CNIL : 2013, année de moins de plaintes et de moins de confiance
Il faut éviter de tomber dans « la surveillance massive et généralisée » a souligné cette année la présidente de la CNIL, Isabelle Falque-Pierrotin. C'est le message qu'elle a voulu faire passer dans son dernier rapport d'activité de 2013. La commission enregistre certes une baisse de 6,6% du nombre de plaintes en 2013 mais elle place cette année l'e-réputation au centre de ses actions avec ses 9 900 plaintes et demandes d'accès aux fichiers.
PublicitéDans les grandes lignes du rapport 2013 de la Cnil, un événement majeur l'emporte. Isabelle Falque-Pierrotin (en photo), présidente de la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés, pointe du doigt les ravages de l'affaire Snowden en dénonçant « une rupture majeure dans le paradigme de la surveillance ». Avec le système de surveillance Prism, c'est « la démocratie qui est menacée ». Isabelle Falque-Pierrotin s'étonne même du « fatalisme de nos démocraties », ce qui l'amène à se poser la question sur le « type de société dans lequel nous souhaiterions évoluer ».
« Une année de grandes failles ». Tel a été le constat d'Isabelle Falque-Pierrotin pour qualifier la situation 2013 concernant le nombre d'accès illicites aux données personnelles. Sans compter une augmentation de 17% du nombre de demandes de droit d'accès aux fichiers de données personnels (FICOBA). Mais en dépit de cette hausse, la Commission a pu noter dans son dernier rapport d'activité présenté lundi une chute du nombre de plaintes enregistrées cette année, soit 5 640, c'est moins 6,6% sur un an. Au bilan pour l'année passée, la CNIL note également une préoccupation grandissante sur la question d'e-réputation.
1/3 des recours pour Internet et les télécoms
Concernant la nature des recours, les secteurs Internet et télécom représentent 34% des plaintes reçues en 2013, soit près de 2 000 plaintes relatives à la suppression de textes, de photographies, de vidéos. Elles concernent plus particulièrement des problématiques d'e-réputation. Ces chiffres illustrent bien « la place importante des données personnelles » et « la sensibilité accrue des internautes ».
Les autres motifs de plaintes concernent également le commerce (19% des plaintes reçues) la gestion des ressources humaines (15% des plaintes reçues), la banque (11% des plaintes reçues) ou encore les libertés publiques et les collectivités locales (7% des plaintes reçues).
Amende maximale de 150 000€ à l'encontre de Google
Amende maximale de 150 000€ à l'encontre de Google
La commission explique ainsi dans son rapport annuel lundi que cette stabilisation est due à une « meilleure orientation des demandes dès leur réception ». Autrement dit, des informations plus claires via internet avec des « fiches pratiques ».
Au cours de l'année 2014, la CNIL a réalisé 414 contrôles (soit une baisse de 9% par rapport à l'année 2013) et émis 57 mises en demeure. Concernant les pénalités « seulement » 14 dossiers ont fait l'objet d'une procédure de sanction. C'est le cas de Google : la CNIL ayant sanctionné le groupe américain d'une amende maximale de 150 000 euros en janvier dernier. La Commission souhaite par ailleurs rehausser très prochainement son niveau de sanction.
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Dans le cadre de la présentation du rapport d'activité 2013, la présidente de la CNIL a également salué le travail des Espagnols pour avoir fait plier le géant Google dans l'affaire du droit à l'oubli. « Il faut que les européens soient unis face à cette question des données personnelles, c'est majeur », a également martelé Isabelle Falque-Pierrotin.
Article rédigé par
Jenna Mir
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