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Comment Ouest-France évalue le score environnemental de son site

Florent Vaution, responsable qualité et conformité au sein de la DSI d’Ouest-France : « nous voulons nous servir de ces indicateurs pour nous améliorer. Par exemple, en quantifiant le poids des Javascript. » (Photo : D .R.)

Ouest-France évalue et optimise l'impact environnemental de son site éditorial, un des plus visités en France, avec l'outil d'une start-up, Fruggr. Son score a progressé de 37% en un an.

Publicité« Nous voulions d'abord améliorer la couverture de nos tests sur de nouveaux sujets, comme l'accessibilité », indique Florent Vaution, le responsable qualité et conformité au sein de la DSI d'Ouest-France, pour expliquer l'intérêt du quotidien pour l'éco-conception. Pour s'outiller sur ce périmètre jusqu'alors mal couvert, le quotidien, qui figure dans le Top 5 des principales audiences Internet de la presse en France, se tourne il y a environ deux ans vers une start-up, Improved Impact. Objectif : mesurer l'accessibilité de ses services en ligne et en évaluer l'empreinte environnementale. « Même si on ne peut pas, techniquement, calculer l'empreinte totale d'un site comme celui de Ouest-France qui compte des millions de pages », tempère le responsable.

Sauf que la start-up en question dépose le bilan, poussant le quotidien breton à se tourner vers une autre jeune pousse de l'écosystème rennais, Fruggr. « Nous avons choisi un thermomètre et avons la volonté de le garder dans la durée, pour mesurer l'évolution dans le temps, car le site Ouest-France vit beaucoup, avec la progression des formats audiovisuels et l'évolution de la publicité », reprend Florent Vaution.

Le référencement pour allié

Déployé septembre 2023, Fruggr fournit des données sur la consommation de ressources (eau, électricité, équivalent CO2), sur les mesures orientées utilisateurs (accessibilité, protection des données...), mais aussi sur les paramètres techniques, comme la construction des pages ou les poids des leurs éléments constitutifs. « A chaque fois, ces analyses sont associées à des recommandations d'amélioration, par exemple sur le poids de Javascript très présents dans nos pages », souligne le responsable qualité et conformité. Ces mesures s'étendent sur 5000 pages web, les plus lues au cours des 30 derniers jours. Elles sont réalisées chaque nuit et ne nécessite aucune adaptation préalable des pages Web.

Les principaux indicateurs de Fruggr pour le site Ouest-France.fr.

« Nous voulons nous servir de ces indicateurs pour nous améliorer. Par exemple, en quantifiant le poids des Javascript, on peut identifier les endroits où cette technologie nous pénalise et se fixer des objectifs d'amélioration », détaille Florent Vaution. Idem en ce qui concerne l'accessibilité, Fruggr suggérant par exemple des ajustements sur le contraste des textes. Autant d'éléments qui sont ensuite discutés avec l'équipe en charge du front-office et du design des pages. Mais dans le respect du modèle économique du site, porté par la publicité ! « Le numérique responsable ne pèse pas encore assez par rapport aux aspects économiques », regrette Florent Vaution. Même si des travaux parallèles, comme ceux sur le référencement, tirent dans le même sens. « La réduction du poids des Javascript et le retardement de l'affichage des publicités - des mesures préconisées dans le cadre de l'amélioration du référencement - ont eu un effet bénéfique sur le scoring environnemental ».

PublicitéVers une dynamique au sein du groupe ?

En un an, selon le responsable, le score global issu de Fruggr a progressé de 37%. « Nous arrivons désormais aux derniers 10% d'amélioration possible, les plus difficiles à aller chercher », reconnaît Florent Vaution, dont l'ambition est désormais avant tout de stabiliser le score environnemental du site aux 160 à 170 millions de visites revendiquées chaque mois.

Si la DSI de Ouest-France, qui compte environ 200 personnes, a testé la pertinence de l'outil sur ses infrastructures cloud, Florent Vaution estime les recommandations de Fruggr trop peu opérationnelles à ce stade. « Et nous nous sommes rendu compte que nos démarches internes de FinOps allaient déjà dans la bonne direction », reprend le responsable qualité et conformité. Par contre, l'outil de la start-up rennaise va être exploité sur d'autres sites éditoriaux appartenant au groupe SIPA Ouest-France, comme 20 Minutes, Actu.fr ou la régie publicitaire interne, afin « de mesurer et de trouver des leviers d'amélioration ». Autrement dit, une extension de la logique déjà à l'oeuvre sur le site Ouest-France.