Cloud public dans l'administration : le contrat Capgemini remis en jeu
La centrale des achats de l'Etat renouvelle son contrat-cadre de cloud commercial, par lequel les administrations accèdent aux offres d'une douzaine d'acteurs via l'entremise de Capgemini.
PublicitéC'est un des contrats phares de l'Ugap qui est en passe d'être renouvelé. La centrale d'achat public vient en effet d'émettre un appel d'offres visant à renouveler son offre dite de cloud commercial, autrement dit l'accès à des services banalisés d'informatique en cloud que proposent les grands acteurs du marché (AWS, Azure, GCP, mais aussi Outscale, OVH ou encore Scaleway parmi une douzaine de noms). Passé pour la première fois en 2020, ce contrat, sur lequel la Dinum (Direction interministérielle du numérique) et la DAE (Direction des achats de l'État) font figure de prescriptrices, permet aux acteurs de la sphère publique ou parapublique d'accéder à toute une série de services cloud IaaS et PaaS, proposés par cette douzaine d'offreurs, en passant par un prestataire unique, Capgemini.
Dans cet ensemble, figurent notamment des services certifiés SecNumCloud et HDS (Hébergement des données de santé), Capgemini assurant de son côté l'aide au choix, l'accompagnement des donneurs d'ordre, le conseil et le suivi des consommations. Pour les administrations, l'existence de cet accord-cadre permet d'éviter de passer par un appel d'offres tout en bénéficiant de tarifs déjà négociés (de 5 à 41% de remise sur les prix publics selon Capgemini), en passant par de simples bons de commande.
200 M€ sur 3 ans
C'est ce marché emblématique aujourd'hui entre les mains de Capgemini que l'Ugap renouvelle en publiant un appel d'offres, évalué à 200 M€ pour une durée de 3 ans (avec des options de reconduction tacite sur deux périodes de six mois supplémentaires). Notons que le marché, qui vise à servir d'interface entre l'administration et les offres émanant de divers clouds, est réservé à des prestataires d'une certaine taille, l'Ugap demandant un chiffre d'affaires minimum de 100 M€ sur les trois dernières années aux candidats.
Ce contrat s'inscrit dans la stratégie cloud de l'État et couvre en particulier ce que ce dernier a appelé le cercle 3, réservé aux applications les moins sensibles de l'administration pouvant être hébergées sur des clouds commerciaux. Dans une circulaire datant de 2021, le Premier ministre d'alors, Jean Castex, mettait en avant le rôle d'appui de la Dinum dans la consommation de ces offres de cloud commercial, « via des leviers d'expertise, de co-financement et d'appui à la gouvernance ». Et soulignait l'accueil très positif reçu à son ouverture par l'accord-cadre de l'Ugap, avec « plus de 200 projets » ayant déclaré leur intérêt pour l'offre en quelques mois. Cette même circulaire, appelée cloud au centre, entendait pousser les administrations à migrer vers les architectures cloud, que celles-ci soient à la main de l'État (via les cloud Pi de l'Intérieur et Nubo des Finances), certifiées par des organismes nationaux comme l'Anssi ou simplement proposées par des acteurs privés sans garanties spécifiques.
PublicitéEn complément (sur Le Monde Informatique) :
- Le gouvernement précise sa stratégie cloud pour les données sensibles
Article rédigé par
Reynald Fléchaux, Rédacteur en chef CIO
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