget informatique. Gartner reçoit plus d'un millier d'appels par an à ce sujet. La plupart des entreprises avec lesquelles nous discutons consacrent environ quatre mois à établir leur budget informatique.
3 - Entre le 1er janvier 2010 et février 2011, les analystes de Gartner ont reçu plus de 450 appels de directeurs des systèmes d'information au sujet de l'établissement du budget informatique.
4 - Les résultats du rapport "Financial Management Benchmarking Report", établi par l'initiative de recherche APQC Open Standards Benchmarking Collaborative pour Gartner en 2010, montrent que, pour les entreprises dont le revenu est supérieur à un milliard de dollars, le coût total médian du processus de "planification, établissement du budget et prévisions" par équivalent temps plein dédié à ces activités était de 163 995,36 dollars. Source : APQC.
5 - La règle SOP 98-1 fournit des directives pour le traitement comptablecorrect aux États-Unis des logiciels acquis ou élaborés pour un usage interne. Elle a été publiée par l'American Institute of Certified Public Accountants (AICPA).
Article rédigé par
Frank DeSalvo, Directeur de recherche chez Gartner
Frank DeSalvo est directeur de recherche au sein du cabinet de recherche Gartner et couvre le secteur de la gestion du parc logiciel.
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