Stratégie

Claude Molly-Mitton (USF) : « il y a un fort besoin d'évangélisation sur S/4 Hana »

Claude Molly-Mitton (USF) : « il y a un fort besoin d'évangélisation sur S/4 Hana »
Claude Molly-Mitton, président de l'USF, tire ici le bilan de la Soirée DSI de l'USF sur S/4 HANA le 29 juin 2016.

Le 29 juin 2016, l'USF (association des Utilisateurs SAP Francophones) a organisé une Soirée DSI centrée sur S/4 Hana avec Sven Denecken, le responsable mondial de cette plate-forme chez l'éditeur. Claude Molly-Mitton, président de l'USF, en tire ici le bilan.

PublicitéCIO : Quel bilan général tirez-vous de la soirée du 29 juin 2016 organisée par l'USF autour de la plate-forme S/4 Hana ?

Claude Molly-Mitton : Nous sommes très satisfaits. 47 DSI étaient effectivement présents avec un profil très varié. On a ainsi pu voir des DSI du public comme du privé, de grandes structures comme de plus petites.

CIO : La migration S/4 Hana est-elle bien envisagée par les utilisateurs ?

Claude Molly-Mitton : Les entreprises, on l'a bien vu dans l'enquête dont nous avons révélé les résultats, se plaignent d'un manque d'informations. Il y a donc besoin d'évangélisation autant côté SAP que USF, notre association étant évidemment forcément plus critique. Une fois cette information passée, il reste à faire le choix de migrer ou non et, le cas échéant, quand. Notre soirée était donc une petite pierre dans un jardin qui doit grandir.
Il est clair qu'il n'y a ni attente ni besoin d'un Big Bang dans la migration. On peut très bien déployer S/4 sur certains processus et garder ECC 6 sur d'autres process selon la valeur ajoutée anticipée grâce à une vraie réflexion orientée business case. Le plus intéressant pour moi n'est pas forcément le plus intéressant pour mon voisin.

CIO : Et plus spécifiquement en France ?

Claude Molly-Mitton : Potentiellement, c'est un quart du parc installé qui veut migrer dans les trois ans. Il y a donc une vraie question autour des ressources en expertises disponibles. A l'USF, nous avons créé une commission temporaire sur S/4 pour évangéliser, cette commission étant amenée à disparaître lorsque cela ne sera plus utile.
Mais la commission Finance travaille sur une note de perspective autour de S/4 Finance attendue pour notre Convention à l'automne. Le sujet est donc arrivé par la technique, la base de données Hana, mais bascule bien en sujet métier.

CIO : Malgré tout, Hana est bien la première nécessité avant de commencer à parler de S/4. SAP a été premier vendeur de bases de données Oracle durant des années. Aujourd'hui, l'attitude d'Oracle n'est-elle pas le meilleur vendeur d'Hana en poussant les utilisateurs à fuir l'éditeur américain ?

Claude Molly-Mitton : Je ne souhaite pas rentrer dans les bagarres entre éditeurs. Il serait délicat de dire qui a tort et qui a raison. Et cela n'a, pour nous, pas beaucoup d'importance.
Ce qui nous préoccupe est plutôt l'arrêt de la maintenance du Runtime Oracle en 2019 pour les clients SAP sauf si l'accord SAP Oracle était renouvelé ce dont je doute fort. Ne sont concernés que les entreprises ayant acheté le runtime via SAP, pas celles ayant déjà une base de données Oracle complète achetée auprès de cet éditeur.
Les entreprises concernées par la question du runtime ne sont qu'une fraction mais cette fraction n'est pas négligeable. Elles devront négocier avec Oracle pour acheter une licence complète (ce qui signifie racheter la base de données une seconde fois !) ou bien migrer vers Hana ou bien se passer de maintenance ou bien pourquoi pas se tourner vers un tiers mainteneur. C'est un vrai sujet d'inquiétude pour elles.

PublicitéCIO : Qu'a apporté la venue de Sven Denecken ?

Claude Molly-Mitton : Le contact direct avec le responsable mondial produit de la plate-forme S/4 Hana chez SAP. Il est notamment le responsable de la roadmap et du développement. Il a eu un discours vraiment très clair sur la stratégie, et la vision de SAP. En particulier, les trois temps du Why/What/How ont permis de faire progresser la réflexion, même si le Why n'est pas tellement d'actualité.
Bien sûr, une soirée comme celle-ci est plutôt orientée stratégie et le sujet doit être abordé plus en profondeur.

CIO : Frédéric Leboeuf, DSI d'Elior, et Olivier Pellet, directeur PGI de Vinci Energies ont témoigné de leurs projets de migration. Que doit-on en retenir ?

Claude Molly-Mitton : Sans rentrer dans les détails confidentiels présentés lors de la soirée, il faut surtout retenir qu'il y a autant de cas différents et de raisons de basculer ou non qu'il y a d'entreprises. Le déclencheur pour lancer un projet de migration est en principe lié à un business case spécifique d'un secteur ou d'un process. Aller plus vite et innover est un des cas rencontrés. Mais l'obsolescence du Legacy en place, avec un amortissement effectif ou non, est un facteur essentiel. Mais il y aura surtout toujours une réflexion autour du métier et des processus, notamment pour s'adapter au monde actuel, ce qui n'est pas toujours possible avec le Legacy.
En conclusion, il faut surtout bien comprendre que la bascule vers S/4 hana ne doit pas être un sujet technique. C'est toujours une question de business case, de process et de capacité à faire. C'est là que devra porter l'effort de tous et c'est sur ce terrain que se fera le succès ou l'échec de SAP S/4HANA

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