Cloud : de l'achat à la mise en oeuvre
Le 5 février 2015, CIO a organisé une Matinée Stratégique intitulée « Cloud : de l'achat à la mise en oeuvre » où les bonnes pratiques ont été explicitées par des témoins tant côté DSI que côté achats.
PublicitéMot magique, mot valise dont le sens est souvent dénaturé, mot-clé dans toute stratégie IT, le cloud n'est cependant pas un long fleuve tranquille. Il n'est pas plus une panacée. Mais, malgré tout, le cloud a son utilité, ses règles et ses bonnes pratiques qu'il convient juste de ne pas oublier. Détailler ces éléments était l'objet de la conférence intitulée « Cloud : de l'achat à la mise en oeuvre » organisée par CIO le 5 février 2015 à Paris.
Dans l'enquête réalisée par CIO en amont de cette Matinée Stratégique, nous avons pu constater que le mot cloud était bien un mot magique qui fait oublier les bonnes pratiques les plus élémentaires. Les résultats de cette enquête ont été présentés en ouverture de la conférence et peuvent être téléchargés sur notre site.
Surmonter la complexité de l'entreprise hybride
Mais respecter les bonnes pratiques de gestion d'un projet IT n'est pas la seule difficulté dans l'adoption du cloud. Qui dit cloud dit normalement externalisation de ressources. L'accès à ces ressources délocalisées suppose d'utiliser un réseau hybride intrasite/extrasite qui, du coup, va être très sollicité tant en interne qu'avec la liaison externe.
« L'entreprise hybride associe des réseaux hybrides, des datacenters hybrides, des lieux de travail locaux ou distants donc aussi hybrides » a ainsi constaté Alexandre Delcayre, Director Systems Engineering Southern Europe chez Riverbed. L'hybridation consiste à mélanger différents types de réseaux (MPLS, Internet, IP local...) et différents types de ressources de stockage ou de calcul (privé, public, classique locale...). Et cette hybridation implique une complexité qu'il faut surmonter, notamment pour superviser les différents types de ressources et garantir un niveau de service homogène stable sans remettre en cause l'agilité associée au cloud.
Une autre difficulté réside dans la contractualisation. Olivier de Courcel, avocat associé au Cabinet Feral-Schuhl / Sainte Marie, en a fait la démonstration durant la conférence. Il a également abordé le sujet dans sa récente tribune.
Mettre le cloud au service de l'entreprise
En effet, à force de vouloir faire du cloud à tout prix, on en oublie parfois qu'une technologie ou un modèle -même à la mode- ne doivent être adoptés que si et seulement si ils servent les intérêts de l'entreprise.
« Le métier a besoin d'agilité pour garder des marges de manoeuvre et s'adapter à l'innovation, notamment dans la conception de nouveaux services » a rappelé Rémi Sarazin, Cloud Sales Specialist chez Redhat. S'appuyant sur l'exemple des contrats d'assurances automobiles tarifés au kilomètre parcouru, Rémi Sarazin a constaté que ces nouveaux services impliquaient de nombreuses données à traiter. Pour lui, « avoir un client connecté nécessite un SI agile et une infrastructure qui s'adapte à lui. » Associer ressources internes et externes en les rendant interopérables et en les supervisant ensemble est un moyen efficace d'y parvenir.
Mettre l'IT au service du métier passe aussi, dans le cas d'espèce, par la mise en oeuvre du bon cloud au juste prix. Hubert Tournier, Adjoint DOSI du Groupement des Mousquetaires (STIME), et Damien Gillery, Responsable Systèmes d'Information chez Syndex, en ont témoigné sur une table ronde. Le premier a plusieurs années d'expérience dans la mise en oeuvre d'un cloud privé, alors très innovant, le second a bénéficié des expérimentations menées par les pionniers pour construire une stratégie hybride cloud public/privé et non-cloud.
PublicitéCloud hybride : une réalité concrète dès à présent
Le cloud hybride est compliqué, risqué, alors pourquoi en faire ? Simplement parce que l'on fait du cloud pour le business » et pas pour se faire plaisir Informatiquement comme l'a confirmé Christian Comtat, Directeur Developpement Cloud Computing France d'IBM. Le cloud hybride est en effet une réalité au service du business et de l'informatique. Il optimise l'existant tout en permettant l'innovation. Les besoins sont couverts différemment par les ressources internes et externes, impliquant de les combiner tout en les connectant. Depuis 2014, le cloud hybride est devenu une réalité concrète dans les entreprises françaises.
Grand témoin DSI de la matinée, Patrick Hereng, DSI Groupe de Total, n'a pu que confirmer cette affirmation. La politique ancienne de cloud privé interne a progressivement basculé vers une politique de cloud hybride pour atteindre tous les objectifs fixés, notamment en termes d'économies.
Cloud brokering : disposer du bon cloud, au bon moment, au bon prix
« Pour accélérer le time to market, réduire les coûts d'exploitation et gérer plusieurs types de clouds, il faut agréger et aligner les catalogues de service des différents providers au sein d'une seule place de marché, pouvoir personnaliser les offres de chacun des providers et pouvoir déployer des services complexes sur plusieurs cibles» ont confirmé Jean-Marc Defaut, Cloud Computing Director chez HP France, et Patrice Chorot, responsable Offres Logicielles Cloud Automation chez HP Software. Le client/utilisateur n'a plus, dès lors, à se préoccuper de savoir si son middleware est chez Google, son application chez Amazon et ses données sur un datacenter privé.
Une plate-forme unique pour piloter tout type de Cloud et tout type d'application est en effet indispensable, notamment pour pouvoir aisément déplacer des objets entre clouds. David Jakubowicz, Enterprise Management Systems Engineer chez VMware, a ainsi confirmé : « une telle plate-forme, extensible et uniforme, garantit la réversibilité. »
L'achat de cloud : une problématique en elle-même
La réversibilité permet la mise en concurrence permanente et, ainsi, fait rentrer le cloud dans une logique classique. Si l'achat des services de type cloud est devenu une vraie problématique, celle-ci concerne bien sûr les DSI mais aussi les directions des achats.
Deux Grands Témoins se sont succédés lors de la matinée pour donner le point de vue des directions achats, l'un du secteur privé, l'autre du public. Le premier était Maxime Genestier, Directeur des Achats informatiques du groupe Crédit Agricole et membre du Comex SIG, délégué à la conférence par la CDAF (Compagnie des Dirigeants et Acheteurs de France). Patrick Badard, responsable du domaine IT du SAE (Service des Achats de l'Etat), a, pour sa part, explicité les spécificités et choix de la sphère publique.
Article rédigé par
Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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