Stratégie

Cigref : une AG qui met la tradition face aux défis modernes

Cigref : une AG qui met la tradition face aux défis modernes

Les fondamentaux traditionnels du Cigref (promouvoir le SI comme outil de création de valeur pour les entreprises...) ont rencontré les défis actuels. Des défis identifiés et relevés par le Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises.

PublicitéRéunie le 9 octobre, l'Assemblée Générale du Cigref (Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises) s'est tenue comme tous les ans au Pavillon Gabriel, près de l'Elysée à Paris. Elle s'est achevée de même par une conférence publique aux nombreux intervenants issus du club et suivie d'un cocktail où se sont croisés tous les grands acteurs du secteur informatique, clients comme fournisseurs. La conférence publique s'est ouverte par le discours du délégué général, Jean-François Pépin, et l'annonce de l'arrivée au conseil d'administration de l'association de Bertrand Kientz (DSI groupe de JCDecaux) et de Michel Delattre (DSI groupe La Poste). Elle s'est articulée autour de trois mots clés largement martelés et au coeur du projet « Cigref 2010 » : intelligence, influence et appartenance. La DSI, qui a l'originalité unique d'être à la fois un service support et d'être au coeur du métier, a en effet besoin de partager les intelligences, partager les expériences et les pratiques pour atteindre une excellence opérationnelle. Les DSI doivent en effet valider les bons usages au-delà des modes s'emparant de mots-clés comme « off-shore » ou « sourcing ». La création de référentiels communs (métiers et compétences, calcul des coûts...) est également un apport essentiel d'une association professionnelle comme le Cigref. Le club devrait orienter ses travaux de 2008 autour du pilotage stratégique, du contrôle interne, du Web 2.0, du SI interne de la DSI, de l'open-source... Le partenariat avec le cabinet Mc Kinsey sera reconduit pour l'écriture d'un livre blanc sur le dialogue stratégique DG/DSI. Le contrôle interne : un enjeu pour 2008 Le Cigref a signé l'après-midi même de l'AG une charte avec l'Institut Français de l'Audit et du Contrôle Internes (Ifaci) pour mieux définir ce que doit être le contrôle interne en terme de SI. L'audit des SI et leur contrôle semblent en effet être un des grands enjeux de 2008. Le DSI, homme d'influence... Côté influence du DSI, celle-ci s'établit autant envers le reste de l'entreprise que vers la société civile et l'écosystème (grands fournisseurs...). La création de partenariats et de « cercles » sert cet objectif : cercle de l'intelligence économique, cercle de l'immatériel (sur le patrimoine immatériel des entreprises et sa valorisation), cercle de l'innovation, cercle de l'éthique, cercle de l'architecture d'entreprise, partenariats avec de grandes écoles et des universités, collaboration avec le CMAP (centre de médiation et d'arbitrage de Paris), participation au Pacte PME... L'influence se mesure aussi au travers des relations bilatérales avec les grands fournisseurs que sont IBM, Microsoft, Oracle et SAP. Si le Cigref reconnaît tout à fait que les intérêts des fournisseurs ne sont pas toujours ceux des clients, il n'en demeure pas moins que des relations « gagnant-gagnant », « viriles mais correctes », peuvent être nouées. Les roadmaps produits et le licencing sont les sujets les plus fréquents de conflits mais « si la roadmap se fait sans clients, le fournisseur n'ira pas loin... ». La concentration des acteurs dans le secteur du service et la mise en place de « coopétitions » (coopération et compétition) font l'objet d'un regard attentif des DSI du Cigref qui s'intéressent également aux bouleversements actuels (maturation de l'open-source mais tissu encore trop peu dense des SSLL pour être vraiment crédibles auprès des grands comptes, émergence du SAAS...). Six messages ont été d'ailleurs adressés (gentiment) aux fournisseurs : 1) Clients et fournisseurs font partie du même écosystème ; 2) Il faut parler valeur ajoutée pour le métier de l'entreprise, pas produits ; 3) La roadmap doit être claire et les clients en mesure d'anticiper les conséquences de celle-ci ; 4) Il faut simplifier le licencing et ne plus imposer un « Bac+35 » pour comprendre les contrats proposés ; 5) A entreprise globale doit correspondre un fournisseur global, pas une multitude de business units par pays ou secteur ; 6) Il faut travailler avec les associations professionnelles comme le Cigref ! Après la reconnaissance, l'appartenance. Après l'intelligence collective et l'influence, la conférence publique a abordé le dernier mot clé : l'appartenance. Et, clairement, le Cigref a eu l'occasion de s'autoféliciter d'avoir su créer une communauté active où les acteurs s'impliquent et s'investissent lourdement malgré des agendas chargés. Les membres de cette communauté ont su ainsi créer une confiance mutuelle. Le mot de la fin est, bien entendu, revenu au président, Didier Lambert, DSI d'Essilor. S'il a pu se féliciter d'un bilan intéressant pour ses quinze premiers mois de mandats et les 37 années d'existence de l'association qui devient la référence en matière d'usage des SI (mais pas encore sur d'autres sujets, comme la formation), il a déploré la concentration continuelle des fournisseurs, notamment la dernière en date avec le rachat de BO par SAP. Il a notamment regretté qu'aucun acteur français n'arrive à survivre avec une taille raisonnable dans le secteur du logiciel. Les DSI doivent de plus sans cesse faire face aux mêmes soucis. En premier lieu, bien sûr, l'interopérabilité (et la multiplication des « bouts de ficelle » pour faire tenir ensemble les différents morceaux du SI). Mais il ne faudrait pas oublier que les DSI revendent en interne leurs projets auprès des directions métiers, qui exigent des engagements de résultats alors que les fournisseurs se refusent souvent à de tels engagements.

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