Cigref : une AG sous le signe du SaaS, de l'Open-Source et d'un nouveau président
Bruno Ménard, vice-président IT groupe de Sanofi-Aventis, succède à Didier Lambert, DSI d'Essilor, à la tête du Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises.
PublicitéLe Cigref (Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises ) a tenu son assemblée générale annuelle le 9 octobre 2008 dans l'après-midi, réunissant ensuite ses membres, la presse et ses partenaires (notamment fournisseurs) pour une réunion, occasion habituelle de passer les messages forts de l'année, suivie d'un cocktail. Didier Lambert, DSI d'Essilor, a cédé sa place de président, comme prévu, et a présenté son successeur : Bruno Ménard, vice-président IT groupe de Sanofi-Aventis. Le passage de relais devrait s'effectuer sans grand bouleversement pour la politique et l'organisation du club. Au-delà des civilités et des remerciements d'usage dans ce genre de situation, la réunion du Cigref fut surtout l'occasion de dérouler quelques messages forts des DSI, notamment à l'attention des fournisseurs. Les DSI s'invitent ainsi de plus en plus un peu partout dans les processus d'entreprises (à voir si on les laisse s'asseoir à la table des convives ou si la direction générale les renvoie à l'office...). Ils sont aussi très inquiets des pressions croissantes exercées par les fournisseurs (surtout les éditeurs de logiciels propriétaires) contre leurs pauvres budgets. Et ils n'hésitent pas à brandir les épouvantails chargés d'exorciser ces mauvaises pensées : de nouveaux concurrents comme le Saas et l'Open-Source, régulièrement cités l'un comme l'autre au fil des discours. Si Pascal Buffard, DSI d'Axa et vice-président du Cigref, s'est basé sur les travaux menés en commun par le Cigref et le cabinet Mc Kinsey pour rappeler qu'il faut donner la priorité à la valeur d'usage du SI (et non à sa valeur patrimoniale, donc comptable), il s'est illustré par des revendications territoriales particulièrement étendues. Ainsi, le DSI devrait être, selon ces travaux, au coeur des processus de redéploiement des ressources humaines et de reengeneering des processus. « La création de valeur est une co-création, liée à un partenariat entre le DSI et les autres directions » selon lui. Assez logiquement, « la gouvernance d'entreprise comprend la gouvernance des SI ». Pour sa part, Marc Lagoutte, un autre vice-président du Cigref et DSI groupe de Danone, a largement invoqué le SaaS et l'Open-Source... Pour sa part, Marc Lagoutte, un autre vice-président du Cigref et DSI groupe de Danone, a largement invoqué le SaaS et l'Open-Source, surtout pour faire face aux appétits sans cesse plus importants des éditeurs de logiciels propriétaire alors même que la qualité des produits fournis est plutôt déclinante, multipliant ainsi les difficultés de mise à jour. L'Open-Source est ainsi vécue comme « un contre-pouvoir » (sic) mais aussi un moyen de mobiliser les équipes d'informaticiens, qui ont à coeur de bien faire puisque le monde entier verra la qualité de leur travail « ouvert ». Cependant, le Cigref a du mal à estimer la véritable place de l'open-source dans les systèmes informatiques d'entreprise et va lancer une étude pour y voir plus clair. A l'inverse de Pascal Buffard, Marc Lagoutte a posé tout haut une question sur la limitation des prérogatives des DSI : « les systèmes collaboratifs de type web 2.0 sont à la marge du SI, au point que la question est posée de savoir si c'est bien au DSI de les gérer... » Autre questionnement introspectif pour les DSI : le poste de travail. Marc Lagoutte a plaidé pour une remise à plat de la notion même de poste de travail, certains nouveaux périphériques venant empiéter sur son rôle traditionnel, comme des smartphones par exemple. Et, de l'autre côté, l'architecture du SI est clairement impactée par le choix d'un poste de travail léger, lourd ou semi-lourd, d'autant que la bureautique en SaaS ouvre des perspectives très intéressantes. Pour Marc Lagoutte, « le DSI est l'agent du changement et de l'adaptabilité de l'entreprise, celle-ci représentant la clé de la survie de l'entreprise dans un univers de concurrence darwinienne. » Il restait à décerner les bulletins de notes aux grands fournisseurs, tâche qui est revenue au professeur Francis Aaron, vice-président du Cigref et DSI du groupe Bolloré. Francis Aaron, vice-président du Cigref et DSI du groupe Bolloré, a tout d'abord fait l'apologie des partenariats du Cigref avec d'autres organisations, comme le Syntec, mais surtout avec le CMAP (Centre de Médiation et d'Arbitrage de Paris, rattaché à la Chambre de Commerce et d'Industrie). Le 2 octobre dernier, le Cigref a eu l'occasion de rencontrer Steve Ballmer lors de sa venue à Paris, ce qui a été l'occasion de renouveler l'accord de coopération pluri-annuel entre le Cigref et Microsoft. Si les problèmes ne sont pas mineurs (licencing, clés d'activation de Vista, formats de fichiers bureautique...), l'élève Microsoft semble avoir plutôt bien travaillé même si des efforts restent à fournir. Si IBM entre progressivement dans la logique du travail avec le Cigref, même s'il a été noté que l'amércian était « trop scolaire, trop marketing », trois nouvelles conventions relient désormais le Cigref à Oracle (qui fait des efforts mais ne doit pas arrêter), SAP (dont le licencing devra être travaillé) et Google. Sur cette dernière société, les sujets de travaux possibles avec le Cigref semblent potentiellement nombreux : SaaS, Green-IT... Francis Aaron a cependant fustigé l'explosion des tarifs de la maintenance établis par les éditeurs de logiciels propriétaires, explosion qui n'est pas compensé par un meilleur service.
Article rédigé par
Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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