CIL : un métier, une passion, une vocation

L'AFCDP vient de publier Correspondant informatique et libertés : bien plus qu'un métier à l'occasion des dix ans de la création de la fonction de CIL.
PublicitéLa fonction de Correspondant à la Protection des Données Personnelles (CPDP), aussi appelé plus communément CIL (Correspondant Informatique et Liberté), a dix ans, suite à la parution du décret officialisant sa création après la réforme de 2004 de la Loi Informatique et Liberté. A cette occasion, l'AFCDP (Association française des correspondants à la protection des données personnelles) publie un ouvrage sur cette fonction, son rôle et son contexte (voir encadré).
Le 23 mars 2015, l'association a présenté l'ouvrage en compagnie de délégués de la CNIL (Commission Nationale Informatique et Liberté). Réalisée sur le campus formation continue de l'ESSEC, au CNIT Paris La Défense, cette présentation a permis aussi faire un point sur le métier autant que sur ses perspectives.
Un consultant interne au profil varié
Alors que le futur règlement européen va accroître les sanctions en cas de manquements aux règles de protection des données personnelles (avec des amendes proportionnelles au chiffre d'affaires), le rôle du CIL sera par réaction renforcé. « Le CIL incarne dans les organisations la protections des individus, c'est la personne que l'on appelle pour connaître ses droits et ses devoirs » a indiqué Paul-Olivier Gibert, président de l'AFCDP. Il est le pilote de la conformité pour aider les entreprises à ne pas commettre d'erreur.
Il n'existe pas un seul profil de CIL. Beaucoup sont ainsi rattachés à une direction juridique ou à une direction de la conformité, avec un profil de juriste, tandis que d'autres sont des RSSI, éventuellement rattachés à la DSI. Albine Vincent, Chef du service des Correspondants Informatique et Libertés à la CNIL, observe ainsi : « dresser le portrait du CIL est vain tant est grande la diversité des profils. »
Il est vrai que la fonction nécessite des compétences très variées. Ses missions relèvent à la fois de la technique, du droit, de la pédagogie voire du management. C'est certes passionnant mais « le rôle suppose de savoir expliquer et convaincre de l'utilité des procédures » relève Paul-Olivier Gibert.
Une CNIL en partenaire
Le président de l'AFCDP s'est aussi réjoui que la CNIL soit unanimement reconnue comme une des rares institutions publiques à jouer sur la relation de confiance plutôt que sur la répression a priori. Cette logique de collaboration se retrouve particulièrement dans la relation entre la CNIL et les 4100 CIL actuellement agréés (y compris des CIL mutualisés) au sein de plus de 15000 organisations. Albine Vincent note : « les facteurs d'efficacités du CIL sont d'une part, bien sûr, les moyens qui lui sont affectés, d'autre part la passion. »
La fonction de CIL est plus qu'un métier. Elle nécessite de la passion, voire une véritable vocation, notamment de pédagogue.
Selon Sophie Nerbonne, directrice de la conformité de la CNIL, la loi numérique en préparation anticipera peut-être certains aspects du futur règlement européen. Déjà, la CNIL multiplie les labelisations de technologies et la création de packs de conformité sectoriels. Cette nouvelle réglementation devrait aussi donner davantages d'armes contre les grands acteurs américains, de Facebook à la NSA en passant par Google.
Article rédigé par

Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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