Christophe Lepage (DSI, BNP Paribas AM) : « pour le télétravail, notre stratégie est le zéro outil personnel »

BNP Paribas Asset Management a vu ses nouvelles approches stratégiques particulièrement validées avec les différences crises, notamment Covid-19.
Publicité« Avant la crise sanitaire, il y a eu les grèves massives de la RATP qui ont amené le télétravail à s'imposer » a rappelé Christophe Lepage, DSI de BNP Paribas Asset Management en témoignant lors d'une vidéoconférence aux côtés de Citrix, Dell, Ivanti et Nutanix. La crise sanitaire n'a donc, finalement, fait que conforter BNP Paribas Asset Management dans ses choix stratégiques pour permettre le télétravail.
Parmi ces choix, Christophe Lepage a insisté sur un point important : « pour le télétravail, notre stratégie est le zéro outil personnel ». Au contraire de nombreuses autres entreprises, pas de BYOD ! Lors du dernier renouvellement de matériel, l'entreprise avait doté tous ses collaborateurs d'ordinateurs portables. Quand il a fallu basculer en télétravail, l'un des points les plus critiques était donc de fait réglé. « Ce choix a plusieurs avantages : sur la sécurité, plus de soucis ; et pour le support, il est plus facile que tout le monde dispose d'un poste standardisé » a relevé Christophe Lepage. Malgré tout, il y avait quelques exceptions à cette logique, comme les traders par exemple, qui ont besoin de machines particulièrement puissantes et avec de nombreux écrans.
Christophe Lepage a témoigné lors d'une vidéoconférence aux côtés de Citrix, Dell, Ivanti et Nutanix.
Le poste de travail en lui-même, du seul point de vue matériel et système, n'est cependant pas l'unique préoccupation pour permettre un télétravail serein. Christophe Lepage a souligné ainsi : « les infrastructures réseaux, notamment, font régulièrement partie des choses qu'on tend à oublier... » Le fait que les infrastructures redeviennent une question stratégique, c'est quelque part la revanche des soutiers... BNP Paribas a fait le choix d'équiper ses postes du VPN Cisco Uniconnect pour sécuriser les accès. Le rapport à l'informatique et au support change avec le télétravail. « On passe du technicien qui vient vous voir au dépannage à distance » a ainsi pointé le DSI. Certaines demandes d'assistance se sont ainsi vues accompagnées de photos d'écrans envoyées par SMS. L'étude de satisfaction vis-à-vis de la DSI a fait un bond de 10 % d'avis favorables à l'occasion de la crise sanitaire ! Il a aussi fallu, parfois, rappeler quelques bonnes pratiques sur la consommation de bande passante : quand on est deux, le téléphone, c'est parfois mieux (et on peut aussi couper la vidéo).
Un management du quotidien à revoir
Parmi les difficultés du télétravail, il y a classiquement le management. Comme le soulignait un autre intervenant, on passe d'un management présentiel au management par le livrable. Pour les managers de proximité, ce n'est pas une évidence. Une dérive dont certains ont peur est que le présentiel pourrait être remplacé par une analyse des logs de connexion afin de vérifier les faits et gestes de chacun, donc le fait que chacun travaille effectivement. De la même façon, la vidéoconférence est plus intense, plus fatigante, qu'une réunion physique, même s'il est plus compliqué d'empêcher un participant de regarder ses mails. En vidéo, on garde une partie du langage non-verbal, mais une partie seulement. Et piloter des groupes de travail en méthodes agiles est de ce fait moins évident. « Depuis cinq ans, nous avons quasiment généralisé (en dehors de la production) les méthodes agiles, y compris pour remplacer une série d'une soixantaine d'applications par une nouvelle application métier globale » a relevé Christophe Lepage. Et une nouvelle manière de se coordonner a dû voir le jour.
PublicitéSi économiser la bande passante passe par l'absence de vidéo, cette absence peut être mal ressentie par les autres participants. S'il ne met pas sa vidéo, que fait ce participant ? Par ailleurs, Christophe Lepage a constaté : « parfois, il y a des réunions parallèles au travers de flux de chat multiples, ce qui ne se passe pas en réunions présentielles. Si les réunions se raccourcissent, elles se multiplient aussi, ce qui n'est pas forcément positif. » Et le bruit de fond informel, le fameux échange autour de la machine à café, manque. « J'ai perdu les bruits faibles de l'entreprise au-delà de mon N-1/N-2 » a regretté Christophe Lepage. La généralisation du télétravail a amené des évolutions sur ce qu'il est possible de faire. Demain ne sera plus jamais totalement en présentiel, cela semble évident. Pour Christophe Lepage, « j'étais réticent au flex-office, mais moins maintenant. De même, demain sera hybride, c'est une certitude, mais il reste à savoir quel forme d'hybride ce sera. »
Article rédigé par

Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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